Deuxième article du samedi. Ne manquez pas le précédent et les araignées. La Réunion, l’île à grand spectacle et à surprises. Il pleut et il tombe des cailloux, de la boue… Nous sommes des risque-tout ici. Euh… Vous voulez bien venir encore ?
Un bloc rocheux de huit tonnes s’écrase sur la chaussée

Le bloc a atterri sur les voies côté montagne, fermées à la circulation en raison des fortes pluies, avant de rebondir sur les voies côté mer. Il a occasionné un impressionnant cratère dans la chaussée.Comme une piqûre de rappel. Hier matin, vers 7 h, un bloc de huit tonnes s’est détaché de la falaise de la route du littoral et a atteint la chaussée, à l’approche de Saint-Denis en venant de l’Ouest. L’imposante masse rocheuse a rebondi avant de percuter l’arrière d’un véhicule qui circulait sur la voie réduite, en direction du chef-lieu. Contrairement au dernier grand éboulement, l’an dernier, en février, tout s’est produit à une heure de grande affluence. La conductrice du véhicule s’en sort miraculeusement indemne. Une nouvelle fois, on a fermé la route pour réaliser des travaux de purge. Une nouvelle fois, on a parlé de solutions pérennes.
ROUTE DU LITTORAL
Les dégâts ne sont heureusement que matériels. Hier matin, aux alentours de 7 h, il s’en est fallu de peu pour qu’un nouveau drame ne se déroule sur la route du littoral. Comme à chaque épisode de fortes pluies, la route était basculée du côté mer, avec deux voies réservées aux automobilistes se dirigeant vers le chef-lieu et une seule dans l’autre sens. Entre lundi et jeudi, ce sont en effet plus de 233 mm d’eau qui sont tombés dans le secteur de la route du littoral. Ces précipitations ont fragilisé la paroi rocheuse. Et l’éboulement est survenu alors que la circulation était déjà dense.
Un bloc rocheux d’environ huit tonnes s’est détaché de la falaise avant d’atterrir sur la chaussée, côté montagne, au PR 3 + 800, juste avant les potences. La nuit précédente, quatre autres chutes de pierres avec de gros blocs avaient déjà été observées le long de la route. La cinquième, hier matin, a emporté avec elle une caméra de surveillance des services de la Direction régionale des routes (DRR). L’énorme bloc rocheux a rebondi, causant un énorme trou dans la chaussée, avant de finir de l’autre côté de la barrière de sécurité centrale, elle-même endommagée.
LA ROUTE FERMÉE PLUSIEURS HEURES
La masse rocheuse s’est brisée en deux, endommageant au passage l’arrière d’une Volkswagen. La force de l’impact a fait se déporter le véhicule. Au volant, une femme d’une quarantaine d’années qui a bel et bien échappé à la mort. Effrayée, la conductrice a quitté l’habitacle du véhicule pour s’éloigner au maximum de la falaise la plus redoutée des Réunionnais. « On a évité le pire », confirme sobrement le major Jean-Yves Chinjoie, chef de groupe nord chez les pompiers. Une douzaine de sapeurs des casernes de la Possession, du Port et de Saint-Paul auront été mobilisés. En état de choc, l’automobiliste a été prise en charge puis emmenée au CHU de Saint-Denis, mais elle ne souffre d’aucune blessure.
Le temps de l’émotion passé, les automobilistes ont pu continuer à avancer au pas, mais l’embouteillage était inévitable avec une seule et unique voie pour supporter la circulation matinale (lire par ailleurs). Un embouteillage encore plus important quand la DRR a décidé de fermer la route à la circulation à 8h45 pour que les spécialistes du BRGM inspectent les flancs de la falaise avant des travaux de purge inévitables. Une déviation a dans le même temps été mise en place via la RD 41, la route de la Montagne. Les professionnels du transport ont pu emprunter la route du littoral grâce à l’organisation de convois exceptionnels.
A 15 h, soit une heure plus tôt que prévu, la route était rendue à la circulation en mode basculé. Dans la matinée, le président du conseil régional Didier Robert était venu sur place, défendant à nouveau son projet de nouvelle route du littoral face aux médias (lire par ailleurs). L’an dernier, le vendredi 4 février, vers 3 h du matin, 5 000 tonnes de roches s’étaient abattues d’un seul coup, en majeure partie retenues dans le piège à cailloux.
L’effondrement de tout un flanc de ravine s’était heureusement produit quelques minutes avant l’arrivée d’une poignée d’automobilistes, indemnes mais aveuglés par un impressionnant nuage de poussières. L’issue n’est pas toujours aussi heureuse
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