« Lo prète y répète pas la messe« . Est-ce nécessaire de traduire ? J’ai aperçu un dictionnaire gascon, c’était écrit : « Lou curé ne dits pa la mèsse dus cops« . Mot à mot la même chose. Le curé ne répète pas sa messe, c’est : « je ne répète pas ce que j’ai déjà dit » ou « on ne refait pas deux fois les mêmes choses ».
Ce proverbe est bien différent de « On ne répète pas deux fois la messe pour les sourds » qui correspond à « il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut rien entendre ».
Je n’ai pu m’empêcher, en cette période de l’Avent, de faire un rapprochement avec Alphonse Daudet et les « Lettres de mon moulin ». Vous souvenez-vous des « Trois messes basses » ? L’histoire d’un curé qui n’écoute plus la voix de la raison, ni celle de son coeur mais seulement les appels de son estomac. Comment il commet le péché de gourmandise, le vrai gros vilain péché de gourmandise. Voilà le résumé de l’histoire :
Pendant la nuit de Noël, le sacristain Garrigou, représentant le diable, va faire commettre au révérend dom Balaguère un péché de gourmandise. En effet, chargé de célébrer trois messes consécutives, le prêtre ne pense qu’au réveillon qui l’attend après son office. Si la première messe est dite presque sans encombre, les deux autres se succèdent à un rythme de plus en plus effréné. La clochette de Garrigou tinte et retinte de plus en plus vite pour l’inciter à se dépêcher. Pris d’une sorte de folie, le prêtre escamote la dernière messe à tel point qu’elle en est inaudible. Après l’office, heureux de festoyer, dom Balaguère s’empiffre et boit tant et si bien qu’il meurt d’une attaque au cours de la nuit. Pour ce crime dont il n’a pas pu se repentir de son vivant, il sera condamné à redire au même endroit trois cents messes.
J’ai toujours supposé que Don Balaguère revenait pour trois cents messes, à raison de trois messes par an soit cent ans de punition. Ce n’est pas cher payé si la gourmandise est un péché capital (clic). Il est vrai que certains ont fait tellement pire. Ont-ils été punis ?
En tous les cas, force est de constater que la justice humaine ne condamne guère selon les « mérites », ça je l’ai déjà dit : » selon que vous serez puissant ou misérable »… Pot de terre contre pot de fer…Corruptions en tous genres.
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