Catégorie : Blabla

  • Comment peut naître une tradition

    Le billet du jour arrive un peu plus tard que d’habitude. J’ai des excuses, hier j’étais patraque après une anesthésie générale. Dodo tôt ; écriture au réveil et non avant d’aller dormir. Que vous raconter ce matin ?

    Je n’ai pas envie de parler de tout ce qui va mal : du nouveau tremblement de terre au Japon, de Laurent Bagbo qui s’accroche à son fauteuil de président, de la Libye et de son dictateur inamovible ou presque, des USA qui sont au bord de la faillite, de Borloo qui se voit président : seul intérêt s’il est candidat, la marionnette est prête et les rimes sont faciles. Ah les rimes en  en O ! On a sans chercher : poivrot, clodo… château, gâteau, métro, boulot, dodo…

    Parlons d’autre chose. Samedi et dimanche dernier, au village de l’Eperon dans les hauts de Saint Gilles à la Réunion, une animation (peu fréquentée, dommage !) sur les énergies renouvelables, l’environnement. Il y avait, comme toujours, les « marchands du temple» et des possibilités de rencontres intéressantes. Je reviendrai une fois prochaine sur ceux qui gèrent au mieux les déchets de nos villes ; certains sont motivés, lucides, ce qui diffère de tous ceux qui sont sclérosés, ne veulent rien entendre et surtout rien changer (on se demande bien ce qu’ils font aux postes qu’ils occupent).

    Un jeune homme, de l’âge de ma fille aînée, me montra la photo d’une de ses sculptures : « la Fanny », me dit-il. C’était une  statue stylisée qui me faisait penser à une sirène. J’aurais dû lui demander de m’envoyer cette photo pour vous la montrer, je n’y ai pas pensé. Les réflexes chez les « vieux » se ralentissent. Et me voilà de retour en arrière, loin dans le temps et dans l’espace… la Fanny, les terrains de boules, les vacances dans le Midi… Pagnol, le pastis, l’anisette, le thym, la lavande, quel bouillonnement dans la tête !

    Fanny, ah Fanny ! Dans tous les championnats, les gagnants sont récompensés mais le perdant peut connaître aussi les honneurs. Le Tournoi des Cinq Nations (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles, Irlande et France) rapporte à l’équipe qui a perdu tous ses matchs la Cuillère de Bois. La cuillère en bois, c’est l’inverse du grand Chelem. Et bien la Fanny, c’est la cuillère de bois des boulistes.

    Embrasser Fanny n’est pas vraiment une récompense, enfin, ça dépend de la Fanny  (si elle est « gironde », ça console bien !) et de l’époque.

    « Baiser Fanny » (baiser ou embrasser, c’est pareil ; ne déformez pas mes propos, vous aux esprits licencieux), baiser Fanny c’est perdre une partie sans avoir marqué un seul point. Cette tradition serait originaire du Dauphiné ! Voilà qui est surprenant, non ? Les Dauphinois (j’en suis une) ne sont pas des gens foncièrement rigolards. Il seraient plutôt coincés, renfrognés. La Fanny originelle aurait été serveuse au café du Grand-Lemps (commune située dans le département de l’Isère dans la région Rhône-Alpes et dont les habitants sont appelés LEMPSIQUOIS), juste avant la Première Guerre Mondiale. La légende raconte que, par gentillesse, Fanny (qui était peut-être une émigrée, du Sud : Manosque, Marseille, … allez savoir) se laissait embrasser par les clients qui venaient de perdre aux boules sans marquer le moindre petit point. La bise se faisait alors sur la joue jusqu’au jour où, toujours selon la légende, le maire du village perdit à son tour et vint quémander sa récompense. Fanny avait-elle un grief contre lui  ? Voulait-elle l’humilier en public pour assouvir une vengeance ? Nul ne le sait mais ce qui est sûr, c’est qu’elle grimpa sur une chaise, releva ses jupes et lui tendit au lieu de ses joues… ses fesses! Le maire ne se démonta pas et deux baisers sonores retentirent dans le café. C’était le début d’une tradition.

