Le sous-préfet aux champs

Pudique, François Hollande se confie peu à ce qu’on dit. Personnellement, je ne le connais pas, alors… Il a vécu son élection avec bonheur, comme « n’importe qui » qui devient Président de la République. Un bonheur serein ?  Pas exubérant ni excessif, un bonheur grave et tranquille à la fois. Et maintenant ? Le plus dur reste à faire. Redresser le pays et satisfaire ses concitoyens. Y parviendra-t-il ? C’est tout ce que je lui souhaite. La tâche ne sera pas aisée.

Les obligations rendent la vie triste, grise, monotone quelquefois (mes obligations ne sont pas monotones, elles sont même variées, mais usantes, tuantes, crevantes, exténuantes, épuisantes, éreintantes ; je suis donc épuisée et mes courtes nuits ne me requinquent pas assez.) Un petit coup de  soleil, d’air pur pour aller mieux. Déjà à Saint Gilles, c’est plus « vacances » mais il faut ranger, déballer, ré-emballer, surtout ranger dans un espace réduit… Vite, changer d’air ! Je n’en peux plus !

Voilà ce que pense Françoise. Que dira François, dans quelques temps, quand aura disparu l’euphorie des premiers jours ? Fera-t-il de louables efforts qui seront critiqués ? Et oui, ça s’appelle des « retours de manivelle ». Pas facile l’exercice du pouvoir ! Baissera-t-il les bras, déléguant à tout va ? Nous verrons bien. Demain est un autre jour…

Mon esprit qui se balade sans cesse est reparti du côté d’Arles, Fontvieille et j’ai pensé à Alphonse Daudet. Le sous-préfet aux champs, ça vous parle ? Comment s’évader ? Avec du rêve, des mots. Pas vrai, timilo ? Une petite lecture ? Du Daudet.

«M. le sous-préfet est en tournée. Cocher devant, laquais derrière, la calèche de la sous-préfecture l’emporte majestueusement au concours régional de la Combe-aux-Fées. Pour cette journée mémorable, M. le sous-préfet a mis son bel habit brodé, son petit claque, sa culotte collante à bandes d’argent et son épée de gala à poignée de nacre… Sur ses genoux repose une grande serviette en chagrin gaufré qu’il regarde tristement.
M. le sous-préfet regarde tristement sa serviette en chagrin gaufré ; il songe au fameux discours qu’il va falloir prononcer tout à l’heure devant les habitants de la Combe-aux-Fées :
— Messieurs et chers administrés…»

 (…)

«Lorsque, au bout d’une heure, les gens de la sous-préfecture, inquiets de leur maître, sont entrés dans le petit bois, ils ont vu un spectacle qui les a fait reculer d’horreur… M. le sous-préfet était couché sur le ventre, dans l’herbe, débraillé comme un bohème. Il avait mis son habit bas ;… et, tout en mâchonnant des violettes, M. le sous-préfet faisait des vers.»

Heureux le poète, l’artiste, celui qui se libère et réussit à lâcher prise. Il suffit de pas grand chose pour être heureux. Lâcher, laisser… se détacher. La leçon semble simple. Et pourtant…

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