La France a peur…

Mon amie Magitte a un petit coup de blues à cause de l’état de son pays qui est aussi le mien. La France va mal et même « la France a peur » pour utiliser cette phrase que le présentateur de journal télévisé Roger Gicquel a prononcé en 1976. Elle a peur de l’avenir.

« La France a peur », c’est devenu le titre de livre, d’articles et d’une chanson de Mickey 3D (le premier single du groupe en 2000).

Il existe des tas d’autres chansons qui peuvent nous « filer le bourdon » ou « le blues », je pense à celle-là de Mickey 3D encore : « Respire ».

ou à celle des Cow-boys fringants, encore pire : « Plus rien ».

J’avoue que ce n’est pas vraiment fait pour nous remonter le moral (j’en pleure quelquefois en écoutant ces chansons-là) mais je ne peux oublier non plus que « Le coq est le seul animal capable de chanter les pieds dans la merde » d’après un dicton français. D’accord, c’était avant, quand nous étions plus courageux, mais nous pouvons espérer que cette force nous permettra à nouveau de  nous en sortir.

En attendant et en pensant à mon amie Nadine, Réunionnaise pleine de bon sens, qui a coutume de dire « Malheur des autres y guérit pas y soulage », je cite nos voisins malgaches qui déclarent : « Ne dansez pas sur les ordures (ou la merde) ». Eux, ils ont un chef d’État capable d’organiser, à Tananarive (Antananarivo), un magnifique feu d’artifice, alors que les odeurs, les rats et les microbes se multiplient dans l’allégresse, faute d’un budget communal pour l’assainissement.

Euh… En fait, c’est presque pareil chez nous : il y a des feux d’artifice, des réceptions, des cocktails pour le prestige, alors que personne n’a le budget pour les aménagements des rythmes scolaires. La télévision parle de Marseille aux informations télévisés nationales mais pas un mot sur ce qui se passe à Saint-Denis-de-la-Réunion.

La priorité n’est donc pas celle d’une jeunesse instruite et heureuse. Il est vrai qu’il est plus facile de diriger des ignorants.

Et si les réformes successives du système scolaire, sous couvert de démocratisation, ne poursuivaient qu’un seul but : enseigner l’ignorance, désapprendre à apprendre, dégoûter les masses du savoir ?

Il est plus facile de diriger des ignorants.