Éventail

Comme d’habitude, dans ma tête, des tas d’idées se bousculent. Il y a quelques jours, j’ai lu sur un blog que l’éventail était considéré comme une arme en Chine et qu’il était utilisé dans certains arts martiaux. Il est ainsi présent dans le Taiji shan, art martial lié au Tai-Chi-Chuan ou dans la danse traditionnelle chinoise. Moi qui ai cru longtemps que c’était un accessoire de mode espagnole…

L’éventail n’est donc pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Instrument utilisé pour créer un courant d’air dans le but de se rafraîchir ; tout ce qui est plat et assez large pour être agité en un mouvement de va-et-vient qui crée un courant d’air et peut être considéré comme un éventail. Il en existe donc une multitude de formes, de tailles, de couleurs, de matières. Voir l’article Wikipedia.

Quant à son pluriel, il peut poser problème si les règles de grammaire n’ont pas été bien mémorisées.

La plupart des noms en -al font leur pluriel en -aux, exemple : le journal, les journaux sauf : le bal, le carnaval, le festival, le chacal, le régal, le cal qui font leur pluriel en -als. Les noms se terminant par ail au singulier prennent le plus souvent un S au pluriel : un éventail, des éventails, etc. Il y a des exceptions qu’il faut connaître : bail, corail, émail, fermail, soupirail, travail, vantail et vitrail dont la terminaison se transforme en AUX au pluriel : un vantail, des vantaux.

J’ai même trouvé le mot gemmail  (clic) qui ferait gemmaux au pluriel ; mais qui connait ce mot et qui l’utilise ? Il y a également des pluriels irréguliers qu’il faut connaître surtout si l’on a des relations avec la campagne : bétail dont le pluriel est bestiaux.

Pour en revenir aux éventails, j’aime cet accessoire mais en France on se fait remarquer à en manier un, même pendant l’été.

Un homme a joué la provocation il y a quelques années avec son éventail pliant : un couturier multifonctions : Karl Lagerfeld dit aussi « le Kaiser ».

Comme il n’est pas vraiment aimé, tant il est, parait-il, méchant, il avait été surnommé le « Boudin à l’éventail » ; certains l’appellent aujourd’hui  « l’ex boudin à l’éventail ». Il se servait de cet ustensile pour camoufler son doule menton du temps où il était gras. Maintenant qu’il est très mince, plus d’éventail mais des hauts cols qui donnent l’impression qu’il n’a plus de cou

Mais qu’est-ce qu’on peut cacher derrière un éventail ?

Je suis sûre qu’il y a des fous-rires, des bâillements, des médisances, des secrets… sans compter qu’il parait qu’un éventail peut parler. Oui, il permet de s’exprimer sans avoir besoin d’ouvrir la bouche pour parler. Ça me plaît bien à moi la bavarde de pouvoir parler de cette manière. Il y a le langage des fleurs, il y a aussi celui de l’éventail.

Porter l’éventail à son coeur : je t’appartiens pour la vie

Lever l’éventail vers l’épaule droite : je te haïs

Abaisser l’éventail fermé vers le sol : je te méprise

Effleurer son oeil droit de son éventail fermé : quand te verrais-je ?

Menacer de l’éventail fermé : ne sois pas trop audacieux

Cacher ses yeux derrière son éventail : je t’aime

Proposer un éventail : tu me plais beaucoup

Dissimuler son oreille gauche sous son éventail fermé : ne dévoile pas notre secret

Refermer très lentement son éventail : j’accepte tout.

En conclusion, l’éventail est un accessoire, pas si accessoire. Je m’en vais tenter d’enseigner ce langage et encourager les femmes françaises à utiliser ce joli petit ustensile.