Hôtel de Sully et place des Vosges

Encore un petit tour pas loin de chez ma fille. J’aime bien Paris, me promener dans Paris. Profiter de Paris mais, pour rien au monde, je ne voudrais vivre une vie de labeur dans cette ville. Rien que les temps et les moyens de transport… RATP, RER, SNCF sont des acronymes qui font un peu peur aux provinciaux même s’ils n’osent pas le dire.

Je reste dans le quartier et je continue un peu avec Maximilien de Béthune, vous le connaissez maintenant, son pont… pas loin… c’est Sully.

Il existe dans Paris, à quelques pas de la place de la Bastille, un hôtel particulier remarquable, l’hôtelHôtel de Sully entrée.jpg (10942 octets) de Sully ; il est exactement sis au 62 rue Saint Antoine.

Le duc de Sully, grand maître de l’Artillerie et surintendant des finances d’Henri IV acheta en 1634 cet hôtel particulier construit 10 ans plus tôt et le fit alors magnifiquement décorer. Par l’emplacement de l’escalier et l’abondance des ornements, la conception de l’hôtel est encore de style Renaissance.

L’entrée principale se situe boulevard Saint Antoine mais il y a une cour intérieure et au fond, un passage conduit vers la place des Vosges.

Affecté aux commerces à la fin du XVIII°, l’hôtel était défiguré par des ajouts qui n’ont été enlevés que très récemment. La restauration a été conduite grâce à des gravures et des plans anciens. La Caisse nationale des monuments historiques et des Sites s’y est installée et organise des expositions. Vous pourrez trouver des guides sur le patrimoine et les monuments historiques.

Restons un peu sur la place des Vosges que j’aime beaucoup.

Cette place a été construite par Henri IV pour mener à bien un projet de sa belle-mère Catherine de Médicis. C’est la première place de Paris conçue de manière ordonnancée et cohérente. Elle devint le modèle des « places royales », classiques, géométriques, ornées d’une stature royale équestre en son centre.

Auparavant, sur le côté nord de la place actuelle, s’élevait une des résidences royales : l’hôtel des Tournelles bâti en 1388. C’ était une grande et belle maison entourée de murs munis de petites tours (d’où son nom) et achetée par la couronne en 1403, mais bien peu de rois y résidèrent. C’est  là que le roi Henri II mourut en 1559, après dix jours d’agonie consécutifs à une blessure : un coup de lance  malheureux du capitaine de la garde, lors d’un tournoi (quand on vous dit qu’il y a des jeux dangereux). La veuve du roi, Catherine de Médicis, délaissa cette résidence qu’elle avait pris en horreur et s’installa au Louvre. L’hôtel des Tournelles fut transformé en dépôt de poudre, puis en marché aux chevaux, enfin il fut vendu pour financer l’édification d’un palais à l’italienne : les  Tuileries.

Premier roi « urbaniste » à mettre en œuvre des projets d’ensemble pour sa ville (il ne pensait pas qu’aux poules au pot ou au lit), Henri IV fit édifier en 1604 le pavillon du roi au sud et obligea les 35 autres pavillons à être construits selon un modèle unique. Les pavillons dits « du Roi » et « de la Reine » surélevés l’un en face de l’autre n’ont jamais été habités par la monarchie.

La place fut achevée en avril 1612 pour fêter le mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche (et celui de la sœur du roi avec Philippe IV d’Espagne). La place royale devient le centre de la vie élégante, lieu de commerce, de promenades et de loisirs, lieu de rendez-vous des duellistes qui bravaient l’interdiction de Richelieu. Avec le départ de Louis XIV pour Versailles, l’aristocratie délaissa un peu le Marais pour établir ses hôtels particuliers dans le faubourg Saint-Germain, mais la noblesse de robe resta fidèle à la place.La place est  donc un carré bordé de 36 pavillons de briques (ou en pierre couverte d’un enduit imitant la brique) construits sur arcades. Le premier étage, de haute taille, est l’étage d’apparat. Les arcades, les encadrements des fenêtres sont en pierre et les toits pentus en ardoise évitent la monotonie. Des boutiques s’ouvrent sur la galerie voûtée : antiquaires, libraires animent encore aujourd’hui la place. Derrière s’étendent des arrière-cours et des jardins cachés. Au milieu du square, Richelieu fit ériger en 1639 une statue équestre de Louis XIII. Renversée et fondue pendant la Révolution, elle fut remplacée en 1825 par une autre statue en marbre blanc.

Le XIX° siècle substitua à la place un jardin que la Ville de Paris a remis dans son état originel en 1988.

Après avoir changé plusieurs fois de nom, la place fut baptisée place des Vosges en 1800  (An VIII de la République) par Napoléon pour remercier le premier département à avoir payé la totalité de ses impôts.

Place Royale à l’origine, puis Place des Fédérés, le 19 août 1792 ; Place de l’Indivisibilité, le 4 juillet 1793 ; Place des Vosges, le 26 fructidor an VIII ; Place Royale, le 27 avril 1814 ; Place des Vosges, le 14 mars 1848, et Place Royale, de 1852 à 1870. La partie située au nord du jardin, dénommée rue des Vosges, par arrêté préfectoral du 22 janvier 1862, a été de nouveau réunie à la place par arrêté préfectoral du 26 décembre 1893.

Victor Hugo résida près de 16 ans au n°6 de la Place des Vosges.

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