Le pont des Invalides est le pont le plus bas de Paris, composé de quatre arches de longueurs inégales ; sa longueur est de 152 mètres, sa largeur de 18 mètres. Il relie la place de Finlande sur la rive gauche à la place du Canada sur la rive droite.
C’est un balcon pour admirer Paris : en amont, le pont Alexandre III et ses débauches de décorations, sculptures et lampadaires ; en aval, le pont de l’Alma. Sur la rive droite, on peut apercevoir au-delà du pont Alexandre III, le pont de la Concorde, l’Assemblée Nationale, le Ministère des Affaires étrangères, les Invalides, la tour Eiffel, le pont de l’Alma. Rive gauche, on voit la verrière du Grand Palais.
Moins utilisé par les automobiles et par les piétons, tant les parisiens que les touristes, le pont des Invalides est calme par rapport à ses voisins amont ou aval.
Comme beaucoup de ponts construits au début du XIXème siècle, le pont des Invalides, érigé entre 1824 et 1826 était suspendu. Sa première version conçue par l’ingénieur Claude Navier en 1821 est techniquement révolutionnaire : un pont franchissant la Seine sans aucun point d’appui, face à l’hôtel des Invalides, d’où son nom. Hélas, manque d’expérience et tassement de terrain ont conduit à la destruction du pont dès 1827, avant même sa mise en service effective. En 1829, un nouvel ouvrage appelé « pont de l’allée de Pantin », déplacé en aval, est lui aussi suspendu par deux portiques de 20 m de haut à chaque rive, renforcé par deux piles dans la Seine. Mais l’ouvrage usé prématurément voit son accès réglementé dès 1850 ; il sera démoli en 1854 en vue de son remplacement pour l’Exposition Universelle un an plus tard. Par souci d’économie, le nouvel ouvrage de type classique, en maçonnerie, s’appuie sur les anciennes culées et utilise les anciennes piles consolidées et réadaptées. Une troisième pile est édifiée au milieu du fleuve, l’édifice compte ainsi quatre arches de 34, 36, 36 et 34 mètres.
Commencés en octobre 1854, les travaux doivent être achevés le 1er mai 1855, jour de l’inauguration de l’Exposition universelle. Les hommes proposent et les éléments disposent ! Un hiver rigoureux impose une suspension des opérations et le pont des Invalides n’est terminé que le premier octobre 1855 puis mis en service en 1856.
Prenant appui sur les deux piles existantes, la troisième pile centrale est ajoutée pour bâtir un pont maçonné en arc. La nouvelle pile est décorée de deux groupes allégoriques, La Victoire terrestre en amont et La Victoire maritime en aval, tandis que les anciennes piles sont ornées de trophées militaires aux armes impériales, Pourtant plus solide, cette troisième version se tasse de 30 centimètres en1878, puis perd deux arches en janvier 1880 : des glaces flottant à la surface de la Seine ont agi comme des béliers géants. Sous leurs coups, les piles du pont n’ont pas résisté. Le pont est reconstruit, à l’identique, plus solidement, un an plus tard. Depuis cette date, la seule modification, au XX° siècle, a été l’élargissement de ses trottoirs en 1956, trottoirs portés par des consoles préfabriquées en béton armé de fers lisses.
Le pont des Invalides porte une balustrade de fonte moulée interrompue par des dés en pierre, à l’aplomb des piles surmontées par une corniche également en pierre. Les piles portent des décors sculptés d’inspiration militaire sans doute pour respecter l’esprit du lieu (l’hôtel des Invalides a été construit pour abriter les invalides de ses armées.)
Si la chute du second Empire épargne les deux « Victoires », la disparition des signes rappelant Napoléon III est décidée, alors que sur le pont Saint-Michel et sur le Pont-au-Change, les « N » impériaux inscrits dans des couronnes de laurier sont épargnés. Sur le pont des Invalides – comme sur le pont d’Austerlitz – y sont substituées à l’occasion de réparations des têtes de Méduse entourée d’attributs militaires (1881). Regardez !
Bien qu’aucun désordre n’affecte la robustesse de la structure, on constate un encrassement des parements en pierre de l’ouvrage au dessus de la voie sur berge, particulièrement sur la face amont.
Je vous renvoie, si vous le voulez, une nouvelle fois sur le blog « le fil du temps » qui contient de vieilles photos. Comparez aux « Invalides » les niveaux d’eau 1910 et 2010.

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