Les Catholiques sont entrés en Carême hier, c’est parti pour quarante jours du mercredi 17 février 2021 au samedi 3 avril 2021 ; le dimanche 4 avril sera le dimanche de Pâques. Depuis ma jeunesse les choses ont bien changé : pas les dates choisies pour le Carême (c’est calculé, je ne me souviens plus comment), ni pour son sens mais pour sa méconnaissance par la population française. Oui, les choses sont bien différentes depuis les années 1970. On n’en parle plus guère.
La France est, depuis près de deux-cent-cinquante ans, une république laïque dans laquelle la religion chrétienne a été malmenée à plusieurs reprises. Aujourd’hui, les Chrétiens sont quasi muets et ce qui a trait à leur religion disparait peu à peu. Qui sait encore, parmi les jeunes Français ce qu’est le Carême ? Ils connaissent tous plus ou moins le Ramadan, pourtant il s’agit dans les deux cas de périodes de jeûne, des temps de dévotion à Dieu (et à Jésus) ou Allah (quarante jours pour les uns qui ne le respectent plus guère et un mois pour les autres plus fervents).
Le Carême est un temps de dévotion associé à une alternance de jours de jeûne complet et de jours d’abstinence (jours maigres) d’une durée de quarante jours que le catholicisme a instituée au IVe siècle en référence aux quarante jours de jeûne de Jésus-Christ dans le désert. Le Carême est un temps de préparation à la commémoration de la Passion (Vendredi-Saint) et de la Résurrection du Christ : Pâques, la plus importante des fêtes chrétiennes.
Au début de son histoire, le jeûne consistait à ne prendre qu’un repas quotidien en fin de journée (comme le Ramadan) et à s’abstenir de toute nourriture les jours du Vendredi et du Samedi saints. Les prescriptions de jeûne se relâchèrent très vite et, dès le XIIIe siècle, le repas de midi était autorisé et complété d’une collation le soir. Il était allégé les dimanches et le jour de l’Annonciation (le 25 mars) mais pas interrompu. Par contre manger de la viande durant cette période était totalement interdit puis les directives se sont relâchées.
La pratique actuelle et réelle du jeûne est bien difficile à mesurer. Les Catholiques (qui ne le clament plus haut et fort) sont également invités à marquer le Carême en se privant d’une chose qu’ils aiment en dehors de la nourriture, par exemple la TV, les réseaux sociaux, les jeux vidéo, le sport ou de toute activité proche d’une dépendance (le « jeûne spirituel »). Le jeûne alimentaire consiste non pas à ne plus s’alimenter mais à diminuer le nombre de repas et surtout à manger plus « maigre » : la viande, l’alcool, les grignotages entre repas et les sodas sont prohibés.
Le Carême dure quarante-six (46) jours mais le jeûne lui ne dure que quarante (40) jours du fait que les Dimanche ne sont pas « jeûnés » mais sont des jours de messe obligatoire.
Le nom carême provient de la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie «quarantième». La durée fixée à quarante jours commémore à la fois les quarante jours et quarante nuits du jeûne de Moïse avant la remise des Tables de la Loi et les quarante jours de la tentation du Christ dans le désert lors desquels il fut approché par Satan.
Le Carême est précédé du mercredi des Cendres et, la veille, de Mardi gras, jour de carnaval (qui signifie « ôter la viande » en latin), jour de « folies » et de ripailles avant les privations.
Aujourd’hui, nous sommes bien loin, en France, de cette époque où Clément Marot, fut dénoncé (la dénonciation est toujours possible) en 1525 pour avoir mangé le lard en carême. Pour cette raison, le poète, originaire de Cahors, fut emprisonné au Châtelet en 1526. Dans le contexte tendu de la Réforme, l’accusation était grave. (Il est clair aussi, qu’on voulait, à travers cela, lui faire payer ses sympathies affichées pour Luther comme on veut toujours faire disparaître ceux qui dérangent un ordre établi).
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