Anarchie et liberté sont des sujets de débat qui entraînent des discussions longues et même vives quelquefois. L’anarchie n’est pas la pagaille, pas plus que la liberté est le droit de faire tout et n’importe quoi. Que de devoirs de philosophie ont pour sujet la liberté ! Quel vaste sujet ! La liberté civile est celle d’un citoyen libre de ses actes, tant que ceux-ci ne nuisent pas à autrui et ne sont contraires à aucune loi ; on lui associe souvent la maxime : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » et…
… c’est bien là un problème actuel : liberté de manifester des uns est une entrave au travail et à la circulation des autres. Depuis longtemps c’est le cas mais il semble que c’est la première fois que l’on s’en émeuve autant. Demandez aux Réunionnais ce qu’ils pensent de ces entraves à la circulation que sont les blocages de route, en particulier ceux de la route en corniche par les transporteurs routiers, les cimentiers, les chômeurs, etc. Une seule route vous manque et tout est encombré.
Pour ce qui est des Gilets Jaunes, ils sont accusés de tous les maux du moment mais sont-ils coupables de tout ce qui arrive ? La réponse est NON, indubitablement, NON. L’incompétence, l’arrogance, la suffisance » de ce gouvernement enveniment la situation et empêchent la fin de la crise. En haut, au château, on espère que le mouvement G.J. s’essouffle, que les contestataires se divisent. Diviser pour mieux régner, c’est toujours la même technique qui est utilisée.
Les G.J. s’écharpent, paraît-il, au sein des manifs entre ceux de l’extrême-droite et ceux de l’extrême-gauche, mais les G.J. n’ont pas de chef, c’est une réunion d’individualités mécontentes et dans les manifestations il y a aussi des casseurs, des black-blocs et des policiers en civil, sans compter les Benalla et autres sbires. Les médias montrent ce qu’ils veulent ou peuvent montrer ; l’objectivité des journalistes et la liberté de l’information existent-elles encore ? Grâce à internet de nombreuses informations arrivent mais il y a du vrai et du faux qu’il faut démêler. Il est facile de traiter les uns de manipulateurs, les autres de simplets, la vérité se trouve sans doute entre deux affirmations. Aucun doute que l’on tente de nous manipuler, qui et surtout pourquoi ? Rester lucide n’est pas toujours simple quand on est impliqué.
Une chose est certaine : le peuple de France ne fait plus confiance à ses représentants et la révolte des Gilets Jaunes est un mouvement de restauration de la démocratie et un rejet de la révolution imposée trente ou quarante années durant par les élites politiques, économiques. Aucun débat politique réel n’a eu eu pour les grandes décisions impliquant le peuple français comme l’euro, la mondialisation de l’économie, Schengen, le mariage pour tous, la P.M.A., l’immigration musulmane… et même l’abolition de la peine de mort, tous les processus ont été menés tambour battant sans concertation, comme une «révolution par le haut» qui a décidé qu’une société de citoyens fondée sur la séparation des Églises et de l’État devait céder la place à une société de communautés, voire même de communautés religieuses. La révolution, c’est ça : changer la société. L’élite a décidé seule du destin du pays, a organisé Sa révolution, elle impose, dans tous les sens du terme. Elle impose ses décisions comme elle impose chaque base taxable des classes moyennes et moyennes supérieures (pas les véritables nantis).
Aujourd’hui, en total désaccord avec les décideurs, le peuple se révolte (enfin), il pense changement, « révolution » ; je crains guerre civile, coup de blues ou prémonition ?
Quelques phrases me reviennent au sujet de cette révolution dont on parle, que l’on craint et/ou dont on rêve. Les voilà en vrac :
- La révolution ne supprime pas les privilèges, elle se borne à changer les privilégiés. Philippe Bouvard
- Faire la révolution, c’est prendre le pouvoir et la richesse, pas les anéantir. Jean Yanne
- La révolution, l’anarchie, la liberté, sont les lauriers de la pensée. Elles n’ont pas d’autres couronnes que notre tête. Auteur inconnu
- Si les révolutions traînent en longueur, c’est parce qu’on ne prend jamais que des demi-mesures.
- L’esprit de révolution, l’esprit d’insurrection est un esprit radicalement contraire à la liberté. François Guizot
- La révolution est une grande dévoreuse de gens de caractère : elle pousse les plus courageux à leur extermination et elle vide les moins résistants. Léon Trotski
Que sera demain ? Retour au calme en silence. Les moutons rentreront-ils au bercail ou deviendront-ils enragés ?
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