    Malheureusement les joueurs n’ont pas toujours une Fanny (ou  même une portant un autre prénom) sous la main (qui accepte de dévoiler ses fesses en public et/ou  dont les fesses sont plaisantes à regarder), c’est pourquoi, dans tous les lieux où l’on joue aux boules, une place d’honneur est réservée à un ersatz de Fanny : tableau, photo, poterie ou sculpture. Les perdants sont donc contraints de venir embrasser en public des fesses moins réconfortantes que celles de la Fanny dauphinoise des origines. La récompense des débuts est devenue l’humiliation suprême du joueur de boules. Comme tout perdant doit y aller de sa tournée, ça se termine au bar. A la belote, c’est la même chose, l’expression  » être capot  » signifie ne pas avoir marqué un seul point, alors on paie un coup. Les boules et la belote se rejoignent au bistrot. C’est ça la France !

    A Marseille, j’ai entendu « Qui d’un capot commence vers le comptoir s’élance. » Je me demandais pourquoi. Un constat amiable d’accident rédigé au bistrot ? Mais non, voilà une véritable explication : la belote !

    Mars 2012 : j’ajoute un lien vers ce site http://www.museedelaboule.com/fanny.htm.

  • Société de l’éphémère

    L’éphémère  est ce qui dure un jour… ou moins.

    Et pourtant l’éphémère dure plus longtemps qu’il n’y parait.

    L’éphémère s’inscrit dans la mémoire, et dans les photographies qui capturent l’instant pour en faire un souvenir. La photo est un  souvenir plus durable que la vision fugitive captée par l’œil et enregistrée dans le cerveau ou … l’âme.

    Voilà ce qui pour moi est une représentation de l’éphémère : à Pékin, dans les Jardins de la Colline de charbon, un peintre d’eau. Je ne sais pas comment l’appeler. Il écrit, avec de l’eau, sur le bitume. Avec la chaleur, bien qu’écrits, les mots s’envolent … N’est-ce pas symbolique ?

    Face à ça, le durable, en Egypte : le temple d’Hatchepsout (1480 ans avec Jésus-Christ). Bien caché, bien protégé ce temple. Une longue histoire à raconter. Une autre fois, peut-être ?

    Aujourd’hui, que se passe-t-il ? Quelles traces laisserons-nous ? A part, les saletés : pollution, irradiation…

    La technologie en général et les technologies de l’information plus particulièrement ont accéléré le temps. Tout savoir immédiatement ; le scoop en direct ; voilà comment tout va plus vite et comment naît une société de l’éphémère et du provisoire. Même les guerres n’ont plus l’air sérieux : ça a commencé en 1991 avec la première guerre du Golfe et les images de la CNN façon jeu vidéo. La vague noire du tsunami au Japon, vue et revue pendant 72 heures, a été mise aux archives : informations trop nombreuses, vite enterrées.

    Mais tout est conçu sur le même modèle. Les jeux, les chansons, les chanteurs, même les livres se démodent vite. Les mariages sont à l’essai, les PACS les remplacent ; la famille est recomposée, à géométrie variable. Le travail est partiel, intérimaire ; même les travailleurs les plus diplômés deviennent des « intello-précaires » : des free-lance, des « prestataires »… Les appareils électroménagers ne se réparent plus, il faut  les changer. Pour les voitures, c’est tout juste si on ne nous demande pas d’avoir le même comportement. Société « kleenex », société du « prêt à jeter » !

    Voilà une nouvelle manière de donner à l’Etat une occasion de nous taxer davantage.

    S’il faut récupérer, recycler : il faut taxer !  Obligé ! Et nous nous laissons faire. Pourquoi ne boycottons-nous pas les jetables : lingettes, canettes, serviettes, bouteilles plastique, tous les produits jetables ?

