Soleil vert

J’ai promis, il y a peu de vous rappeler le thème de Soleil vert. Non pas que je sois particulièrement pessimiste mais la vision d’un avenir sombre n’est pas nouvelle. « 1984 », « Le meilleur de mondes », » Soleil vert… »

Soleil vert (Soylent Green) est un film d’anticipation de Richard Fleischer, 1973. Film dit intellectuel, prophétique, en tous cas inspiré par l’avenir lourd de menaces déjà à cette époque : misère, surpopulation,  pollution, épuisement des ressources naturelles, c’est sans doute l’un des films d’anticipation les plus sombres réalisés ; depuis il y a eu «Les fils de l’homme». Cependant, on peut voir une note d’espoir dans ce film, plus récent (2006), je crois même y entendre que demain est un autre jour, potentiellement meilleur.

Pour en revenir à Soleil vert, l’histoire se déroule en 2022 à New York, ville surpeuplée où s’entassent des millions de chômeurs, où les automobiles ne roulent plus et où règnent le rationnement et la violence.  Tout baigne (! ?) dans un brouillard et une lumière jaunâtres qui ont détruit la faune et la flore. Très peu de terres sont encore cultivables et les habitants n’ont pas les moyens d’acheter des aliments naturels beaucoup trop chers, ils mangent un aliment de synthèse, le « Soleil », produit par la multinationale « Soylent ». Des émeutes de citoyens affamés sont fréquentes et sévèrement réprimées. Voilà le décor.

Maintenant l’histoire :
Thorn, policier, vit avec son ami Sol Roth, un vieillard, dans un petit appartement new-yorkais. Si Thorn a l’air satisfait de sa vie, Sol peste contre l’état du monde actuel. William Simonson, un des dirigeants de la société agroalimentaire Soylent, est assassiné à son domicile. Thorn, chargé de l’enquête, découvre que ce meurtre qui semblait crapuleux, est en réalité un assassinat. Thorn va découvrir que le garde du corps de Simonson est complice (il était absent au moment du meurtre et vit très aisément). Thorn est beaucoup  trop curieux, Donovan, chargé de la sécurité de l’État, décide de  le faire supprimer par un tueur à gage, tueur qui l’a déjà débarrassé de Simonson. Lors d’une émeute d’affamés, le tueur tire et échoue deux fois tant la foule est dense. Thorn finit par le maîtriser.

Pendant ce temps, Sol se rend à la bibliothèque où se réunissent les gens instruits et apprend que Simonson a été assassiné parce qu’il a été jugé inapte à conserver un secret ; pour quitter ce monde qu’il ne comprend plus, Sol décide d’aller au Foyer, lieu où l’on se fait euthanasier. Thorn arrive trop tard pour l’en empêcher mais découvre enfin ce qu’était le passé : des paysages magnifiques, la vie sauvage, la beauté de la nature.

Thorn veut être sûr de connaître la vérité que lui a révélé Sol et en apporter la preuve aux autres. Il se glisse dans un camion emmenant les morts à l’extérieur de la ville et découvre que le soleil vert est fabriqué à partir de cadavres humains. Le soleil vert est, dans le discours officiel, fabriqué à partir d’algues, mais en réalité il n’y a plus d’algues, ce qu’avait pressenti Sol. Thorn veut dire la vérité au monde : mission impossible. (Je ne sais plus comment ça finit pour Thorn. Désolée… Faudra aller voir.)

Le titre anglais Soylent Green, a été traduit par «Soleil vert». Pourquoi ? « Soylent » est la contraction de «soybean-lentil» soit «lentille de soja», nom de la multinationale imaginaire, la «Soylent Company», géant agro-alimentaire produisant des tablettes vitaminées sans goût ni texture, métaphore répugnante d’un progrès sans joie. Elle vient, au début du film, de lancer un nouvel « alicament », le Soylent « green », censé être à base d’ algues.

Le vert n’est pas forcément bio, bon, bien.

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