Les célébrations et coutumes du Nouvel An chinois varient selon les régions ou les époques, mais tout le monde s’efforce de repartir sur un nouveau pied après s’être débarrassé des mauvaises influences de l’année passée, en respectant certaines règles.
Les festivités comprennent un réveillon avec de nombreux plats suivi d’une nuit de veille, gage de longévité que certains occupent à jouer au mahjong, puis de la distribution d’étrennes contenues dans des enveloppes rouges, enfin de la mise à feu de pétards qui chasseront les mauvais esprits.
Le repas a souvent lieu au domicile des plus âgés de la famille, en général les aïeux de la famille paternelle, mais le dîner ne peut commencer que lorsque toute la famille est présente ; des chaises vides sont réservées aux membres ne pouvant pas assister au repas (les récents défunts ont une place).
La semaine précédant le Nouvel An a lieu le « petit Nouvel An » , une cérémonie d’adieu au Dieu du foyer dont l’effigie est collée dans la cuisine. D’après les croyances, il doit faire un long voyage pour rapporter, comme chaque année, les bonnes et mauvaises actions de la famille à l’Empereur de Jade. Pour obtenir sa clémence, on dépose des aliments plutôt collants devant son image en espérant l’empêcher de dire du mal ; certains fixent carrément une sucrerie sur la bouche de son portrait. Ce dernier est brûlé, le Génie s’envole avec la fumée. Un nouveau portrait sera affiché quelques jours plus tard, pour signaler le retour du protecteur du foyer : respect du passé et espoir dans l’avenir.
Un grand nettoyage de la maison est fait puis de chaque côté des montants de la porte d’entrée, sont collées deux bandes de papier rouge sur lesquelles quelques mots sont écrits, ils rappellent la légende du Nouvel An (clic). Des provisions sont faites ; autrefois tous les commerces fermaient pendant les congés : graines de pastèque, fruits secs, bonbons, etc., de quoi grignoter en famille en discutant ou en jouant. Traditionnellement, on faisait l’achat de vêtements neufs, particulièrement pour les enfants.
Des enveloppes rouges contenant de l’argent sont offertes, elles sont distribuées par les aînés aux enfants et aux jeunes célibataires ; elles avaient surtout la valeur symbolique de porter chance durant toute l’année. Beaucoup de ces enveloppes contiennent une somme modeste, mais il arrive que ce soit le moyen par lequel une personne remet à ses parents âgés ou à ses enfants toute une année d’argent de poche.
Lors des visites à la famille et aux amis dans les jours qui suivent, il est coutume d’offrir une enveloppe aux enfants des visiteurs ou des visités ; beaucoup ont donc soin de s’approvisionner en petites coupures avant la période de la fête.
Les enfants sont autorisés ce soir-là à allumer quelques pétards ou à faire brûler des feux de bengale, en attendant la chaîne de pétards que chaque foyer doit faire éclater à l’arrivée du premier jour de l’année. Néanmoins, à cause des accidents de plus en plus fréquents liés à la concentration urbaine, beaucoup de pays ont interdit les pétards privés, ainsi sont nés des modèles électriques lumineux et sonorisés : des «pétards électriques» qui n’ont guère eu de succès.
A l’île de la Réunion, vous pouvez facilement repérer les maisons occupées par des familles chinoises ou métisses chinoises (très nombreuses) le jour du nouvel an, des morceaux de papier rouge sont disséminés devant leur portail. Ce sont les reliefs du rouleau de pétards, ils seront ramassés plus tard, en fin de journée.
Le matin, après un court repos, il faut se rendre au temple local, puis sur les tombes des ancêtres défunts (quand c’est possible) enfin faire des visites de courtoisie, en commençant par les personnes les plus importantes (parents aînés, supérieurs hiérarchiques) ; cette activité s’appelle « saluer l’année ». On considère par ailleurs que plus la visite au temple est précoce, plus on aura de chance dans l’année, les fidèles se pressaient donc jadis devant les temples avant l’ouverture des portes pour être le(s) premier(s) à planter un bâton d’encens dans le brûle-parfum.
La veille du Nouvel An chinois et les trois jours qui suivent sont des jours fériés en Chine. On assiste à une grande migration un peu anarchique, elle part dans tous les sens.
Les seuls établissements ouverts durant cette période sont les théâtres et les restaurants. La vie économique du pays reprend le septième jour du Nouvel An, mais l’ambiance festive continue jusqu’à la Fête des Lanternes, au quinzième jour du premier mois de l’année.
Le premier jour du nouvel an, il faut prendre au moins un repas végétarien, théoriquement porter des vêtements neufs, de préférence de couleur rouge. On ne fait pas de ménage, et si l’on doit absolument balayer des détritus tombés à terre, il ne faut pas les déposer à l’extérieur du domicile, ce qui symboliserait un risque de perte.
Le deuxième jour est traditionnellement celui où les femmes mariées rendent visite à leur famille avec enfants et mari.
Le troisième jour par contre, les visites étaient déconseillées car elles étaient censées facilement donner lieu à des altercations : jour de la «bouche rouge».
Le cinquième jour est en général celui où les commerces rouvrent après les fêtes et les visites.
Le quinzième jour est la dernière journée de la fête du printemps, marquée par la fête des lanternes.
Pour bien vivre ce Nouvel An chinois, n’oubliez surtout pas : « Nouvel An chinois, nouvel espoir ! »
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