Pour un Uruguayen ou un Argentin, et même pour tous les habitants d’Amérique du Sud, préparer un bon maté selon la méthode traditionnelle est tout un art. C’est à la fois comme le thé des Chinois, des Japonais ou des Britanniques ou encore le café des Turcs ou même des Italiens.
En ce qui concerne le maté, je suis allée prendre ma leçon en Uruguay. Il faut ce qu’il faut… et il faut surtout le produit et le matériel.
Il faut tout d’abord utiliser un « maté » (une calebasse : une vraie calebasse ou une tasse en céramique généralement mais il en existe en verre, en bois…), un « maté » préalablement culotté une nuit avec de la Yerba Maté et de l’eau chaude.
Voilà le mien (céramique et cuir) :
1 – Il faut remplir au ¾ de sa contenance la « calebasse » avec des feuilles de Yerba Maté.
2 – Couvrir ensuite le récipient avec sa main et l’agiter à l’envers de façon à ce que la poudre qui se trouve dans les feuilles se mélange bien car la yerba est un mélange de feuilles séchées (hojas), tiges (palo) et poudre (polvo).
3 – Incliner ensuite la calebasse pour que les feuilles se concentrent d’un côté de la calebasse.
4 – Verser un peu d’eau froide ou légèrement tiède de façon à imprégner les feuilles, durant quelques minutes.
5 – Insérer ensuite la bombilla (une sorte de paille) dans le récipient et la laisser au fond.
D’autres bombillas : (merci Wikipedia)
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6 – Ajouter ensuite de l’eau frémissante (pas bouillante pour ne pas le rendre trop amer). La température est idéale quand se forme une mousse onctueuse à la surface. Déguster en ne remuant surtout pas la bombilla. Attention, on ne touille pas dans le maté avec la bombilla.
7 – Vous pouvez maintenant boire, déguster votre maté.
8 – Tant que les feuilles ont du goût vous pouvez rajouter de l’eau chaude tout au long de la journée.
J’ai acheté mon maté et sa cuillère, la bombilla (prononcer « bombicha »), c’est en fait maintenant, le plus souvent, une sorte de grosse paille en métal munie d’un embout perforé qui sert à boire et j’ai aussi de la yerba maté qui m’a été « offerte » par la vendeuse.
Il va me falloir en retrouver si je veux continuer à en boire souvent… comme un gaucho c’est-à-dire sans sucre mais sur Internet, je viens de voir que les offres ne manquent pas.
– Le maté peut aussi se boire sucré. Dans ce cas, on rajoute à chaque tour un peu de sucre en poudre ou liquide dans le maté, ou directement dans l’eau de la thermos (oui, c’est un mot féminin).
Les Sud-Américains préfèrent le maté amargo (amer). C’est comme le café noir : si on commence comme ça, on préfère.
– Le maté peut se boire froid. C’est le mode privilégié de consommation au Paraguay. Dans ce cas, on met de l’eau glacée dans la thermos, tout simplement et on appelle ça un téréré.
Une guide (qui parlait bien français) que j’ai rencontrée à Punta del Este m’a dit qu’elle avait bu, toute petite, le dimanche matin, dans le lit des ses parents du mate infusé dans du lait et sucré au miel et qu’il existait aussi maintenant des matés aromatisés au citron, à l’orange, au miel, au café, au guarana, aux épices, réglisse, gingembre, rooibos, fleurs.. et pas pour les touristes mais bien pour des Sud-Américains.
La plante utilisée, la yerba mate (Ilex paraguariensis), parfois appelée « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine du genre Ilex (comme les houx) et dont les feuilles, que l’on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l’eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé. Le maté appartient à la famille des Aquifoliacées. Elle est traditionnellement utilisée dans les asthénies fonctionnelles. Les feuilles sont inscrites à la pharmacopée française et il existe plusieurs spécialités pharmaceutiques. Cette plante contient des bases xanthiques : caféine, théobromine, théophylline. Elle contient également des flavonoïdes, des saponosides triterpéniques et des vitamines. Elle stimule le système nerveux central. Elle est également cardiotonique et diurétique et elle augmente la glycolyse et la lipolyse.
Boire le maté est un geste quotidien tout à fait normal, quel que soit l’âge, quel que soit l’endroit. Jeunes, vieux, vendeurs, ouvriers, fonctionnaires…, tout le monde boit du maté, tout le temps, tout au long de la journée.
Boire le maté c’est aussi un moment de convivialité à partager entre gens de bonne compagnie. Une invitation à boire le maté, ça ne se refuse pas mais quand on est un touriste, ce n’est quand même pas gagné alors j’ai acheté tout ce qu’il faut pour inviter famille et amis à déguster le maté à la maison.


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