Elle court, elle court…

Elle court, elle court… Non, je ne parlerai pas de la maladie d’amour de Michel Sardou et pourtant que de souvenirs… Tiens, cliquez LA et écoutez. Je ne parlerai pas non plus du SIDA ni des MST, mais de la rumeur.

Qu’est-ce que la rumeur ?

Un mot féminin qui signifie :
1 – Bruit confus produit par la présence d’un certain nombre de personnes qui parlent, crient ou s’activent plus ou moins loin et dont le synonyme pourrait être brouhaha.
2 – Mais le bruit confus est  peut-être produit par une assemblée, une foule mécontente qui réagit et proteste. Dans ce cas, là, il vaut mieux ne pas entendre un brouhaha mais essayer de comprendre pourquoi cette agitation, ce tumulte. Attention des manifestations ! Une révolution, peut-être ?

3 – Il peut s’agir d’un bruit sourd, confus ou lointain d’origine naturelle ou produit par des objets ou des mécanismes et même du corps humain. « La rumeur sifflante que ses artères scandaient à ses tempes « (Maurice Genevoix, Raboliot).

4 – Mais la rumeur dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est celle qui pollue la vie, les vies, nos vies, celle qui est basée sur la bêtise et la méchanceté humaine, celle qui fait qu’une nouvelle sans certitude se répand de bouche à oreille.

Un bruit (inquiétant) court. Un murmure ? Au début, un murmure. Le murmure enfle, la rumeur grandit. Rumeur calomnieuse, infâme, contradictoire, flatteuse, sinistre; rumeur(s) de gloire (pour faire le buzz), de guerre, de maladie (Adjani et le SIDA, merci les médias. Ou la grippe porcine, tiens), de suspicion (croyez-vous que… ? au choix : DSK, Obama, Carla…) La rumeur annonce, circule, se faufile, monte, se propage. Et à ce moment-là, on entend «il n’y a pas de fumée sans feu» comme pour l’accréditer, la justifier. Souvenez-vous d’Outreau !

Faut-il croire la rumeur ?
Comment la démentir ?
Comment l’étouffer ?

Quand elle a couru, difficile de l’effacer. On entendra souvent quelqu’un dire «Voilà qui confirme les rumeurs populaires» et de là à faire d’une rumeur la pure vérité…

La rumeur publique, c’est l’ opinion généralement défavorable du plus grand nombre fondée sur rien bien souvent, sur les élucubrations d’un malade en mal de célébrité, une langue de vipère avide de cracher son venin. Or, être accusé par la rumeur publique, c’est être condamné sans procès. Le pire : il en restera toujours quelque chose.

Qui punit celui qui, a fait naître la rumeur ? Personne. En général, celui-là se cache. Il arrive qu’il se montre, mais c’est un malade qu’il faut excuser.
Qui transmet la rumeur ? Des imbéciles n’ayant rien à dire, des imbéciles irresponsables qui vivent pour la galerie : «ce n’est pas moi qui l’ai dit».  Ils ne font que répéter. Pourquoi ? Pour qu’on leur accorde de l’intérêt ?

Je réponds, aujourd’hui (merci l’âge) : «pourquoi répètes-tu ? Bosserais-tu à Radio-moquette ?» Bien sûr que Radio moquette existe. Vous riez ; c’est «Caméra café». Les bruits de couloir…

« Le mal court ». Voilà un autre souvenir : 1968, la Maison de la Culture de Grenoble, une pièce d’Audiberti. Trop bien cette maison de la culture, j’y ai vu de gros navets mais j’y ai découvert tant de choses, et j’ai même vu jouer, en 1969, Michel Piccoli dans « Le Misanthrope ». Je n’en suis pas peu fière ! Et à l’époque, je ne raconte même pas.

Je reviens à la rumeur ; maintenant, en plus, les medias sont là. Il y a internet et les «buzz» qui alimentent les médias « officiels ». Pour être le premier à annoncer une nouvelle, «on» ne vérifie pas. C’est comme ça, que Laurent Ruquier a annoncé le décès de Pascal Sevran en direct lors de son émission « On n’a pas tout dit« . Il a poussé, après, « un coup de gueule contre cette fausse information », et a déploré « ce genre de canular, de plaisanterie, de rumeur qu’on transmet avant même que ça soit vérifié ».  Et lui ? Pas responsable ? Un peu ? « On » l’a obligé à faire cette annonce ? C’est de la « surenchère » journalistique. La « sphère information » qui se défend en disant «nous avons publié l’information après l’avoir obtenue de sources concordantes journalistiques généralement sûres et fiables. La concordance n’est pas une preuve, le même émetteur peut polluer plusieurs canaux. Quant au «généralement»…

Pascal Sevran n’est pas le premier à être victime de ce genre d’erreur; avant lui, Jacques Martin fut annoncé mort bien avant son décès, comme Aimé Césaire, Philippe Manoeuvre…. La plus jolie gaffe, à mes yeux, revient au site « nouvelobs.com » qui, le 13 février 2008, le jour où Henri Salvador est décédé, a annoncé dans la précipitation « la mort de Salvador Dali » (décédé le 23 janvier 1989 ; ouf, au moins il n’a pas eu peur !).

Confusion par approximation des noms, on a bien compris. Approximation ! A peu près… Est-ce normal ce « flou » pour un vrai journaliste ?

Allez, soyons humbles, l’erreur est humaine… mais quand même.

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9 réponses à “Elle court, elle court…”

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