Qui se souvient de « Mets deux thunes dans l’ bastringue », cliquez ICI pour entendre ce vieux « tube ». Savez-vous ce qu’est une thune ? Il est vrai qu’aujourd’hui on parle de tune, de la thune, au singulier.
L’origine du mot « thune » remonte au XVII° siècle, en argot, une aumône, la pièce qu’on donnait à un mendiant. Au début duXIX°, il prit le sens populaire de la pièce de cinq francs. La thune désignait, vers 1910 dans le milieu ouvrier, le salaire journalier minimum de cinq (5) francs réclamé par les syndicats et les ouvriers. Le mot viendrait de Tunes, archaïsme pour désigner Tunis. (Le « roi de Thune » était le titre dont s’affublait le chef des mendiants à la Cour des Miracles.)
Lors du passage au Franc, la tune a pu alors désigner la pièce de cinq centimes. A quel moment est créée l’expression familière : « J’ai pas une thune » signifiant « Je n’ai pas d’argent en poche» ? Je ne le sais pas. La « thune» est généralement utilisée comme un nom indénombrable, souvent précédé par « de la » ou « de » : « J’ai de la thune. », « Si t’as trop de thune. », etc. Toutefois, il est courant de l’employer aussi comme un nom dénombrable dans le cas suivant : « Je n’ai plus une thune » (Tune et thune, les deux orthographes sont admises).
Certains racontent que ce mot pourrait venir du mot »Fortune » dont on aurait gardé simplement la dernière syllabe. J’ai envie de dire que c’est vraiment n’importe quoi. En ce qui me concerne, ça ne me plait pas.
Pour parler d’argent en argot, il existe une foule de synonymes : blé, capital, denier, douille, espèces, ferraille, flouze, fonds, fortune, finances, fraîche, fric, galette, grisbi, mitraille, monnaie, oseille, picaille, picaillons, pèze, pièce, pognon, pécule, pécune, pépètes radis, ronds, sou, trésorerie… Liste non exhaustive que vous pouvez compléter dans les commentaires.
Comme « plaie d’argent n’est pas mortelle », que l’argent ne fait pas le bonheur, qu’il est fait pour circuler et surtout qu’on ne peut pas passer sa vie à pleurer sur l’argent qui nous manque, qui nous est dû, qu’il nous faudrait, qu’on n’a pas, qu’on n’a plus, qu’on n’a jamais eu… je préfère en rire en écoutant une chanson utilisée comme hymne des restos du coeur pour 2011 : « On demande pas la lune ».
Cliquez ICI pour écouter cette version de « J’ai demandé à la lune » par les Enfoirés (« On demande pas la lune »), vidéo sous-titrée, avec des paroles à lire attentivement (les paroles ne sont pas les mêmes que celles qui sont chantées), le titre est devenu « On ne demande que de la thune ». C’est quelquefois grossier, un peu cruel pour certains des Enfoirés qui sont bons et généreux, mais certains méritent les critiques ; en leur for intérieur, ils savent ce qu’ils ont, ils savent ce qu’ils sont, ils savent ce qu’ils font et… ce qu’ils valent.
« J’ai demandé de la thune » Cliquez LA, version Anne Roumanoff. Superbes paroles à bien écouter et qui vont vous plaire, c’est sûr.
Si vous voulez écouter la version originale par Indochine, cliquez sur le titre « J’ai demandé à la lune »; vous verrez le clip officiel du groupe.
Bonne séance d’écoute. Avez-vous aimé la variété ?
——————
Mars 2013 : je me rends compte que les Enfoirés et Indochine ont bloqué l’accès aux vidéos, il ne reste qu’Anne Roumanov, ceci dit la plus intéressante.
Laisser un commentaire