En novembre que d’anniversaires ! Après la Toussaint, le premier du mois, le Jour des Défunts (le 2), il y a le 11, et cette année des cinquantenaires en pagaille.
J’ai été saoulée en octobre par l’anniversaire des 50 ans de la mort de Piaf, je rappelle que malgré la foule présente aux obsèques, comme l’artiste a vécu en contradiction avec les valeurs morales du catholicisme, qu’elle a divorcé et qu’elle a eu une vie sexuelle «tumultueuse», l’Église catholique a refusé de lui accorder des obsèques religieuses. (Les temps ont bien changé.) En octobre on a parlé tant et tant d’Édith Piaf que je ne pouvais que regretter le « si peu » pour Jean Cocteau, ami d’Édith et mort le lendemain même (11 octobre 1963). Cet artiste avait beaucoup de cordes à son arc : écrivain, romancier, dramaturge, poète, cinéaste, peintre, dessinateur, céramiste, lithographe mais il dérangeait aussi : opium, homosexualité déclarée, attitude ambigüe pendant la guerre : collabo ou pas ? La mémoire en France semble très sélective.
La même année 1963 a vu la disparition de Georges Braque, Robert Schuman, Jean XXIII et en novembre 1963, Pierre Blanchar puis surtout John Fitzgerald Kennedy, le 22 et Lee Harvey Oswald, son assassin présumé, le 24.
Pour le cinquantième anniversaire de l’assassinat de «JFK», les théories sont encore nombreuses et seuls 19 % des Américains croient à la thèse du tireur unique dans un sondage Gallup publié en 2003. Plus d’un tiers croient à la théorie d’un assassinat fomenté par la CIA et un autre tiers à celle d’un crime de la mafia parce que Kennedy aurait menacé leurs intérêts.
Les questions sont nombreuses sur Oswald, un homme à la vie mouvementée ayant vécu en Union soviétique, comment a-t-il pu tirer seul contre le Président des États-Unis, depuis le bâtiment du dépôt de livres scolaires, le Texas School Book Depository, une seule balle qui a blessé le gouverneur Connally et tué le Président Kennedy ?
Oswald n’a jamais pu s’expliquer puisqu’il a été lui-même assassiné deux jours plus tard, le 24 novembre 1963, par un gérant de boîte de nuit, Jack Ruby.
Nombreux sont ceux qui parlent d’un autre tireur mais la commission Warren n’a pas retenu leurs témoignages. Une commission parlementaire en 1979 avait conclu qu’un élément acoustique accréditait cette thèse, elle a été contestée par la suite.
Un film tourné par un témoin, Abraham Zapruder, a nourri une autre théorie, celle de «l’homme au parapluie», seul à avoir ouvert le sien alors qu’il faisait très beau, et qui a été interprété comme l’envoi d’un signal au tireur.
Une autre théorie, développée par Oliver Stone dans son film «JFK» en 1991, suggère l’implication du successeur de Kennedy, Lyndon Johnson.
La théorie officielle a été contestée y compris hors des Etats-Unis. Les philosophes britannique Bertrand Russell et français Jean-Paul Sartre ont ainsi estimé que la commission Warren, de par sa nature officielle, ne divulguerait pas de thèse impliquant des responsables politiques.
La famille Kennedy a approuvé le rapport officiel, bien que Robert F. Kennedy Jr. ait contesté la thèse de l’homme seul. Avocat environnementaliste soutenant des thèses controversées sur les vaccins, M. Kennedy Jr affirme que son père, ministre de la Justice à l’époque et qui a été lui aussi assassiné pendant la campagne présidentielle de 1968, estimait que le travail de la commission Warren avait été «bâclé».
Un homme, Cornelius (Neil) Gallagher a mené un combat courageux contre les dérives policières du directeur du FBI, J. Edgar Hoover. Aux Etats-Unis, il est de notoriété publique que Edgar Hoover est soupçonné d’avoir organisé l’assassinat des frères Kennedy et de Martin Luther King et qu’il agissait au profit des grandes banques d’affaires de Wall Street.
Cornelius Gallagher et Lyndon LaRouche, un autre contestataire, ont tous deux encouragé leurs concitoyens à se mobiliser contre les abus de la «grande armée d’informateurs», «70 agences de police secrètes… les agences d’application de la loi fédérale qui ont modifié le comportement de nos élus. Ils vivent dans la peur.» «Quelle est notre stratégie de sortie ? » «Nous créons des crises, de nouveaux ennemis contre lesquels nous pouvons espionner… dans 120 pays. »
50 ans après l’assassinat de John F. Kennedy, les deux hommes ont insisté sur le fait qu’il est grand temps de mettre un terme à l’emprise de l’État policier sur le pays et qu’il faut tout mettre en œuvre pour faire renaître au plus vite la véritable intention constitutionnelle des États-Unis. Lors d’échanges avec l’auditoire, LaRouche a soulevé la nécessité d’éradiquer le pessimisme et la couardise qui hélas prévalent dans la société actuelle et qui empêchent les citoyens de s’engager en politique et qui retarde la possibilité d’assainir le système bancaire en rétablissant la loi Glass-Steagall de juin 1933, qui obligeait à la distinction entre deux métiers bancaires :
- la banque de dépôt ou banque commerciale c’est-à-dire les activités de prêts et de dépôts,
- la banque d’investissement ou banque d’affaires (à laquelle sont ajoutées les sociétés de bourse), c’est-à-dire les opérations sur titres et valeurs mobilières.
Contournée dans les années 1970, cette loi a été abrogée en 1999 par le gouvernement Clinton. Pourquoi ? Des histoires de gros sous, toujours et encore.
Revenons au 22 novembre en général, il a vu d’autres morts : Danielle Mitterrand (2011), Maurice Béjart (2007), Raymond Souplex (1972), René Coty (1962), Jack London (1916).
et d’autres événements : en 1975, Juan Carlos de Bourbon devient roi d’Espagne et en 1977, c’est le premier vol régulier de « Concorde » sur la ligne Paris-New-York ; il relie les 2 villes en 3 heures et 38 minutes.
Le 22 novembre, c’est enfin la Sainte Cécile, fête des musiciens et des musiciennes, une chanson de Claude Nougaro, émouvante « Cecile, ma fille » :
et la cathédrale d’Albi (magnifique à ne pas manquer quand on se promène dans la région Midi-Pyrénées, extérieur et intérieur extraordinaires).

Photo de la cathédrale Sainte Cécile d’Albi empruntée là : http://www.albi-groupes.com
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