Valoir son pesant d’or

Hier, je vous ai fait découvrir un proverbe créole, en voilà un autre « Plante in pié d’bois se matin, sé rode lonbraz pou domin », mais comme promis, d’abord l’explication de l’expression « Valoir son pesant d’or ».

« Valoir son pesant d’or », c’est être d’un grand intérêt.

Pesant vient du verbe peser. L’or étant un métal de grande valeur et surtout une valeur d’échange, on imagine bien que le poids (le pesant) en or de quelque chose représente une somme plus ou moins importante. Plus il y a d’or, plus il y a de valeur rattachée au produit. Valoir son pesant d’or, c’est être reconnu comme une valeur sûre.

Cette expression se retrouve dès le XIIIe siècle où on comparait déjà un être cher à son poids en or. Ne dit-on pas « mon Trésor » à l’être cher ?

Une hypothèse veut que l’origine de pesant vienne d’une déformation du besant, ancienne monnaie en or de Byzance (Istanbul d’aujourd’hui qui à l’époque byzantine était une ville d’Orient dont la richesse et le luxe étaient célèbres). Cette monnaie dont le poids constant, chose assez rare pour les pièces de l’époque, était de 4,48 grammes. Ce n’est que plus tard qu’on a tenté de normaliser les monnaies entre états (le lingot d’or étant une référence commune). Beaucoup rejettent cette explication sous prétexte que le besant n’avait qu’une très faible valeur et  que cette pièce ne mérite pas de flatteuses comparaisons.

Une chose est sûre, c’est qu’au XVIIe siècle, pour se moquer de quelqu’un ou indiquer qu’il avait de gros défauts, on disait qu’il valait son pesant de plomb.

Aujourd’hui, beaucoup ne valent pas leur pesant de cacahuètes,  qui est une variante ironique désignant quelque chose de ridicule ou sans valeur. Je ne citerai personne.

Alors : « Plante in pié d’bois se matin, sé rode lonbraz pou domin ».  La traduction  » Plante un arbre aujourd’hui, c’est trouver de l’ombre demain ». En clair, il faut être prévoyant. La prévoyance, ce n’est pas une qualité dont La Providence a doté nous gouvernants. Dommage ! Va-t-il falloir les destituer pour leur montrer un modèle de gestion raisonnable. Non ce n’est pas être radin ou gagne-petit que d’être prévoyant. Vous souvenez-vous de la fable de La Fontaine « La cigale et la fourmi » ?

C’est vrai, comme le disait Pierre Péchin (clic), que « tu bouffes, tu  bouffes pas, tu crèves quand même » mais il est préférable de mourir au chaud le ventre plein que gelé, le ventre vide sous un pont.

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