Langage et orthographe

A quoi  bon accumuler des connaissances si on ne parvient  pas à les exprimer clairement ? Pourquoi utiliser une langue de bois (de Blois, avait un jour dit malencontreusement Jack Lang, maire de ladite ville) ou recourir à un sabir incompréhensible ?

Je ne résiste pas à la musique et à la chanson ce matin. On a un peu oublié Jacques Lang, mais les opportunistes sont nombreux.

J’évoquais les têtes pensantes de l’Éducation Nationale qui en font voir de toutes les couleurs aux enseignants et aux élèves, mais le langage ésotérique d’un grand nombre ne sert sans doute qu’à masquer des incompétences ou un manque de confiance en soi caché sous une assurance feinte. A moins que ce ne soit pour protéger les plus… «épargnés» que le langage juridique n’est pas clair, simple. Est-il seulement précis et rigoureux ? Il est sans aucun doute inadapté et n’aide pas le justiciable, le consommateur et le citoyen, qui comprend rarement de quoi il retourne devant les tribunaux ou en signant un contrat d’assurance ou tout autre contrat devant notaire ou non. Si la langue de la justice était plus claire… «Dire le droit et être compris» est une revendication de certains hommes de lois, voilà qui est rassurant : il y a des bons partout.

Ce langage pour initiés, c’est encore et toujours de la poudre aux yeux.

La vie serait plus simple si nous étions vrais, naturels, sincères, je n’ose écrire simples de peur que le mot ne soit interprété comme «simplet».

A quoi sert de collectionner des diplômes si l’on n’arrive même pas à rédiger correctement une demande d’emploi ? Oh, j’en ai vu des lettres criblées de fautes de français et d’orthographe. Ceci dit, si les copies des candidats du CAPES sont truffées de fautes, les rapports des jurys de ce même concours, qui s’en plaignent, ne valent guère mieux quelquefois. Il est vrai que les fautes de frappe se produisent en particulier quand on rédige rapidement, mais pour une demande d’emploi, on doit prendre le temps.

Jadis, des clameurs s’élevaient quand un homme politique, un acteur, un journaliste commettait une faute de grammaire ou même de prononciation, maintenant les liaisons sont oubliées ou des pataquès sont prononcés (un Neuro, deux Heuros, cent Zeuros mais deux Cents Teuros. Foutus (Z)euros qui ont mis la pagaille partout !)

La vulgarité s’impose ; le français est galvaudé. L’orthographe a été réformée pour simplifier ; en France, depuis la parution du Bulletin Officiel de la République Française n°3 du 19 juin 2008 (page 37), l’orthographe révisée est incluse dans les programmes scolaires (oui mais certains «professeurs des écoles ont des progrès à faire. Je me souviens avoir lu sur un polycopié distribué par un maître-stagiaire à l’un de mes enfants, souvenir lointain mais marquant : «quatre fourmiEs font le tourE d’un rectangle…», c’est dire… sans doute, un anti Georges Perec, La disparition).

Depuis cette date, en 1990, ÉVÉNEMENT est accepté aussi comme évènement (pour respecter la logique des accents), « porte-monnaie » devient « portemonnaie », « douçâtre » remplace « douceâtre »… Il y en a deux mille comme ça, des tirets là où il n’y en avait pas, d’autres qui disparaissent. Juste de quoi me faire devenir encore plus « has been » ou « collector », « vintage »., en clair « une pièce de musée », un dinosaure,  pas vrai Henri ?

Autres temps, autres mœurs.

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