Discours jupitérien

Comme vous l’avez constaté, j’aime relever ce qui est critiquable chez notre président (j’en profite tant qu’on le peut encore). Il a dénoncé récemment à propos de Greta Thunberg un discours « radical »… « de nature à antagoniser nos sociétés ». J’ai bondi en me disant encore un néologisme présidentiel ! Que nenni ! Mon dictionnaire de référence m’a dit :

  • ANTAGONISER, verbe transitif (donc ça existe bien)
  • Emploi rare, régional (Canada) : rendre antagoniste. (Ben v’la que notre « duce » se sent québécois ! On aura tout vu ! Pense-t-il à 1967, à Grand Charles et à son « Vive le Québec libre ! » MAIS ce terme antagoniser est considéré comme un barbarisme (faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot créé ou altéré, dévié de son sens) par G. DagenaisDictionnaire des difficultés de la langue française au Canada.
  • Son emploi pronominal est un néologisme, le sens restant le même : devenir antagoniste.

Je reviens au discours de Monsieur Macron qui, au fond, accepte mal qu’une adolescente lui fasse la leçon ainsi qu’elle le fait, à lui et aux autres « grands » de ce monde.

Ceux qui ne sont pas toujours hostiles au discours qu’elle tient critiquent la légitimité de la personne remise en question à cause de son âge. (« En même temps*« , c’est comme toi Manu le minot* minaud*).

  • En même temps* : tic de langage du Président ;
  • minot : (une minotte, pour une fille), désigne un(e) gamin(e) ;
  • minaud : du verbe minauder : faire des mines, prendre des poses, adopter des manières affectées pour plaire, pour séduire.

Sans compter qu’il y a sans doute (même s’il s’en défend) une part de misogynie dans ses reproches » et que Greta Thunberg milite pour un projet de société différent du système en place : une rupture avec le capitalisme consumériste, la mise en place de la décroissance, ce qui évidemment ne peut plaire à Manu « trop bien » formaté pour le système actuel qui lui procure bien des avantages.

Comment Emmanuel Macron et les autres profiteurs peuvent-ils accepter sereinement le changement qu’elle propose et qui consiste à passer d’une situation d’abondance à une situation de pénurie, une forme de nouveau communisme car, sans aucun doute, la gestion des ressources devra être autoritaire ; il faudrait mettre en place des mesures coercitives « une dictature verte » en quelque sorte pour limiter les dégradations de la nature (brûlis de forêts, utilisation de produits et de méthodes toxiques pour la planète…) et tous les déplacements inutiles.

Greta Thunberg irrite enfin car certains ont parlé d’elle pour le Prix Nobel de la Paix qu’elle n’a pas obtenu parce qu’elle est bien trop jeune (encore plus jeune que Malala Yousafzai et a déjà été récompensée à plusieurs autres reprises pour son combat. En juin, elle et son mouvement « Fridays For Future » ont reçu le prix d’« ambassadeurs de conscience », décerné par l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International ; en septembre, elle a gagné le prix Right Livelihood, considéré en Suède comme le « Nobel alternatif« , pour avoir su « inspirer et amplifier la demande politique en faveur d’une action climatique urgente reflétant les faits établis par la science ». Elle a même empoché un prix en France, en juillet dernier :  elle a été récompensée du Prix Liberté à Caen (Calvados), en présence de vétérans du Débarquement de Normandie de 1944. 

Jalousie ? Méchanceté ? Allez savoir.

Pour finir avec le sourire, un dessin :

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Faro Dessinateur ; @Farodessinateur

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