Aujourd’hui malgré le soleil et le ciel bleu, je suis d’humeur chagrine (ça fait quelques jours que ça dure pour tout vous dire). Et Johnny Clegg vient de mourir (nous avons un mois et demi de différence, ça ne rassure pas). J’ai envie de vous faire partager une vidéo, son premier tube, chargé de souvenirs. J’espère que vous l’aimerez.
J’ai boycotté des années durant les oranges d’Afrique du Sud et quand le 27 avril 1994, l’apartheid a pris fin, j’ai fait partie des heureux. Je suis donc partie visiter le pays, un an plus tard, avec mes trois enfants et ce fut une expérience… intéressante. (J’ai testé ambulance, hôpitaux, police, hôtels…) Pensez que pour être considéré comme blanc, il fallait être blond aux yeux clairs, que j’avais les cheveux bruns et que mes enfants sont métis asiatiques alors devant l’entrée des commerces quand il était écrit « Blancs » « Colorés », où fallait-il passer ? À la question posée, on m’a répondu : « C’est fini, ça ! »
Il n’empêche qu’à travers le pays on sentait le poids des années de « développement séparé. Pas facile d’être blanc ou noir à cette époque et surtout pas facile de lutter contre les lois en vigueur. J’en ai des choses à raconter…
Scatterlings peut se traduire par S.D.F.
Voilà les paroles de « Scatterlings of Africa » :
Copper sun sinking low
Le soleil de cuivre se couche
Scatterlings and fugitives
Dispersés et fugitifs
Hooded eyes and weary brows
Aux paupières tombantes et aux fronts las
Seek refuge in the night
Cherchent un refuge dans la nuitThey are the scatterlings of Africa
Ils sont les dispersés de l’Afrique
Each uprooted one
Tous déracinés
On the road to Phelamanga
Sur la route de Phelamanga
Where the world began
Là où le monde a commencé
I love the scatterlings of Africa
J’aime les dispersés de l’Afrique
Each and every one
Chacun d’entre eux
In their hearts a burning hunger
Dans leurs coeurs brûle un ardent désir
Beneath the copper sun
Sous le soleil de cuivreAncient bones from Olduvai
Des vieux os de Olduvai
Echoes of the very first cry
Font écho aux tous premiers pleurs
« Who made me here and why
« Qui m’a fait naître ici et pourquoi
Beneath the copper sun ? «
Sous le soleil de cuivre ? «African idea
Une idée africaine
African idea
Une idée africaine
Make the future clear
Rend le futur limpide
Make the future clear
Rend le futur limpideAnd we are the scatterlings of Africa
Et nous sommes les dispersés de l’Afrique
Both you and I
Aussi bien toi que moi
We are on the road to Phelamanga
Nous sommes sur la route de Phelamanga
Beneath a copper sky
Sous un soleil de cuivre
And we are the scatterlings of Africa
Et nous sommes les dispersés de l’Afrique
On a journey to the stars
En route pour les étoiles
Far below, we leave forever
Loin derrière, nous quittons pour toujours
Dreams of what we were
Les rêves dont nous étions faitWe are the scatterlings of Africa…
Nous sommes les dispersés d’Afrique…
Deux précisions :
Olduvai : les gorges d’Olduvai sont l’un des plus importants complexes de sites préhistoriques d’Afrique.
Phelamanga (Peh la manga) est un endroit (imaginaire) où le mensonge n’existe pas, un paradis ; référence à la vie après la vie, sans doute…
Aujourd’hui, dans la frange la plus pauvre de la population noire du pays, une partie des citoyens est animée d’un esprit de revanche sur l’ancien oppresseur. L’apartheid, qui a duré près de cinquante ans, a laissé des traces profondes dans la société. Pas facile de pardonner ! La rancune est tenace. (La rancune est le souvenir que l’on garde d’une offense, d’un préjudice, avec de l’hostilité et un désir de vengeance.)
Comme j’aime à le dire, je ne suis pas rancunière mais j’ai bonne mémoire et je ne dois pas être la seule. Certes la rancune est mauvaise mais oublier n’est pas bon non plus. En clair, j’ai le devoir de mémoire bien chevillé à l’âme.
Laisser un commentaire