J’ai lu récemment dans un billet et dans les commentaires qui suivaient que les rares courriers, les cartes postales en particulier qui arrivaient dans les boites aux lettres faisaient plaisir à leurs destinataires mais que malheureusement ces correspondances étaient de plus en plus rares, la faute au téléphone portable, à internet, aux nouveaux moyens de communication.
Je crois que, plus que le téléphone (portable ou non) et internet, si le courrier disparait peu à peu c’est que notre comportement a changé. Nous avons choisi la facilité et la paresse, un coup de fil c’est plus simple que de prendre la plume. Depuis Skype, c’est encore mieux : on se voit et on se parle… sauf que ça ne marche pas bien partout quand le débit internet est faible (zones rurales), ce n’est pas très efficace.
Pour en revenir au courrier, pendant des années, comme ma mère me l’avait appris, j’ai écrit consciencieusement des cartes de vœux au Premier janvier à toute la famille et à mes amis, j’ai envoyé des cartes pendant mes vacances plus ou moins lointaines, sans oublier les anniversaires de quelques-uns mais de retour, jamais, rien, nada, que dalle… Ma boite aux lettres ne se remplissait que de publicité et de feuilles d’impôts. Alors, avec le temps, j’ai laissé tomber la prose, j’ai économisé du temps, de l’encre et des sous. Bien sûr, on m’en a fait directement ou indirectement le reproche. J’ai demandé à ceux qui réclamaient s’ils m’écrivaient régulièrement et les réponses ont été soit surprenantes (pas facile de trouver des timbres pendant les vacances…) soit des silences un peu gênés. Ce n’est pas gentil de ma part, soit ! mais les situations m’ont paru plus claires après mise au point. Aujourd’hui je n’écris plus qu’à ceux que j’aime mais je me rends compte que maintenant c’est La Poste qui déconne.
Oui, ça marche mal.
Suis-je maudite ? Je ne pense pas souffrir de délire paranoïaque mais une chose est certaine c’est que des courriers que j’envoie disparaissent et qu’ils prennent des chemins mystérieux. Habituellement, j’écris le même jour à mes trois petits-enfants qui, même s’ils ne savent pas encore lire, aiment eux aussi recevoir une carte postale de temps en temps. Plusieurs fois de suite, alors que j’ai posté les trois cartes dans la même boite, même format, même couleur d’enveloppe, même timbre, deux arrivent et la troisième disparait ou met quinze jours voire plus pour arriver à destination. Quel est ce mystère ?
Où vont les courriers disparus ?
Dans des poubelles ? Au feu ? Chez des collectionneurs de timbres ? Des collectionnaires de cartes ? Chez des employés peu scrupuleux ?
J’aimerais savoir.
Il est certain qu’à La Poste les conditions de travail ne sont pas bonnes, qu’il n’y a pas d’avantages particuliers à travailler pour cette entreprise contrairement aux employés d’EDF ou GDF qui bénéficient d’électricité et de gaz à tarif réduit, de la SNCF (billets de train gratuits), Air France (billets gratuits ou à 10%) sans compter les Comités d’Entreprise de ces grandes sociétés qui offrent camps et colonies de vacances, voyages, cadeaux divers.
À La Poste même s’il y a la « sécurité de l’emploi », s’il n’y a pas de plan de départs volontaires, les suppressions de postes sont réelles (5 000 en 2014). L’entreprise a enregistré 9 289 départs et recruté 4 525 personnes (- 4 764). Il est vrai que les volumes de courrier chutent (ben oui, si les lettres et colis se perdent, on a moins envie d’en envoyer, sans compter les autres raisons citées au début de ce billet).
Savez-vous que malgré la diminution du nombres de lettres envoyées, le chiffre d’affaires de La Poste progresse grâce à la Banque Postale et des activités annexes ? Visite aux personnes âgées, portage du pain ou des médicaments… Ce qui était gratuit, du domaine du relationnel avec les facteurs, est devenu un service payant pour La Poste.
Savez-vous aussi qu’en fin d’année de nombreux intérimaires s’occupent du traitement des colis de Noël. Recrutés comment ? Quelle moralité ? Ne vous étonnez pas si des colis disparaissent et que personne ne se sente responsable. (Quand c’est un particulier qui expédie : tant pis pour lui si le colis n’était pas envoyé en recommandé. Les entreprises réexpédient en général mais il ne faut pas s’étonner de l’augmentation des prix. Celui qui paie est toujours le consommateur final.)
À Noël dernier, une commande de jouets passée chez Oxybul ne m’est jamais parvenue. Le colis est arrivé sur la plateforme Nord (merci le « tracking » !) puis il n’a plus bougé. Il n’est jamais arrivé à destination. J’ai fait une réclamation, un autre envoi a été fait mais des articles (trois semaines plus tard) étaient indisponibles.
Je n’accuse pas que les intérimaires, j’ai appris que la poste organisait des ventes aux enchères de colis égarés, non réclamés… Tout est mis en vente à « un tiers du prix boutique ». N’est-ce pas du vol ?
Il faut bien appeler un chat un chat. Quand on vend un bien qui ne nous appartient pas c’est du vol, une tentative de vol, du recel.
Je vois là surtout une nouvelle fois de l’argent facile :l a poste encaisse les frais d’envoi, ne fait pas son travail et revend ce qui lui a été confié. C’est la récompense de l’incompétence. Une façon de fonctionner qui semble se généraliser. Est-ce que ça vous rassure ?
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