Le doute est permis

En mangeant des papillotes, voilà une citation que j’ai trouvée sur un petit papier qui était à l’intérieur de l’emballage brillant. On est loin des « blagounettes » habituelles :  » Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. » Signé Nietzsche !

La certitude est l’assurance pleine et entière de l’exactitude de quelque chose qui n’est pas discutable. « Je suis sûr et certain de… »

Le doute est une interrogation. Il peut être le pressentiment, l’impression d’une réalité différente. Il s’oppose à la certitude.

Petits rappels de ce qui constitue le fondement de l’esprit français : le doute cartésien.

Cogito, ergo sum,expression latine du philosophe René Descartes, expression qui signifie « je pense, donc je suis » : cette intuition acquise par le sujet humain grâce à la conscience qu’il a de lui-même. Ayant entrepris de refonder entièrement la philosophie sur des bases solides, Descartes a mis en œuvre le doute méthodique consistant à éliminer tout ce qui n’est pas absolument certain. Il constate alors que, même si nos sens et nos raisonnements nous trompent souvent, il n’en demeure pas moins que moi, qui suis en train de douter, je suis », autrement dit j’existe. Cette certitude de sa propre existence est le point d’appui de la philosophie moderne qui place l’individu au centre de la construction du savoir.

Cependant la certitude n’est pas nécessairement libératrice, il suffit de penser au fanatisme. Le fanatisme et le(s) fanatique(s) posent problème. Le fanatique a une vision unilatérale et ignore radicalement l’autre. Il est sûr d’être seul (avec ses comparses) à avoir raison.  On connait les conséquences du fanatisme et pourtant je crains que nous n’ayons pas encore véritablement pris conscience du danger.

L’autre problème, c’est que dans notre société, le doute est considéré comme un mal.  Le doute est-il vraiment dangereux ? Amène-t-il forcément à la démence ? Comme Friedrich Nietzsche je crois que non et qu’au contraire que « Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou ».

La certitude est un état d’être personnel. Une personne sûre de quelque chose va tout faire pour que cette certitude ne puisse plus être mise en doute, elle va s’acharner jusqu’à en devenir totalement obsédée et paranoïaque privant l’autre de sa liberté.

Pour venir à la religion, le croyant ne doit pas être fanatique ;  il doit rester humble et doit reconnaître la parcelle de Dieu qui existe chez les autres, ce qui sous-entend que chaque personne a quelque chose à m’apprendre. Si Dieu (que l’on peut appeler Allah) n’est pas un être limitatif, d’une perfection écrasante, s’il est bon, il permet à mon esprit de s’ouvrir au monde et de connaître ses différentes manifestations. La base du principe de la tolérance : accepter l’autre et ses différences, mais la tolérance ne doit pas être à sens unique, elle est RAISON et base d’une société laïque.

Si «l’esprit de tolérance est l’art d’être heureux en compagnie des autres», la tolérance n’est pas indifférence (absence d’émotions), ni permissivité (propension à permettre sans condition), encore moins soumission ; pour qu’il y ait tolérance, il faut qu’il y ait choix délibéré : pas de menace. La tolérance c’est le RESPECT…

Mais le respect marche dans les deux sens : accepter de se plier aux règles habituelles de la société dans laquelle on souhaite vivre  me semble le minimum.

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