Allitérations et assonances

Pas envie de réfléchir aujourd’hui, juste envie de me faire plaisir. Des mots encore des mots… Allitérations et assonances : deux figures rhétoriques consistant dans la répétition d’un même son en début ou à l’intérieur de deux ou plusieurs mots qui se suivent.

L’ALLITÉRATION est la répétition d’un son identique ; ce terme est habituellement utilisé pour indiquer la répétition de sons consonantiques (des consonnes).

L’ASSONANCE est la répétition d’une même voyelle.

Pour les allitérations les exemples sont nombreux , il y a bien sûr le célèbre « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? », de Racine (Andromaque, Acte V, scène 5)

et le moins connu :« Triton trottait devant, et tirait de sa conque/ Des sons si ravissants qu’il ravissait quiconque. », Hugo, Les Misérables.

Boby Lapointe, quand il crée « Ta Katie t’a quitté », le bijou par excellence, a l’idée géniale d’évoquer le tic-tac obsédant et répété d’un réveil en jouant principalement sur les sons [t] et [k] : Ta Katie t’a quitté / Tic-tac tic-tac / T’es cocu, qu’attends-tu ? / Cuite-toi t’es cocu / T’as qu’à, t’as qu’à t’cuiter / Et quitter ton quartier / Ta Katie t’a quitté / Ta tactique était toc / Ta Katie t’a quitté / Ôte ta toque et troque / Ton tricot tout crotté / Et ta croûte au couteau / Qu’on t’a tant attaqué / Contre un tacot coté / Quatre écus tout comptés / Et quitte ton quartier…

Pas de Boby Lapointe mais Ginger Rogers et Fred Astaire pour changer.

Charles Trenet, en 1943 déjà, chahutait notre compréhension en interprétant « Débit de l’eau, débit de lait » : Ah!  Qu’il et beau le débit de lait / Ah! Qu’il est laid le débit de l’eau / Débit de l’eau si laid / Débit de lait si beau / S’il est un débit beau c’est bien le beau débit de lait /Au débit d’eau y’a le beau Boby / Au débit d’lait y’a la bell’ Babée / Ils sont vraiment gentils chacun dans leur débit / Mais le Bobby et la Babée sont ennemis / Car les badauds sont emballés / Par les bidons de lait d’Babée / Mais l’on maudit le lent débit / Le lent débit des longs bidons du débit d’eau d’Bobby. Ce texte écrit par Francis Blanche, Trenet le chantait bien sûr sans traîner, à un débit d’enfer. Cette jeune femme qui interprète le titre, n’est pas mal et ça rajeunit le morceau.

L’assonance (substantif féminin), de l’espagnol asonancia, asonar (verbe) vient du latin adsonare (« répondre à un son par un autre son »). L’effet recherché est, comme avec l’allitération, la mise en relief d’une sonorité et par là d’un sentiment ou d’une qualité du propos. Elle vise souvent  l’harmonie imitative.

L’exemple le plus célèbre est sans doute ce vers : « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant« , Paul Verlaine

et mon exemple préféré, avec le Pont Mirabeau et le doux souvenir des amours défuntes : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine  »

Pour finir avec le sourire, le phonème « on » :  » Si mon tonton tond ton tonton, ton tonton sera tondu  » (François Laboué).

Enfin, un autre dingo des mots : Richard Gotainer, « Le moustique » dont voici un échantillon : Sans bouger, j’épie / Paralysé par la panique / Sans bouger, j’épie / Tapi dans la nuit / C’est le bruit typique / Le cri de la bête qui pique / C’est le bruit qui pique, typique au moustique / Les yeux tout bouffis / A l’affût du moindre trafic / Les yeux tout bouffis / Debout sur le lit / J’épie la musique / Le bruit de la bête qui pique / J’épie la musique typique au moustique

Ça sent l’été et les vacances, non ?

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