Sainte Geneviève, laquelle ?

Dédicace spéciale à Geneviève, dite Magitte.

Cet article complète le précédent : le Pont des Tournelles.

Sainte Geneviève, laquelle, la Parisienne ou l’homonyme, Geneviève de Loqueffret, une sainte bretonne ? Moi, mon choix était fait. Devinez ! Mais oui, bien sûr, la Parisienne. Rassurez-vous, deux saintes mais leur jour de fête est commun : le 3 janvier.

Sainte Geneviève est la Sainte-Patronne de Paris (et des gendarmes aussi).

Voilà un résumé de sa biographie.

Née à Nanterre en 423 et morte à Paris en 502 ou 512 , Geneviève était la fille unique d’ un Franc romanisé dont elle aurait hérité de la charge de membre du conseil municipal d’abord à Nanterre, puis à Paris après son installation dans cette ville.

Elle se voue très jeune à Dieu et mène une vie ascétique, probablement dès ses seize ans.

La légende veut que, lors du siège de Paris de 451,  Geneviève, qui n’a que 28 ans, arrive à convaincre les Parisiens de ne pas abandonner leur cité à Attila et à ses hordes de Huns. Elle encourage la résistance à l’invasion par les paroles célèbres : « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. »

Attila se détourne de Paris. Miracle ? Un Hun raisonnable !

Selon une autre hypothèse, les prières de Geneviève, ses exhortations aux Parisiens ont été complétées par une rumeur qu’elle aurait fait naître « une épidémie de choléra sévit dans la région » et qui parvint aux oreilles des Huns et des autres. Pourquoi perdre ici son temps si la ville est pourrie ? Nous reviendrons quand ce sera fini, ce sera plus rapide. Allons passer le temps sous des cieux plus cléments et  « A nous, l’Aquitaine ».

Geneviève qui aime Dieu, Paris et les églises en fait bâtir une sur l’emplacement du tombeau de Denis, premier évêque  de Lutèce (Paris) et persuade Clovis d’en faire ériger une dédiée aux saints Pierre et Paul  sur la colline qui porte aujourd’hui le nom de montagne Sainte Geneviève, au coeur du Quartier Latin.

Clovis et Clotilde, son épouse  firent édifier le monastère des Saints-Apôtres où notre sainte parisienne avait coutume de monter prier, empruntant un chemin devenu « rue de la Montagne Sainte Geneviève ». Le monastère fut ensuite appelé « Abbaye Sainte Geneviève » et abrita, par la suite, les tombeaux de Clovis, de Clotilde et de la sainte.

Aujourd’hui, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, s’élève le Panthéon, célèbre mausolée « Aux grands Hommes, la Patrie reconnaissante ». Cet édifice n’est autre que l’église Sainte-Geneviève que fit bâtir le roi Louis XV en 1744 pour honorer le vœu qu’il avait fait : construire une église pour Geneviève s’il survivait à une grave maladie. Comment une église devient un monument républicain.

Petites questions au passage : Combien de personnes au Panthéon ? Combien de femmes ? (réponses en fin d’article).

Geneviève meurt en 502 ou 512 plutôt. Elle est enterrée dans son église, qui est d’abord confiée à des bénédictins,  puis à des  chanoines séculiers : c’est l’Abbaye Sainte Geneviève de Paris, dont le clocher est encore visible dans l’enceinte du lycée Henri IV(ce clocher est connu sous le nom de « Tour Clovis »).

La châsse de Sainte Geneviève est honorée dans l’église Saint Etienne du Mont, proche du Panthéon (un comble, non).  Il s’agit d’une nouvelle châsse, l’ancienne ayant été fondue en 1793. Ceci dit, elle ne contient plus de restes de Geneviève, ceux-ci ayant été brûlés place de Grève à la même époque.

C’était ça le fanatisme républicain. Je brûle, je casse, je raccourcis à droite et à gauche… (pas moi, eux, les Révolutionnaires). Je vous rappelle (moi) que 1793-1794, c’était la Terreur avec un T majuscule, la Grande Terreur  Thermidor an II, avec apogée le 9 Thermidor  (27 juillet 1794).

Pauvre Voltaire ! Il n’aimait pas le fanatisme, ni Rousseau. Ils sont face à face au Panthéon…

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71 personnes au Panthéon et parmi elles seulement deux femmes : Marie Curie (avec son mari, Pierre Curie), et Sophie Berthelot,  scientifique et femme d’un grand chimiste et homme politique français Marcellin Berthelot. Ce fut elle la première femme à entrer au Panthéon, grâce à son mari. Pour la deuxième, Marie Curie, ce fut la même chose : on ne va pas séparer un couple. Pff. Foutaises !

Qui osera parler encore d’égalité dans notre pays ?

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