Gai, gaie

Avez-vous retenu que GAI, GAIE, peut être à la fois adjectif, interjection et adverbe ? L’utilisation la plus courante est l’adjectif.

I – L’adjectif :

  • En parlant d’une personne et de sa disposition d’esprit : qui est d’humeur agréable, qui a le sourire facile, le goût de plaisanter, de s’amuser, qui envisage la vie sous un jour favorable, qui prend les choses du bon côté, sans se faire de souci, par légèreté d’esprit ou volonté d’optimisme, qui a le goût de rire, de se divertir, le plaisir de vivre. Pour être gai en cette période, il faut vraiment que ce soit une propension naturelle forte.
  • Synonymes : allègre, enjoué, guilleret, rieur…
  • Une expression : gai comme un pinson, plein de vivacité, de bonne humeur. 

Attention : on peut être gai, de fort bonne humeur par un excès de boisson(s) alcoolisée(s); légèrement ivre et aussi avoir le vin gai.

En littérature, on évoque le gai savoir, l‘expression Gai Saber (gai savoir) était une façon de dénommer en occitan l’art de composer des poésies lyriques. C’était la poésie des troubadours.

II –  Interjection ou adverbe

En interjection, le mot gai est utilisé soit pour inciter à l’action, au courage, à la bonne humeur, surtout dans les chansons populaires :

Gai ! gai ! serrons nos rangs ; En avant, Gaulois et Francs ! Béranger

Gai, gai marions-nous avec la soupe au chou (JammesDe tout temps)

Employé comme adverbe, c’est un synonyme de gaiement.

Il allait gai, avec toutes sortes d’aimables enfantillages, qui me disaient tendrement : (…) Je vais mieux, je suis en train (GoncourtJournal)

Pour finir, savez-vous que l’un des textes au programme des “prépas scientifiques 2021”  est “Le gai savoir” de Friedrich Nietzsche ? Faut-il imaginer que le hasard est moqueur ? Ou que les programmes collent à l’actualité et que ceux qui décident sont pleins  d’humour ? Friedrich Nietzsche, que j’avais choisi d’évoquer dans ma dissertation de philo du bac, permet de comprendre l’origine et l’étendue de nos désenchantements. “Le gai savoir” fait référence à la poésie médiévale et se compose d’une succession d’aphorismes dont certains se contredisent. Pour aider à réfléchir sans doute. Friedrich Nietzsche n’était pas un joyeux drille, il tenta d’être un gai luron mais il était surtout dépressif, et il se dit lui même fou dans un poème “Fou au désespoir”.

Hélas, ce que j’ai écrit sur la table et le mur
Avec mon cœur de fou et mes doigts de fou,
Devrait orner pour moi la table et le mur.

Pourtant vous dites : Doigts de fou barbouillent
Et la table et le mur il faudra nettoyer
Jusqu’à effacer la dernière souillure!

Permettez! Je vais vous donner la main –
J’ai appris l’usage de l’éponge et du balai,
Comme critique et comme homme de peine,

Mais quand le travail sera achevé,
Je verrai volontiers, ô très sages,
Votre sagesse souiller le mur et la table.

(Friedrich Nietzsche, Appendice au Gai Savoir)

Il faudrait aujourd’hui prôner la gaité qui fait du bien et rend vivant. Personne ne croit aux pays des Bisounours mais n’est-il pas possible de garder encore un espoir de “jours meilleurs” ?

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2 réflexions sur « Gai, gaie »

  1. et bien, je ne savais pas pour le gai savoir !
    et comme adverbe on le voit plus trop !
    Pour le sourire j’ ajoute que de nos jours, même les gays gais sont plutôt tristes !
    Passe une bonne journée François
    Bisous

  2. merci chère Françoise de nous éclairer pour le mot gai ! alors là le “gai savoir” me passe completement au dessus de la tête, tu sais déjà que je n’ai pas fréquenté le collège, pas plus le lycée, et encore moins la Faculté, alors la philo ??? je connaissais Nietzsche de réputation ! c’est tout ! par contre pour “prôner la gaité” je suis entièrement d’accord avec toi, amities et bises

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