J’aime bien ce verbe « turlipiner » et souvent je me dis « y a que’que chose qui me turlupine ».
Le verbe turlupiner est d’un usage familier et populaire ; c’est comme ça on ne peut renier ses origines et je n’en ai nulle envie : j’ai utilisé au mieux l’ascenseur social qu’était l’école.
« Silence, tas de gouapes ! Oui, vous vous fichez de moi. C’est pour me turlupiner que vous buvez et que vous braillez là-dedans avec vos traînées (Émile Zola, L’Assommoir)
Ce verbe viendrait du mot turlupin, utilisé le plus souvent au pluriel, pour désigner les membres d’une secte qui se répandit au XIVe siècle en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, secte qui soutenait qu’on ne doit avoir honte de rien de ce qui est naturel.
Au singulier, le turlupin est un comédien médiocre, un bouffon ou encore une personne dont les écrits ou les paroles sont de mauvais goût, quelqu’un qui fait des plaisanteries grossières (Jean-Marie Bigard, par exemple) par allusion à Turlupin, le surnom de l’auteur de farces Henry Legrand.
Wikipédia : Henri Legrand, dit Belleville dans les pièces sérieuses et Turlupin (dans les farces), né à Belleville en 1587 et à décédé à Paris (en 1637) est un comédien français jouant d’abord sur le Pont-neuf qui fut considéré, en son temps comme excellent farceur mais aussi bon comédien
Je reviens à turlupiner. Le truc qui me turlupine en ce moment est un histoire de sous. N’oubliez pas que j’étais comptable avant d’être professeur d’économie-gestion. Oui je m’inquiète pour nous tous. Ça commence par le prélèvement des impôts à la source qui ne change pas grand chose, surtout si on payait par mensualités mais ça change beaucoup dans les comportements, il me semble que cela déresponsabilise un peu plus les citoyens. aujourd’hui, on vous dit : « il vous reste tant par mois à dépenser à votre guise ».
À votre guise ?
Ben non ! Ce n’est pas tout à fait vrai si on réfléchit bien.
Avant, quand on gérait son budget, on faisait des enveloppes, en tous cas, c’est ce que ma mère faisait comme sa mère le lui avait appris. Moi j’ai dit à mes filles et à mon fils qu’un petit carnet pour suivre les dépenses était une idée intéressante mais ils ont fait comme bon leur semblait, leur argent étant à la banque, ils ont utilisé des chèques puis une carte bancaire et ils ont toujours fait attention paraissant peut-être trop économes quelquefois. Ils ne sont pas radins, ils dépensent mais pas sans compter, ils connaissent la valeur de l’argent.
Même si après une longue période de rejet (pour de multiples raisons, on m’a traité de parano), j’ai fait comme tout le monde, j’ai utilisé une carte bancaire, je persiste à dire que les espèces (pas forcément sonnantes et trébuchantes), que la monnaie est la garantie de notre liberté de pouvoir dépenser ce que nous avons légitimement acquis comme et quand bon nous semble. Le quand pouvant être lointain, c’est le principe des économies. Cette liberté est un droit fondamental qui ne dépend pas des droits nationaux et qui garantit notre propriété et surtout notre liberté.
Je suis turlupinée par l’idée évoquée par les autorités qui consisterait à rendre les espèces illégales. Tous vos revenus et vos économies seraient parqués dans le système bancaire, prêts à être ponctionnés par l’État ou les banques et toutes vos dépenses seraient traquées.
L’État prétend ainsi lutter contre les activités illégales, « tu parles Charles » aurait dit ma grand-mère, comme si les les maffieux en tous genres allaient cesser leurs activités faute de liquide. En réalité, ce qui est voulu n’est pas la fin des activités illégales ou contraires à la morale (en haut lieu, on s’arrangera toujours), ce qui est voulu, c’est qu’aucune activité ne puisse échapper à la taxation.
Attention aux dérives multiples et aux petits (ou gros) malins; Ça commence avec les monnaies locales qui ont le vent en poupe et les bitcoins qui se plantent, je crois.
Plus de réalité, rien que du virtuel !
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