La sirène du Mississipi

Je vous parlais de la fée Mélusine, il y a quelques jours, femme et sirène qui vit dans les Cuves de Sassenage, près de mon lieu de naissance : Grenoble, mais là où je vis aujourd’hui (depuis quelques lustres), nous avons eu, quelques jours, notre sirène :

« La Sirène du Mississipi ». Non,  je ne délire pas.

En 1968, François Truffaut décide d’installer ses caméras à la Réunion pour y tourner un film, tiré d’un roman de l’Américain Wiliam Irish (Son nom a-t-il un rapport avec ses origines ? C’est plus que probable.) La distribution du film est excellente puisqu’on y trouve Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo. Je ne citerai pas les autres acteurs à l’exception de celui qui devint sénateur socialiste de la Réunion : Albert Ramassamy. En 1968, il incarne le rôle du curé de Sainte Anne qui marie Louis Mahé (Belmondo) à Julie Roussel (Deneuve).

Pour information, l’église de Sainte Anne (nom de la commune) a été construite entre 1921 et 1946 par le père Daubenberger avec l’aide de ses paroissiens essentiellement des enfants. Elle n’est pas très droite et sa façade est richement décorée de fleurs, de moulures diverses réalisées avec du corail, des coquillages. Elle est classée depuis 1982 aux  monuments historiques.

Le spectacle est inédit pour les Réunionnais qui se pressent pour être figurants dans le film sans compter que de splendides paysages servent de décor. Du Nord au Sud, toute l’île est filmée : les prises de vue se font dans une magnifique demeure créole du Tampon, dans les rues commerçantes de Saint Denis…Tout le monde est heureux jusqu’à la sortie du film. Le bon film d’aventures ne serait-il qu’un navet ? Malgré les vedettes, le succès n’est pas au rendez-vous.

A la Réunion, la déception est d’autant plus grande que de la Réunion, il ne reste que quelques images furtives.

« L’échec de « La sirène du Mississipi » m’a beaucoup attristée : un sujet très romanesque, une histoire d’amour… J’adorais ce film. Mais il était tellement contre les lois du genre, contre mon image habituelle et surtout celle de Belmondo. Le public n’a apparemment pas accepté que Belmondo joue un homme faible, qui subit. C’était une série noire vraiment noire. Mais je considère que c’est un film important. » Voilà ce qu’a confié Catherine Deneuve, en 1996, aux Inrockuptibles.

Dommage pour François Truffaut et pour l’île de la Réunion.

Faut-il chercher un coupable ? Une raison ?

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