    Quelques bémols : les mouchoirs, les serviettes hygiéniques et les couches, s’il faut les laver, nous serons obligées (ées, bien sûr, c’est les nanas qui s’y colle-ro-nt) de gaspiller de l’eau du savon, nous polluerons aussi et en plus nous perdrons du temps tout en ayant des haut-le-cœur (c’est un mot invariable). Pour ça, restons au jetable.  Pour tout le reste, changeons de comportement : gardons, réutilisons.

    Les pots, bouteilles, bocaux de verre, c’est moins polluant, plus sain bien souvent. Plus lourd toujours. Soit ! Mais il faut faire quelques efforts et quelques sacrifices pour améliorer notre condition. Et vous, les hommes costauds, faites-les courses, c’est aussi efficace que la salle de sport pour se faire les muscles et ça dégagera du temps pour votre compagne.

  • Rires (encore 2)

    Si nous sommes de bons Français, nous avons en principe assimilé un bon nombre d’idées qui nous sont propres (c’est ça aussi l’identité nationale). En reconnaissant le coq gaulois comme emblème et Coluche comme porte-parole, nous savons rire de tout, de nous et nous ne savons pas, en définitive, nous taire.  Nous avons encore un peu la gouaille qui fait notre différence par rapport aux autres Européens, essayons de la garder en ne tombant pas dans la vulgarité ambiante cependant.

    N’ayons pas peur de rire, rions ! Rire c’est déjà désobéir.

    Rire peut saper certains projets ;  rire est une arme politique.

    Ils le savent les tyrans qui empêchent de s’exprimer les artistes de tous poils : caricaturistes, humoristes, cinéastes…, ils le savent que le peuple qui rit réfléchit. Certains sèment des graines de contestation, le rire du peuple les fait pousser.

    Faire rire et rire c’est lutter contre l’ordre établi, c’est enlever de la crédibilité et de l’autorité aux dirigeants. En 1981, Coluche a ébranlé le système. Il a fini par se taire ce qui ne l’a pas empêché de continuer à se manifester en 1985 en lançant l’idée des « Restos du Coeur ». Il n’était pas aussi stupide, aussi vil que certains voulaient le faire croire. Enfant du peuple, il avait compris que nous étions mal partis. Il n’avait pas tort, on le voit 26 ans plus tard.

    Pour rire, il suffit de pas grand chose : le rire est communicatif, pensez à mon billet (rires encore et au fou-rire interminable chez Fogiel).

    Aux débuts du cinéma, dans les films muets,  les tartes à la crème  faisaient rire.  L’entarteur Noël Godin, alias Georges Le Gloupier, a repris cette idée à la fin des années 1960. C’est une blague bon-enfant (à mes yeux) dont BHL, philosophe médiatique et quelques célébrités plus ou moins en vue mais toujours imbues d’elles-mêmes ont fait les frais (6 fois pour BHL, ce qui a dû l’agacer, on le comprend). La tarte à la crème est devenue « attentat pâtissier » depuis que la Cour de cassation a qualifié la tarte à la crème d’« arme par destination ». Zut… on ne peut même plus rire de ça !

    Nicolas Sarkozy lui-même en a fait les frais en 1997. Voir Wikipedia « l’entarteur« . Un complice de Godin supposé filmer les entartages le voit arriver. Il met sa caméra en bandoulière, sort une tarte et l’envoie à la figure de Sarkozy en s’exclamant : « Entartons, entartons les arrogants étrons ! ». En s’enfuyant après son coup, le caméraman donne sa dernière tarte à une religieuse qu’il croise dans le hall d’accueil, les gardes de sécurité croiront qu’elle était complice.

    Je trouve un côté potache à l’entartage. Rien de réellement violent. ; seule la dignité prend un coup, et encore… D’autres méthodes pour se moquer existent  : nous n’avons plus de La Fontaine avec sa critique sociale et universelle de l’homme à travers les animaux, mais nous avons les « Guignols de l’Info », ce n’est pas si mal ;  fin des années 1980, il y avait le « Bébête Show ». Parodie, dérision et impostures continuent à nous amuser.

    Cliquez ici vous verrez une vidéo d’époque (qualité d’image… bon, ce sont des archives : notre Histoire). Ecoutez bien. C’est un peu long mais intéressant !

