Parole d’évangile

Tout ce que je vous raconte n’est pas parole d’évangile. Je m’exprime quand j’ai envie, comme j’ai envie, en essayant de ne pas sortir trop de sottises mais tout le monde a retenu qu’ »Écrire, c’est une façon de parler sans être interrompu. » dixit Jules Renard dans Leçons d’écriture et de lecture.

C’est bien de pouvoir s’exprimer par écrit, l’autre n’est pas obligé de lire si ça l’ennuie ; il peut aussi vous répondre de la même façon, ce qui va faire durer la « discussion ». Un problème cependant, les temps changent et les écrits (mal écrits) pleuvent sur internet (et même dans les librairies, mais ça c’est vraiment une autre histoire). Aujourd’hui internet et les forums, les groupes de discussion sont quelquefois effrayants non seulement par la forme (écriture fonétik, grammaire oubliée…) mais aussi par le fond (pourquoi ces déchainements de hargne, de violence verbale ?) ; j’avoue que je me sens totalement dépassée par ce monde qui m’entoure et que je ne comprends plus quelquefois. Certes j’ai été élevée dans une société où la tradition judéo-chrétienne faisait loi, mais sans retomber dans certains de ses excès, n’est-il pas possible de réinstaurer une morale véritable qui permettrait à tout un chacun de se sentir mieux sinon vraiment bien. Me voilà repartie à rêver d’un monde idéal…

Je retourne à mon sujet de départ : la parole d’évangile qui signifie que ce l’on dit dit est une  vérité incontestable, la Vérité absolue.

Cette expression fait références aux Évangiles qui racontent la vie et le message de Jésus-Christ. Ces récits représentaient une vérité que l’on ne pouvait remettre en question quand on était chrétien. En France, on emploie cette locution lorsque l’on fait référence à quelque chose de sûr et d’indiscutable mais aujourd’hui l’expression perd de son sens tant les Évangiles sont contestés par les uns et les autres (qui se raccrochent au Coran, à la Véda, ou Dieu seul sait à quoi d’autre).

On évoque toujours la parole d’évangile au singulier comme s’il n’y avait qu’un seul Évangile, une seule bonne nouvelle devant laquelle s’effaçaient humblement les témoins mais en vérité il y a quatre évangiles reconnus comme canoniques par les Églises chrétiennes, ce sont les évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Ces écrits forment la partie la plus longue du Nouveau Testament et s’ils diffèrent un peu les uns des autres, c’est que les témoins sont des hommes qui racontent selon des perspectives un peu différentes la vie et le message de Jésus-Christ. Les catholiques fervents y croyaient dur comme fer ainsi une parole d’évangile est une chose sûre et indiscutable.

Pour finir avec le sourire, je tiens à vous rappeler certaines paroles d’évangile devenues célèbres. Qui n’a jamais entendu dire :

  • Les pommiers seront les derniers. 
  • Il faut bien que Genèse se passe. 
  • Arche ou crève ! (message à Noé)
  • Jésus, t’es naze, arrête ! (Pierre au Jardin des Oliviers)

Et pour finir en chanson, je ne résiste pas à vous faire écouter le Tango de Jésus (extrait de « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », film de Jean Yanne, 1972) :

Pire encore, on m’aurait excommunié jadis pour blasphème, cette version de «  I’ll survive ! »

Commentaires

2 réponses à “Parole d’évangile”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *