Hommes célèbres de la Réunion (4) : Leconte de Lisle

Charles Leconte de Lisle est aux yeux des Réunionnais le plus grand poète de l’île, île qu’il glorifie dans ses vers pour sa beauté et son métissage culturel. Aujourd’hui, un lycée porte son nom à Saint Denis de la Réunion.

Il naît à Saint Paul le 9 novembre 1818 d’une mère créole et d’un père métropolitain. Il est par sa mère le petit neveu d’Evariste de Parny dont je vous parlerai un autre jour. A l’âge de trois ans, il quitte La Réunion pour la Bretagne jusqu’en 1832, et revient sur l’île à l’âge de quatorze ans où il poursuit ses études dans une filière littéraire. A dix-huit ans il retourne en France pour passer son baccalauréat et s’inscrire à l’université de Rennes, en droit mais ce qu’il préfère au droit, c’est la poésie : écrire des vers plutôt qu’étudier. Ses résultats universitaires s’en ressentent et son père lui coupe les vivres en 1840.

Il se met, bon gré mal gré, à travailler et obtiendra sa licence en 1843. Il rentre alors pour un dernier séjour à Bourbon de 1843 à 1845 ; il va exercer au barreau de Saint-Denis. Il n’a que vingt-cinq ans et il s’ennuie ; il trouve que la société réunionnaise privilégie les affaires et l’argent non le savoir et l’amitié ; en outre, il supporte très mal la situation pénible des esclaves. Il met à profit cet isolement, ce mal-être pour travailler sa poésie. Lorsqu’il rentrera définitivement en France en 1845, il avouera que ce séjour sur l’île Bourbon aura été très bénéfique pour son travail de poète.

De retour à Paris, il devient secrétaire de rédaction dans un journal, puis journaliste, commence à publier ses poèmes dans la revue « la Phalange » et traduit les auteurs grecs, écrit des ouvrages historiques…

En 1848, lors de la révolution, avec les Parisiens, il s’engage pleinement dans la vie politique, où il adhèrera aux idées des abolitionnistes. Cela lui vaudra les foudres de son père qui lui coupera de nouveau les vivres. Des créoles menacent de le tuer s’il remet les pieds sur l’île.

De 1849 à 1952, il est sans le sou et quelque peu déprimé. Il songe même au suicide mais le hasard lui permet de publier en 1852 ses « Poèmes Antiques » et c’est un succès. Il recevra le prix de l’Académie et deviendra le chef de file de l’école Parnassienne.

En 1855 paraît son deuxième recueil « Poèmes et poésies » qui reçoit une nouvelle fois le prix de l’Académie ; ce grand succès remonte jusqu’à l’île Bourbon où le gouverneur de l’époque, Henri Hubert-Delisle lui octroie une pension annuelle de deux mille francs. Cette pension sera d’ailleurs sujette à bien des histoires au sein du Conseil Général qui finira par la supprimer en 1868.

En 1862, sa plus grande œuvre voit le jour : « Les poèmes barbares ». Une réelle révolution poétique et littéraire est contenue dans ce recueil de poésie.

En 1870 Napoléon III lui offre un revenu annuel de 3 600 francs ; la Troisième République reconduira la subvention. La vie devient alors enfin plus facile d’un point de vue matériel, surtout dès 1812 quand il occupera une place de bibliothécaire au Sénat.

En 1884 il publiera de nouveau un recueil très apprécié : « Poèmes Tragiques ».

En 1886, il est élu à l’académie française à la place de Victor Hugo.

Il meurt en 1894 à Paris.

En 1977 ses restes sont transférés au cimetière marin de Saint-Paul.

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