« Pié papay i ansèrv pa zarboutan » : le pied de papaye (le papayer) ne sert pas de tuteur (on ne se sert pas de papayer comme support). Ceci peut s’entendre au sens propre, il ne serait venu à l’idée d’aucun de nos ancêtres, sur cette île, de construire sa case en bois de papayer.
Vous ai-je dit qu’à La Réunion, chaque arbre est appelé « pied de… » ? Nous disons donc un pied de mangues, un pied de letchis, un pied de coco, de papaye… et quand nous ne savons pas de quel arbre il s’agit, soit parce que c’est un arbre mort soit parce qu’il s’agit d’une variété inconnue, nous disons « c’est un pied de bois ».
Le papayer est un arbre magique, mâle ou femelle, qui peut changer de sexe, qui a de nombreuses vertus thérapeutiques. Toutes ses parties possèdent des propriétés curatives et nutritives mais son tronc est fragile, le bois est si tendre qu’il sert à faire des cordes mais jamais un support, un tuteur ou quelque chose de solide, encore moins une maison.
La moralité de ce proverbe est au figuré « Pié papay i ansèrv pa zarboutan » : on ne peut compter que sur des amis sûrs, solides. On sait bien que les personnes en lesquelles on peut avoir confiance se comptent, en général, sur les doigts d’une seule main. Quatre vrais amis, c’est vraiment beaucoup.
Connaissez-vous cette citation de Jean Lefebvre : « Les vrais amis sont ceux sur lesquels on peu compter même quand on en a besoin. » ?
Rassurant en tous cas de savoir qu’on a, au moins, un(e) vrai(e) ami(e).
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