Malheureusement pour Manu et sa clique, ce ne sera pas si simple et même si le soufflé retombe avant les fêtes de fin d’année (pas sûr), ce sera pour mieux regonfler au printemps.
Le mouvement des gilets jaunes est apparu spontanément ; il s’est développé rapidement et il est devenu populaire totalement en dehors des structures et des institutions de la « démocratie » du « vieux monde », celui du copinage et de la connivence. Pas de syndicat, pas de parti politique, juste un ras-le-bol populaire qui cherche à se manifester. Marre d’être pris pour des cons ! La démocratie ce n’est pas toujours fermer sa gueule devant les décisions qui ne nous appartiennent plus.
La base (les « sans dent ») en a eu assez d’être exploitée, rackettée, tondue, appauvrie et elle le fait savoir. Pourquoi céder sans cesse aux profiteurs, ceux qui veulent vous faire rêver en annonçant leurs salaires mirifiques, en étalant leurs richesses (maisons, voitures, bijoux, beaux habits, chirurgie esthétique, maquillage et coiffeur…) ? Le peuple vient de comprendre que les dés sont pipés, que tout est faussé dans les domaines politique, syndical, médiatique, judiciaire, même en matière de sécurité (la police a des infiltrés chez les casseurs et chez les gilets jaunes, pourquoi ?).
Le mouvement des gilets jaunes a surpris l’État. Incompréhension. Comment s’adapter à quelque chose que l’on ne connait pas ? Il fallait être attentif avant. Il y a des mois que la colère monte. L’État, notre gouvernement, aime les modèles connus, la routine, les codes du « vieux monde » pour pouvoir maîtriser le déroulement des événements. Là il ne sait plus comment faire face à :
- l’ ampleur du mouvement
- la décentralisation des actions sur l’ensemble du territoire,
- la non-violence (« on » laisse faire des casseurs pour dénigrer les G.J.)
- la convivialité et l’entraide (esprit citoyen solidaire),
- la sincérité, la simplicité (pas de langue de bois, des mots simples)
- l’élan de sympathie pour le mouvement dans l’opinion publique,
- l’absence de leaders clairement identifiés.
Comme toujours, les médias ont commencé par mentir sur le nombre de manifestants, le nombre a été minimisé.
Je me demande aussi dans quelle mesure les mots d’ordre pour les rassemblements à Paris ou dans des lieux définis (place du Capitole à Toulouse par exemple) ne sont pas le fait de marionnettes de l’État. Quand les lieux d’actions sont dispersés, personne ne peut contrôler, en regroupant les gilets jaunes dans des zones urbaines, le système répressif organisé est plus efficace et peut manipuler de diverses manières :
- face à des G.J. souvent sans défense, des femmes, des retraités, des familles avec enfants quelquefois, on met des CRS armés de canons à eau, de grenades lacrymogènes, de flashballs et même de grenades offensives, c’est :
- de la violence gratuite pour remplacer la non-violence (et faire monter la pression),
- des casseurs connus sont laissés libres de s’adonner à leur jeu préféré,
- des représentants de l’ordre sont grimés en casseurs ou en gilets jaunes (des Benalla).
On tente alors de décrédibiliser le mouvement (ce sont de violents excités) en montrant les dégâts causés par les manifestations, ce qui crée la peur et une forme de rejet.
Le gouvernement annonce qu’il veut maintenant dialoguer selon un schéma classique et insiste pour faire émerger des « leaders » qui seront sans doute des opportunistes intéressés, aux ordres ou prêts à le devenir. On voit bien comment ont évolué les députés de LREM.
« Gilets jaunes », pour ne pas disparaître sans réels acquis, pour ne pas vous contenter de miettes, il faut garder ou retrouver la foi, l’élan initial, vous regrouper et vous montrer en de multiples lieux, en petits groupes (20 à 30 personnes) nombreux et dispersés, non violents, sympathiques, commencer à rédiger clairement des « cahiers de doléances » sur lesquels les groupes discutent entre eux et avec d’autres citoyens.
Sympathiques, efficaces, rebelles, les gilets jaunes. Il y a certaineent quelques mauvais sujets et maintenant on trouve quelques anti « les foulards rouges » ; c’est toujours comme ça, des pro et des anti. Par contre maintenant les lycéens s’en mêlent (comme en 1968), les routiers se joignent dimanche au mouvement (eux sont toujours très… convaincants) et certains policiers réfléchissent et commencent à parler (ils sont frères, enfants, parents de gilets jaunes et mal payés, exploités, mis en danger…).
Un nouveau monde va-t-il naître après ce vieux monde pourri par l’argent ?
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