La réforme entre en vigueur ce vendredi 1er novembre 2019 : les droits au chômage seront durcis et certaines indemnisations réduites. Il y avait nécessité de réformer mais pas de la manière choisie. Pourquoi paie-t-on autant d’indemnités à nos élus et surtout à toute une flopée d’anciens ministres ? Pourquoi veut-on appauvrir toujours plus ceux qui n’ont pas grand chose ?
C’est une logique budgétaire sur le dos des chômeurs, une fabrique à pauvres.
Un nouveau chômeur sur deux sera impacté d’après les simulations réalisées par les services de l’Unédic : 7 % n’ouvriront pas de droit avec les nouvelles règles tandis que 41 % percevront une allocation plus basse, verront leur ouverture de droits retardée, seront indemnisés moins longtemps, ou cumuleront plusieurs de ces effets. Il y aura donc beaucoup de perdants :
- les personnes qui n’ont pas travaillé six mois sur deux ans (trois ans pour les plus de 53 ans).
- les jeunes qui terminent un premier contrat de moins de six mois,
- ceux qui avaient recourt au cumul emploi-chômage : les personnes concernées par le cumul emploi-chômage doivent accumuler six mois de travail pour recharger ou ouvrir de nouveaux droits. Selon l’Unédic, 40% de ces « chômeurs » vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté et 90% en dessous du niveau de vie médian.
Économie prévue : 1,9 milliards d’euros d’ici à fin 2021. 710 000 allocataires verront leur indemnisation retardée ou raccourcie dès la première année de sa mise en œuvre. 30 000 personnes par mois ne devraient plus bénéficier d’une ouverture de droits.
Combien coûtent les indemnités des anciens présidents, ministres et anciens élus ?
- les personnes qui ont travaillé en discontinu ces dernières années : au 1er avril 2010, la méthode de calcul de l’indemnité chômage va changer et fera diminuer en moyenne de 22% le montant mensuel des allocations de 850 000 futurs chômeurs. Bien sûr, on nous vend que la durée maximale des droits à l’assurance chômage va augmenter en moyenne de 12 à 18 mois, ce qui devrait permettre de toucher plus longtemps les indemnités mais en pratique, seulement 44% des demandeurs épuisent totalement leurs droits ; la majorité des allocataires ne profiteront jamais de cet allongement mais toucheront beaucoup moins pendant la période d’indemnisation ce qui va permettre de dégager 1,35 milliards d’économie d’ici fin 2021. (Toujours économies sur le dos des moins nantis.)
- les personnes qui touchaient plus de 3 500 euros nets par mois (4 500 brut) lors de leur dernier emploi vont perdre 30% au bout de sept mois. La dégressivité des indemnités ne pourra cependant pas descendre en dessous de 84,33 euros but par jour et ne s’applique pas aux plus de 57 ans. 70 000 cadres sont concernés sur l’année 2020, pour une économie d’environ 160 millions d’euros d’ici à fin 2021.
Mais quelques gagnants :
- les indépendants qui pourront toucher une indemnisation mensuelle d’environ 800 euros pendant six mois (26,30 euros par jour). Ils devront pour cela avoir généré un revenu d’activité d’au moins 10 000 euros par an sur les deux derniers exercices avant une liquidation judiciaire ou un redressement. Une mesure dont le coût annuel a été évalué à 140 millions d’euros par l’Unédic et qui devrait profiter à 30 000 personnes.
- les démissionnaires (officiellement non indemnisés avant) qui auront quitté leur poste après cinq ans d’ancienneté et présenté dans les six mois suivant la démission un projet professionnel « réel et sérieux » devant une commission régionale. L’Unédic estime entre 17 000 à 30 000 le nombre de personnes qui pourraient être concernées chaque année, pour un coût d’environ 300 000 euros dès 2020.
Peu de gagnants et beaucoup de perdants… et toujours le même président qui ne veut pas toucher aux avantages de ses « copains ».
Comme Michel Delpech le chantait, en France en 1966. Fraîchement réélu, le général de Gaulle entamait sa huitième année de règne. Sur le plan international, le président entendait mener une « politique de grandeur » visant à restaurer la puissance de la France en affirmant son indépendance à l’égard des États-Unis (retrait du commandement intégré de l’OTAN). Nous étions en plein dans les « Trente Glorieuses », le pays connaissait alors une croissance économique soutenue et le plein emploi mais la France changeait, affectée par de profondes mutations culturelles et démographiques. Tout changeait mais pas la façon de gouverner : le pouvoir gaulliste en place restait dans un autoritarisme suranné. Mai 1968 était en marche.
En ce moment… Inch’allah. Le changement…
La petite chanson de la fin (ça a vieilli) :
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