François Hollande est parti se promener aux Halles de Rungis. François Hollande est parti, à l’improviste, dès potron-minet, a dit la journaliste qui présentait un JT (Journal Télévisé).
A l’improviste ? Avec un blouson de Rungis à son nom… pas préparée la visite ?
Dès potron-minet… 4h30, c’est vrai que c’est tôt. Notre énarque (qui n’a pas fait grand chose de sa vie) s’est levé vraiment tôt ce matin. Des insomnies, François ? Il y a de quoi ! Moi aussi j’en ai de temps en temps ; quand je pense à l’état de mon pays et plus simplement aux soucis de mes enfants pour joindre les deux bouts, payer leurs impôts ou trouver un emploi.
Poignées de mains, dégustation de fromage… Notre président a voulu «aller au plus proche des Français» en visitant aux premières heures de la matinée le marché de Rungis. Moi, ça me rappelle Chirac surtout, plus loin dans le temps Giscard d’Estaing et les éboueurs, ou plus près une visite matinale « à la France qui se lève tôt » de Nicolas Sarkozy, même endroit et même heure… dont Monsieur Hollande s’était moqué (gaussé, aurait dit Monsieur Balladur). Manque d’idées, François ?
«Nous avons une France qui veut travailler», a déclaré le chef de l’Etat, qui veut faire de 2013 «une grande bataille pour l’emploi». Elle veut souvent travailler la France et elle ne peut pas. Les sans diplôme de moins de vingt-cinq ans sont aidés, c’est bien, surtout si c’est vrai. Mais quid des diplômés de l’enseignement supérieur, trop diplômés (?) pour être embauchés et qui passent la barre des vingt-cinq ans au chômage ? Pour combien de temps ? Chômeurs de longue durée sans avoir travaillé, à qui « on » refuse des emplois sans qualification puisqu’ils sont trop diplômés. Il faut qu’ils mangent aussi, ces jeunes-là. Et les vieux, ceux de cinquante ans qu’on met au rebut et qui voudraient travailler encore ?
Pff ! Je retourne à l’expression dès potron-minet, c’est moins angoissant.
La locution d’origine (aux environs de 1640) était dès le poitron-jacquet (« dès l’aube »). Elle était composée de l’ancien français poitron, accompagné de jacquet, autre nom de l’écureuil. Le mot potron est une déformation de « poistron » ou poitron (fin XII°) qui vient du bas latin posterio « cul » ou « derrière » pour être plus correcte. En clair, « dès potron-jacquet » signifie « dès que le derrière de l’écureuil se montre » et s’explique par le fait que l’écureuil dresse souvent sa queue, faisant ainsi voir son derrière. Son remplacement par « potron-minet » est sans doute dû au fait que le chat passe pour être très matinal. Pour les citadins, le chat, plus commun, a remplacé l’écureuil.
Une petite remarque pour les amateurs d’argot, aucun doute « potron » n’est pas une déformation de « pochtron ». Un ‘ »pochtron » est un ivrogne et ce mot est lui-même une déformation du mot « pochard », qui avait la même signification et la même origine argotique. « Pochtron » date de la deuxième moitié du XIXe siècle et signifie littéralement « plein (ou bourré) comme une poche ». Dès pochtron-minets… Oserai-je ajouter : la nuit, tous les chats sont gris ?
Je me suis levée trop tôt ce matin. Je m’arrête de bavarder.
Bonne journée ! A demain.
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