Un festin de Balthazar

Retournement de la chance. La baraka, ça se perd. On a la scoumoune, comme Balthazar et son festin. Quelle histoire ! Un festin de Balthazar, c’est un repas somptueux et très abondant, mais… Il y a souvent un mais…

Le festin de Balthazar est un récit biblique que je vous narre illico.

Six siècles avant Jésus-Christ, Balthazar, roi de Babylone (donc pas un des rois mages homonyme) a organisé un festin pour les nobles de sa cour, en présence de ses femmes et de ses concubines. Tout en jouissant du luxe de la table, ils louent les idoles : « Dieux d’or, d’argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre. » La précieuse vaisselle qu’ils utilisent a été volée par Nabuchodonosor II, le père de Balthazar, dans le temple de Jérusalem. En buvant du vin dans ces vases sacrés, les invités blasphèment le Dieu des juifs. Alors que la fête bat ainsi son plein, une nuée apparaît. Une main en sort qui se met à tracer une curieuse inscription. Le roi est bouleversé par le prodige qui le laisse inquiet. Seulement, il ne comprend pas le sens des lettres hébraïques codées. Il fait alors venir Daniel (celui qui prit la défense de Suzanne contre les vieillards). Le prophète lui révèle le sens de l’épigraphe « Mané Thécel Pharès », « Compté, pesé, divisé »

« Tu as été pesé et tu ne fais pas le poids, tes biens seront partagés. »

Une preuve que « BIEN MAL ACQUIS NE PROFITE JAMAIS » ? Vous y croyez, vous ? Quand on voit ce qu’on voit ces dernières années…

Le roi Balthazar fut tué le soir-même et Darios le Mède s’empara du royaume (L’histoire de Babylone, à partir de la mort de Nabuchodonosor jusqu’à Cyrus, est connue année par année, ou plutôt mois par mois, et l’on ne peut y placer ni un Balthasar, ni un Darius quelconque.)

Le festin de Balthazar, c’est aussi un tableau de Rembrandt. La Bible inspirait, jadis.
Regardez les détails de la scène : les convives sont terrifiés. Ils ont les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Le roi Balthazar vient de se lever, de bondir et de se retourner, envoyant valser tous les trésors de la table. En cherchant précipitamment un appui sur la table, il renverse une carafe, lève son bras gauche, à tel point que la jeune femme en rouge est obligée de se baisser pour éviter un coup. Elle-même renverse le contenu de la coupe qu’elle tient. Catastrophe ! L’effroi est pris sur le vif, dans une lumière éblouissante. Toute cette agitation est due à l’apparition de lettres lumineuses dans la pièce. Une mystérieuse main les trace. Que signifient-elles ? Pourquoi Balthazar en a-t-il si peur ? Au milieu des cris et du fracas que l’on imagine, Balthazar prend-il conscience de la puissance de Dieu ?

Comme le tableau a été peint après les événements, on sent l’influence du christianisme sur la scène. Quelle était la religion de Rembrandt ? Probablement anabaptiste (protestant) mais sa mère était catholique et il vivait dans le quartier juif d’Amsterdam.

Pas sectaire en résumé, enfin il me semble.

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