    Les impostures sont inquiétantes cependant : je pense au match de foot, où les joueurs ont écouté la Marseillaise, main sur le coeur. Le geste était beau, mais si n’importe qui peut se faire passer pour le Président… Aux Etats Unis, les « Yes Men » américains se sont fait inviter à un congrès international en tant que « représentants de l’OMC » et ils y ont fait  un discours prônant le rétablissement de l’esclavage sans soulever la moindre protestation de l’auditoire… De même que le groupe « Action Discrète sur Canal+ » fait avaler des couleuvres à droite comme à gauche

    La dérision, elle, se manifeste à travers de fausses remises de prix, comme le Big Brother Awards aux USA et le « Tapiro d’oro » en Italie ; chaque année, depuis 1998, un «trophée représentant un tapir doré (par allusion au nez démesurément allongé de l’animal)  est attribué aux politiciens coupables de bourdes mémorables (les candidats sont nombreux depuis 1998).

    Mais comment rester dans le convenable ? Jusqu’où peut-on aller ? Aujourd’hui je trouve qu’il y a beaucoup de grossièreté et de « pipi caca ». Le niveau baisse. Il y a toujours les grosses pointures de la contestation mais j’entends quelquefois des grossièretés de la part de jeunots inconnus qui sont très loin du politiquement correct. N’est-ce pas se bâillonner tout seul que de faire taire certains ? Mais jusqu’où donc laisser dire ? Les limites sont très personnelles. Moi j’accepte le cynisme mais pas la grossièreté. Certains diront « Pas d’humour déplacé » quand le sujet est grave (par exemple le Japon du moment, et pourtant…), d’autres estiment qu’il faut éviter les sujets trop provocateurs (caricatures d’Allah ou burqah, par exemple). Pas facile de fixer des limites ! D’autant plus difficile que chacun veut garder son « pré carré ».

    Stéphane Guillon a été viré. Je suis inquiète. Les Guignols de l’info sont-ils intouchables ?

    Si l’humour évite de s’embourber dans le train-train, la routine, la facilité, et si le rire est un moyen supplémentaire de désobéissance civile, alors là, c’est sûr, ce n’est pas demain que j’arrête de me marrer.

  • Course au ciel : la tour Eiffel

    122 ans ! Bon anniversaire, Tour Eiffel !

    122 ans, l’âge de Jeanne Calment, doyenne des Français, au moment de son décès. Espérons que la Dame de Fer parisienne résiste encore de nombreuses années et batte ainsi des records de longévité. N’est-elle pas belle en noir et blanc sur fond de ciel tourmenté ? Merci www.smashingapps.com pour cette image !

    Paris prend bien soin d’elle. Repeinte, illuminée, fêtée. Il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d’or : plus de 6 millions de visiteurs chaque année. Et combien de touristes ne la regardent-ils que de loin ?

    Elle est bien modeste face aux géants de béton américains et de plus en plus souvent orientaux, mais on peut lui faire confiance, elle résistera. Elle est devenue un symbole, Paris existe dans l’imaginaire collectif grâce à elle. Bien sûr, il y a le romantisme et les lumières de la ville, les ponts, l’Histoire mais la vedette c’est quand même elle, elle qui est restée pendant plus de 40 ans « la Grande Dame » de la France. Nous avons notre « dame de fer » ! Rien à envier aux Anglais. Au contraire.

    Aujourd’hui avec ses 300 et quelques mètres, elle est un peu naine. Mais qu’est-ce qui fait courir les hommes vers le ciel ? Sans parler des fusées, stations orbitales, navettes spatiales, c’est un autre sujet, restons sur terre et demandons-nous pourquoi les hommes veulent construire toujours plus haut. L’histoire n’est pas nouvelle : vous connaissez l’histoire de la tour de Babel.

    Rentabiliser l’espace au sol ? Soit, mais surtout faire mieux, plus haut que l’autre. Ce n’est rien que péché d’orgueil alors ? Pourquoi se besoin de défier la nature ?

