Jacques l’Ardéchois a pris la succession de José à la présidence de la communauté « Musique à cœur … ouvert » et en sa qualité de Président, il nous a demandé de partager avec nos blogopotes LA découverte musicale que nous avons vraiment apprécié.
Il est drôle ce président, LA découverte, et en plus il a dit UNE seule. En presque soixante ans, j’en ai fait des découvertes que j’ai appréciées, plus ou moins. Comment se limiter à un seul choix ? Il veut la « plus meilleure », c’est ça, non ? Pas facile de trancher.
Ah les découvertes musicales… Je me souviens du cours de musique à l’école primaire. Tu parles d’un bonheur. Le cours consistait soit à solfier et endurer Mademoiselle Faure avec son harmonium puis à chanter avec elle, soit à écouter un modeste poste de radio (un poste pour deux classes au moins, imaginez un peu : trente à trente-cinq péronnelles changeant de salle de classe pour se retrouver deux fois plus nombreuses dans une seule salle de cours, je ne sais plus quel jour de la semaine, ça n’a pas duré trop longtemps cette expérience). Moi, je ne voyais dans ce moment différent qu’un instant de liberté supplémentaire, un moment pour être un peu plus dissipée que d’habitude ; j’avoue que les vocalises imposées « ou a é ou a é ou » me donnaient envie de rire et que la suite du programme, un morceau de musique à écouter me contrariait souvent. J’ai malgré tout retenu quelques bribes confuses : une histoire de Phaëton, une légende, des mots mais rien de la musique… Un certain, Camille Saint-Saëns (j’aimais l’idée de cinq sens mis en musique) et sa « Danse macabre »… Je me souviens surtout de « L’apprenti sorcier » de Paul Dukas que j’ai reconnu plus tard dans Fantasia de Walt Disney. L’approche de la musique était sans doute mauvaise à l’école, du moins dans mon quartier populaire. Est-ce mieux ou pire aujourd’hui ?
Finalement mes découvertes musicales marquantes relèvent plus de la variété que de la musique classique. Ma variété préférée, c’est un tout : paroles et musique, une atmosphère qui m’ont marquée. Je réduis de plus en plus pour en arriver à Julien Clerc.
Ma première « rencontre » avec cet artiste date d’avril 1968. Un air : « Julien ». Une voix et une histoire de rencontre, d’amnésie ou de confusion… « Moi, je ne me souviens de rien /Votre histoire ne me dit rien »… Puis il y a eu « Ivanovitch », « Yann et les dauphins », « La cavalerie », « Le delta », « La petite sorcière malade » et tant d’autres titres. Comment choisir dans ces premières chansons la plus marquante, la plus appréciée par moi ?
Je me suis décidée finalement pour LE titre qui a occupé mon esprit durant des heures, même les heures de cours au lycée, un texte qui m’a inspirée pendant les heures facultatives de dessin. J’ai donc choisi : » Le cœur volcan ».
Je pense si souvent à toi
Que ma raison en chavire
Comme feraient des barques bleues
Et même les plus grands navires
Ah ces élans du cœur désespérés et grandioses… Cet amour de vacances (de Noël) qui durait. J’étais amoureuse. J’avais seize ans, pas tout à fait et demi.
J’étais comme tous les amoureux, les trop romantiques, je vivais quasiment en recluse, je ne pensais plus qu’à lui. Pour faire le vide autour de soi, c’est une bonne recette ; elle est universelle. Rimbaud le confirme : « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans », vous êtes amoureux… «Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût », cet alexandrin montre l’avis sans appel de votre entourage insensible aux choses de l’amour.
J’étais amoureuse, loin de mon amoureux (plus de quatre cents kilomètres) et je me fredonnais en sourdine :
Toute ma vie s´est arrêtée
Comme s´arrêterait l´Histoire.
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