Les ponts de Paris (25)

La passerelle Léopold Sedar Senghor (ex passerelle Solferino) est un pont pour piétons. Il est situé dans le VII°. La passerelle actuelle est récente ; elle a été inaugurée en décembre 1999 pour fêter le changement de millénaire.

Pendant un siècle, à cet endroit se trouvait  un  pont en fonte qui permettait le passage de véhicules entre le quai des Tuileries et le quai Anatole France. Ce pont avait été inauguré en 1861 par Napoléon III (Napoléon le Petit, selon Victor Hugo). C’est la victoire en juin  1859 à la bataille de Solferino qui a donné son nom à l’ouvrage ainsi qu’à une rue dans le prolongement du pont. Fragilisé par des chocs réguliers de péniches, il est détruit et remplacé en 1961 par une passerelle piétonne en acier reposant sur deux piles de béton. Construite une trentaine de mètres en amont du pont de fonte, elle est démolie à son tour en 1992. Reconstruite entre 1997 et 1999, la dernière version a été inaugurée le 14 décembre 1999.

Franchissant la Seine d’une seule arche sans appui dans le fleuve, cette passerelle métallique est couverte de bois exotique (l’ipe, bois brésilien également choisi pour recouvrir la dalle supérieure et les marches de la BNF (Bibliothèque Nationale de France).

À chacune de ses extrémités, les fondations des piliers en béton s’enfoncent de quinze mètres sous terre. La structure est un assemblage de six éléments de 150 tonnes fabriqués par les établissements Eiffel.

Elle a été rebaptisée du nom de Léopold Sédar Senghor, le 9 octobre 2006 à l’occasion du centième anniversaire de la naissance du poète, écrivain et homme d’État sénégalais, ami de Georges Pompidou connu en classe préparatoire de Louis le Grand.

Pour en revenir au premier pont de Solferino, je ne sais si, comme moi, vous avez relevé le nombre de fois où Haussmann s’est occupé de ponts, de rues, de vues. Si vous vous êtes promenés dans Paris, vous avez vu les façades haussmanniennes qui ont influencé les constructions de provinces aussi.

Voilà à Paris :

– une façade d’angle

– une vue d’ensemble.

Le style haussmannien inspira les villes de province, même mon chez moi de jeunesse, à Grenoble, place Notre-Dame, la fontaine du Tiers-Etat côtoie une belle façade de ce style (je suis née quelques pas après).Badinguet, moqué, critiqué, mériterait sans doute quelques égards. Tout le monde dit et répète : Haussmann a transformé Paris. Cependant, le Paris d’Haussmann est en réalité le Paris de Napoléon III. L’Empereur, lui-même, a décidé, conduit et suivi la politique de gigantesque transformation de la capitale durant dix-sept ans. Il a  choisi le maître d’œuvre capable de la mener à bien, Haussmann qui n’était au fond qu’un exécutant.

Louis XIV a construit Versailles, Marie de Medicis les Tuileries, plus récemment le président Mitterrand (le Sphinx ou le Pharaon ?) nous a laissé la pyramide du Louvre, la Bibliothèque Nationale de France, les colonnes de Buren, la Grande Arche, l’Opéra-Bastille… (et des dettes ; combien ont coûté ces grands travaux ?). Napoléon III a repensé tout Paris. Ce n’était pas gratuit, certes, mais c’était indispensable. Il fallait oser. Jamais un chef d’État français n’a imposé une telle empreinte sur sa capitale. Sa première motivation, en ce domaine comme en bien d’autres, était le souvenir de son oncle. Napoléon Ier avait voulu faire de Paris « la plus belle ville qui ait jamais existé« , et en même temps faciliter la vie des Parisiens. Chez les deux empereurs, l’idée était la même, celle d’une ville nouvelle, vaste et salubre, à la mesure du rôle qu’ils s’estimaient appelés à jouer en Europe. Leurs projets ont mal tourné, soit, mais ils avaient des projets clairs, précis dans lesquels ils croyaient.

Aujourd’hui, y a t-il encore des projets ?  Pas besoin de projets coûteux, il suffirait juste d’une ambition de faire quelque chose que nous verrions tous, que nous comprendrions, qui offrirait un intérêt pour tous.  La salubrité et la beauté de Paris, c’est fait ; encore faut-il les maintenir en état mais pourquoi ne pas s’occuper de rendre les banlieues vivables ? Pourquoi ne pas faire participer les chômeurs, les désoeuvrés et encore quelques bonnes volontés ?

Nous sommes perdus si nous continuons à colmater, replâtrer, piloter à vue… Il faut agir ensemble, obliger à participer et rendre responsables, arrêter d’écouter promesses et annonces diverses. Il faut se pendre en charge et appeler un chat un chat. Une société a besoin de règles qu’il faut respecter et faire respecter puisque les hommes ne savent pas s’autodiscipliner. La force de coercition ne suffit pas, la volonté de chacun est indispensable. Pas facile de gérer des humains portés à la facilité.

Pour arriver, pour réussir un projet, il faut faire des efforts et quelquefois des sacrifices. Cessez d’avaler ce qu’on vous raconte. Réveillez-vous et agissez. »Indignez-vous !« 

Qui a dit « Les promesses des hommes politiques rendent les couillons joyeux » ?

Etes-vous encore joyeux ? Est-ce bon signe ?

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8 réponses à “Les ponts de Paris (25)”

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