  • Rires (encore)

    Et si nous réfléchissions davantage ?

    Comme le disait Paul Léautaud, « On rit mal des autres quand on ne sait pas d’abord rire de soi-même.» Où en êtes-vous ? Pas facile de rire de soi, hein ? Surtout devant les autres… Soyons plus légers et revenons au rire et à ses vertus, puis à ses conséquences.

    Le rire a des vertus thérapeutiques, les scientifiques le reconnaissent. Et les femmes sont les premières à se lancer pour aller bien, pour aller mieux. Voyez la photo et si vous avez le temps, allez voir ce lien :

    http://ateliers.rire-et-delire.com/lecturit/Kataria/yoga_du_rire.htm

    Le rire contribue à atténuer les effets négatifs du stress, tueur numéro un aujourd’hui. Il a été prouvé, sans l’ombre d’un doute, que le rire contribue à renforcer le système immunitaire.

    Combien de fois rions-nous chaque jour ? Combien de temps chaque fois ? Ca fait combien de temps sur une année ? Pourquoi avons-nous oublié le conseil d’Henri Salvador ? « Faut rigoler ». Cliquez ! Riez ! Henri Salvador : \ »Faut rigoler\ »

    Par contre, d’autres ne rient pas de vous entendre rire. Ceux qui détiennent une petite once de pouvoir, qu’ils soient religieux, politiques ou simplement en vue pour leur action sociale ou économique, ceux qui sont sous les projecteurs et qui se croient stars inaltérables, inamovibles alors qu’ils sont éphémères et interchangeables,  tous ceux-là redoutent vos rires. Ils ont compris et ne peuvent accepter que ce rire, qui vous fait tant de bien pour oublier vos tracas quotidiens, pour oublier la vanité et la vacuité de ce monde, que ce rire donc soit redoutable pour leur image.

    C’est bien ça le problème avec le rire : ce qui fait du bien aux uns peut faire du mal aux autres.

    La liberté de penser passe par le rire. Mais la liberté de penser fait peur...

    Le rire ébranle l’autorité. Les « chansonniers » d’autrefois,  type d’humoristes bien français, champions de la satire, ont été remplacés par de nouveaux trublions qui ouvrent la voie aux rires et se font bâillonner quelquefois. Pas trop. Les dirigeants (courageux) nous laissent rire, ils nous permettent ainsi d’évacuer notre trop-plein de colère, notre frustration, notre souffrance, ce qui les laisse tranquilles un peu plus longtemps. Ils savent que si nous rions, nous évacuons notre violence. Empêchez-nous de rire, nous irons encore plus vite dans la rue.

    Pourtant, en France, railler un « roi », un prince ou un ministre commence à poser problème aujourd’hui. Dans ce monde où la communication est devenue outrancière, nous recevons en temps réel images, informations : brutes. Par contre l’image d’une « personnalité » doit être soignée, protégée, travaillée. Or, le moindre « coup de semonce » ébranle l’idole ; sous la moindre risée, le chêne n’est pas très solide. Manque de racines, de bases, de légitimité ?

    Rire d’un prince, c’est le rappeler  à la raison, à la mesure. lui faire savoir que le prix du pain ou celui du ticket de métro augmente, que la vie devient de plus en plus difficile pour le Français moyen, que si, lui est assis plus haut que les autres, il n’en reste pas moins assis, comme tout le monde, que « sur son cul » (Montaigne) et que s’il vient à abuser davantage de son pouvoir, il risque de se trouver très vite par terre avec la plèbe.

    Dommage que personne ne lui donne de sages conseils ! Jadis le fou du roi, insolent, rappelait son maître à la raison ; aujourd’hui le roi est isolé ; les courtisans, peureux, ne pensant qu’à la pérennité de leur emploi, ne cessent de se tortiller et de courber l’échine pour lui plaire. Ils lui évitent toutes les attaques au vitriol, particulièrement celles qui pourraient les éclabousser. Comme ils doivent manquer de confiance en eux ! Méfions nous : les chiens peureux sont souvent les plus dangereux.

