C’est du propre ! Titre d’une émission de téléréalité présentée par Danièle Odin et Béatrice de Malembert, diffusée depuis 2005 en France que j’ai évoquée dans mon précédent billet.
C’est du propre ! Voilà une antiphrase-type.
L’antiphrase (substantif féminin), du grec antiphrasis, de anti (« contre ») et phrasis (« action d’exprimer par la parole »), est une figure de style qui consiste à employer, par ironie ou par euphémisme, un mot, une locution ou une phrase, dans un sens contraire à sa véritable signification. « C’est du propre », pour signifier que c’est sale. En général, c’est une expression critique, avec parfois idée d’inconvenance, d’immoralité. Elle peut signifier « faire des dégâts bêtement », un peu comme « c’est réussi ! » qui a quelquefois valeur d’antiphrase.
On entendra bientôt certains parents ou professeurs dire : « Tes résultats au bac sont vraiment exceptionnels ! » dans le sens de « Tes résultats au bac sont vraiment catastrophiques. »
Pour mon plaisir personnel, Voltaire ! Il a écrit : « La raison humaine est si peu capable de démontrer par elle-même l’immortalité de l’âme que la religion a été obligée de nous la révéler. » Connaissant le personnage et son goût pour la ou les religions, ne peut-on reconnaître là l’ironie qui le caractérise et donc une antiphrase ?
L’utilisation de l’ironie peut être risquée : en effet, on n’est jamais certain que le lecteur ou l’interlocuteur interprète correctement l’affirmation. Toutefois, le contexte ou la connaissance du « narrateur » permet habituellement de percevoir la subtilité et l’ironie.
Je terminerai aujourd’hui en vous disant : Quelle belle époque !
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