Je ne suis pas « frontiste » et je n’avais guère apprécié qu’une lectrice me traite de « facho » parce que je donnais mon point de vue (qui ne lui convenait pas) lors de la campagne présidentielle de 2012. J’expliquais pourquoi je ne voterai pas François Hollande. Ni Hollande, ni Sarkozy d’ailleurs. Entre la peste et le choléra, je ne peux pas choisir mais je ne crois pas au sauvetage par Le Pen ; encore des promesses intenables.
Pourtant je me dis qu’il faut voter, chaque fois ; il faut se déplacer pour dire que l’on n’est pas d’accord. L’abstention est une forme de boycott mais je suis certaine que c’est par lassitude, ignorance ou paresse que la plupart des abstentionnistes ne se rendent pas aux urnes. Moi, je suis une adepte du décompte du vote blanc qui permettrait de faire changer l’organisation des élections en France. Aller voter et voter blanc puis s’organiser pour tout reconstruire différemment. On le voit bien, la démocratie telle qu’elle est ne marche plus : État, élus, administrations… tous pourris (ou presque). Qui peut prouver le contraire ? Il faudrait vraiment tout remettre à plat. Comment ? Je ne sais pas. Je rêve ? Soit !
Les rêveurs peuvent changer le monde. Ils l’ont fait en 1789, ceux qui rêvaient de bonheur, de liberté, d’égalité et de fraternité. Il est vrai que par la suite ça a mal tourné et que c’est devenu sanglant, particulièrement pendant la Terreur, mais aujourd’hui le peuple souffre car les puissances financières et militaires dominent le monde. Il faudrait revenir à des valeurs plus morales, plus humaines. Les lobbies du fric nous empoisonnent la vie et sont contrariés par les démocraties qu’ils veulent déconsidérer pour installer à la place, ni plus ni moins, des dictatures soumises à l’argent.
Oui, les idées républicaines dérangent les lobbies de la finance, en particulier les principes de liberté d’expression et de laïcité qui laissent aux Hommes la possibilité de la réflexion et de la révolte.
Comment s’organisent-ils pour nous faire taire ces puissants financiers ? Ils abrutissent la population par des jeux, la télévision, ils n’instruisent plus les jeunes, ils prêtent aux riches, ils lancent des miettes aux classes moyennes pour mieux les plumer, les appauvrir, nous menacent en supprimant des emplois en masse. Quand nous serons tous au bord de la misère, ils seront tout-puissants. Et nous, muets à jamais ?
Comment nous appauvrir et nous convaincre que nous sommes coupables ? En répétant que la sécurité Sociale est déficitaire comme les caisses de retraite, que c’est la crise, que tout va mal, qu’il n’y a plus de sous dans les caisses de l’État et que nous sommes la cause de la ruine en avalant trop de médicaments, en achetant de trop jolies lunettes, en devenant trop vieux, en ne travaillant pas assez, etc.
Qui parle des abus des plus nantis ? Pas ceux qui ont gagné de l’argent honnêtement mais ceux qui ont bénéficié et bénéficient d’avantages particuliers ? Je n’attaque ni les employés de la SNCF et EDF qui sont privilégiés mais rien en comparaison de certains élus ou hauts fonctionnaires.
Nos gouvernants s’arrangent entre eux et avec le ciel… Ils offrent des avantages à un grand nombre de personnes et laissent tomber des citoyens français modestes.
Pourquoi des étrangers en situation irrégulière sont-ils mieux lotis que certains de nos concitoyens ? Les jeunes sont dans la galère, les vieux dans la misère.
Dans le domaine de la santé, les sans-papiers ont le droit d’accéder aux dispositifs gratuits de santé publique assurant la prévention et le dépistage de certaines maladies alors que des Français n’ont plus les moyens de se soigner et depuis 2000, l’IVG est accessible à toutes les femmes étrangères, sans condition de séjour ou de durée de résidence. La consultation médicale est gratuite dans un centre PMI et ouverte à tous sauf que, si l’on travaille (même pour un salaire de misère), on n’a pas le temps d’y aller.
Dans le domaine de l’instruction et de la famille, tous les enfants ont le droit d’aller à l’école (classes hétérogènes dans lesquelles le niveau baisse), les prestations de l’aide sociale à l’enfance sont accordées sans condition de régularité de séjour, ni de résidence. L’accès aux crèches n’est pas conditionné à la régularité du séjour et les femmes qui travaillent ne sont pas prioritaires. La plupart des collectivités locales (communes, départements, régions) ont décidé de leur propre initiative de créer des aides ou des prestations sociales particulières et n’exigent aucune condition de régularité de séjour.
Dans le domaine de l’emploi : un travailleur sans papiers est couvert par l’assurance accident du travail. Même non déclaré, il n’est pas privé pour autant des droits liés à son travail. Qui gagne et qui perd avec de telles décisions ?
De même, pour les pensions vieillesse, la régularité de séjour et/ou la résidence en France ne sont pas nécessaires pour liquider et percevoir la plupart des avantages retraite. Combien de femmes françaises doivent-elles vivre avec moins de 600€ par mois ?
Pour être généreux, il faut en avoir les moyens. Alors pourquoi deux poids, deux mesures ? Être solidaire, oui, mais pas de la terre entière, c’est impossible.
Si 30% seulement de la population a voté pour un président, doit-il être considéré comme élu représentatif ? Quand sa côte de popularité atteint péniblement 15 %, doit-il rester en place ? La dictature n’est pas loin.
Ce qui arrive à me désespérer à certains moments, c’est que nous ne sommes plus dans une république mais bel et bien, je le crains, dans une pétaudière, et plus trivialement , vulgairement, dans une « ripoux-blique ».
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