  • Rires : suite

    Lundi, démarrage en douceur et en rires. Aujourd’hui, juste des mots pour sourire et pour rire. Demain, nous reprendrons une lecture plus sérieuse, plus réfléchie. En attendant, vous pouvez m’aider et compléter les listes d’expressions si des idées vous viennent. Cliquez sur « commentaire » à la fin de l’article.

    Des expressions pour rire :

    Se bidonner, s’esclaffer, se fendre la pêche, la poire, la pipe, se gondoler, se marrer, pouffer, rigoler, se tordre…

    Rire doucement, tout bas, tout haut, très fort ; rire au nez de quelqu’un ; rire sans sujet, hors de propos, pour un rien ou pour rien , pour un oui pour un non ; rire de surprise, d’un jeu de mots ; commencer à,  se mettre à,  se prendre à rire ; partir d’un éclat de rire ; ne pas pouvoir s’empêcher de rire : avoir le fou rire ; s’arrêter de, finir de, faire semblant de, avoir envie de, donner envie de rire ;  se mordre, se pincer les lèvres pour ne pas rire ; crever, crouler, éclater, étouffer, s’étouffer, s’étrangler, mourir, pisser, pouffer, se tordre de rire…

    Rire aux éclats ; rire à gorge déployée ; rire comme une baleine, comme un bossu, comme un fromage ; rire à se décrocher la mâchoire ; rire de toutes ses dents ; rire aux larmes, jusqu’aux larmes ; rire à ventre déboutonné ; rire à s’en faire péter les côtes et vomir le duodénum ; rire à en avoir mal au ventre ; rire comme un fou, comme des fous ; rire de bon cœur ; rire à contre-cœur : rire jaune ; rire sous cape ; rire dans sa barbe ; rire en coin ; rire du bout des dents, rire du bout des lèvres et là, on est loin de se tordre de rire…

    Et le son des rires ? Vous en connaissez des bien communicatifs. En voilà, cliquez sur les liens mauves : au choix.

    Le premier, le plus long est irrésistible, à se repasser les jours de cafard. J’en pleure ! C’est chez Fogiel (que je n’aime pas), avec un autre au rire impressionnant : Dominique Farruggia.

    Fous rires à la chaîne sur le site « abrutis.com ». Moi j’ai ri juste en entendant rire les autres.

    Rire qui craint. Vraiment ! Court, heureusement !

    Et rappelez-vous mon billet du 13 février 2011 avec ses rires de bébés.

  • Rires… rire jaune ?

    A ma plus fidèle lectrice, Cathy qui voulait un « truc optimiste » : un petit article sur le rire. Pas forcément marrant, mais une réflexion sur ce comportement réflexe qui exprime en principe un sentiment de gaieté. (suite…)

  • Orchidées

    Rien que pour faire des jaloux, des orchidées (dont certaines ont péri depuis la photo). C’est chez moi, à la Réunion. Il faut bien trouver quelques avantages à vivre près du tropique du Capricorne. Comment dire : sous le, sur le, au tropique ? On dit toujours sous les tropiques ; c’est un abus de langage, on ne peut être que proche d’un tropique à la fois : Cancer au Nord ou Capricorne au Sud.

    Il faut la main verte et un je ne sais quoi de plus pour avoir des orchidées fleuries. Durant de nombreuses années, j’ai occis mes plantes, mais là, elles survivent et même refleurissent.

    Mis à part ce cymbidium résistant et fleuri (merci Jacqueline), je ne connais guère les noms des orchidées. Je les admire et essaie de les soigner. C’est tout.

    Avec le chat en prime ! Une ou un vanda !

    Survie très limitée de celle-là. Snif !

    En voilà une qui ne veut pas refleurir.

    Encore une qui a eu une triste et rapide fin. Pourquoi ? Mystère de la nature !

    *************

    Et comme je vous le dis  le « Tropique du Capricorne » n’est pas loin. Nous sommes dans sa zone. En Australie, par contre, il est bien présent et on trouve des panneaux pour le signaler. En voilà un. D’autres viendront.

     

  • Jeux de lettres

    Anagrammes, je vous aime et je vous ai toujours aimées. Vous m’avez aidée à supporter des heures de cours trop longues quand j’étais élève. Peut-être aurais-je apprécié semblable amusement chez mes élèves ? En communication publicitaire, ils auraient pu. (suite…)

  • Black Swan

    Je vais râler cette fois, pour de vrai.
    Il y a quelques temps que je n’étais pas allée au cinéma. Pourquoi ? Un peu par paresse et beaucoup parce que rien ne me motivait, aucun film ne valait le déplacement et l’investissement. J’attends d’ailleurs toujours la sortie de « We want sex equality » à la Réunion. Je crains que ce film n’arrive jamais sur nos écrans tropicaux. J’attendrai la sortie en DVD.
    Le choix des films programmés est fait par des commerçants influencés par le battage publicitaire, leur intérêt financier et non par l’ouverture d’esprit possible des spectateurs.
    Au passage, j’en profite pour dire combien les exploitants de salles de cinéma se moquent de leurs clients. Qu’ils ne s’étonnent pas si nous désertons les salles obscures ! Lundi soir, je suis allée au cinéma : 8,80€ la place ; ce n’est pas donné surtout si on traduit en francs : 60, oui soixante francs ! Les salaires n’ont pas augmenté aussi vite que le prix des places. Et dans la salle qui sent très mauvais : le moisi, certains sièges sont recouverts de sacs poubelles noirs. La salle a-t-elle été nettoyée ? Oui, mal. Le problème est ailleurs, il y a des infiltrations d’eau : il a plu dans la salle, d’où les sièges mouillés, « inoccupables » et l’odeur de pourri qui prend à la gorge quand on entre. Non content de nous faire endurer cette odeur pendant le temps de la séance, le projectionniste (ou qui ?) nous a fait attendre un peu plus de vingt minutes supplémentaires. Pourquoi ? Nous ne le saurons jamais. C’est un manque de respect caractérisé.
    Ensuite vint le film. Après les critiques dithyrambiques, l’oscar de Nathalie Portman, je m’attendais à un excellent film. Déception.
    Ca commence plutôt pas mal, on se dit que ça va être plein de vie et de passion, mais non, Black Swan n’est pas franchement un grand film. C’est une histoire qui finit mal (justement, je n’ai pas bien compris la fin) avec de la belle musique (un peu trop forte et répétitive quand même), des costumes de danseuses et quelques jolies plumes. C’est tout.
    Tout le long du film, nous assistons surtout à des échauffements, nous constatons des relations difficiles mère-fille, des jalousies entre danseuses dans les coulisses, nous avons un aperçu de la promotion canapé qui fonctionne ici comme dans tous les milieux, nous apprenons que pour être bien, pour être en forme, il faut s’aider de petits cachets et nous comprenons qu’une passion peut mener à la folie.
    Nathalie Portman sur les pointes, elle ou une autre finalement on ne sait plus et quoi d’autre ? Physiquement, elle ressemble bien à une danseuse mais elle n’est pas très convaincante. On dirait qu’elle vit la passion de sa mère et non la sienne. Elle ne se bat pas beaucoup pour avoir le premier rôle et on ne comprend pas vraiment pourquoi c’est elle l’élue. Les seuls moments de tension, mis à part les crises où la folie s’installe, sont quand Nathalie Portman se gratte une croûte, arrache une peau de son doigt ou se taille les ongles. La folie s’est  emparée d’elle, ça nous l’avons compris, mais que lui arrive-t-il en fin de compte ? Elle est folle. Alors pourquoi ce ventre sanglant ? Métaphore ?
    En résumé, séance décevante, sans compter sur le comportement de quelques spectateurs incapables de rester silencieux le temps de la projection : murmures, petits rires, papiers de bonbons froissés, pop corn… Un cygne sur l’écran, des dindes dans la salle.