Il existe une forme interrogative moins familière, plus polie que ce « ça va ? » ou « Alors… comment ça va ? », c’est le « Comment vas-tu ? » ou « Comment allez-vous ? » Le sens est le même puisqu’on s’enquiert de la santé physique et/ou morale d’une personne. On s’attend (ou pas) à une réponse du genre « Bien » ou « Mal ». Pourtant le petit : « Ça va ? » ou le « Comment allez-vous ? » est généralement une question dont on n’écoute pas la réponse.
Aujourd’hui, si on pose la question et qu’on attend une réponse franche, on risque d’entendre, peut-être, « Au bord » ou « au fond du trou ! » ou « En équilibre instable. » Mais personne ne dira cela car personne ne répond sincèrement puisque personne n’écoute réellement la réplique.
Ne dites pas que c’est faux, j’ai testé, il y a des années, la réponse tordue du genre « Je ne vais pas bien en ce moment. », juste « pour voir ». Je n’ai pas été déçue : mon mini-sondage a eu les résultats que je prévoyais. On se fout de ce que vous dites la plupart du temps. Les gens entendent le « Bien, merci. Et vous ? » qu’ils espèrent, le truc pas compliqué qui ne les dérangera pas durant toute la journée mais pas les mots que vous avez prononcés.
Vous souvenez-vous de ces Shorts en 1983 qui demandaient » Comment ça va ? »
Je reviens aux mots, bons mots et puisqu’il faut tenter de rire de tout ou au moins de sourire, je vous offre une série de réponses possibles à ce « Comment vas-tu ce matin ? »
- D’Alembert et Diderot : Impossible de répondre en deux mots !
- Beethoven : En sourdine.
- Bigfoot : C’est le pied !
- Albert Camus : La question est absurde.
- Casanova : Tout le plaisir est pour moi.
- Chewbacca et le Yéti : Au poil !
- Docteur Coué : De mieux en mieux…
- Marie Curie : Je suis radieuse !
- Cyrano : A vue de nez, bien.
- Darwin : On s’adapte …
- Joe Dassin : Les matins se suivent et se ressemblent.
- Descartes : Bien, je pense.
- Dracula : J’ai de la veine.
- Franklin : Du tonnerre !
- Einstein : Relativement bien.
- Freud : Et vous ?
- Galilée : Ça tourne rond.
- Hegel : Au total, bien.
- Hippocrate : Tant qu’on a la santé.
- Kant : Question critique !
- Marat : Ça baigne !
- Karl Marx : Ça ira mieux demain.
- Michelin : Ça roule !
- Newton : La question tombe à pic !
- Nietzsche : Au-delà de bien, merci.
- Œdipe : La question est complexe.
- Paganini : Allegro ma non troppo.
- Pascal : Et vous ? Bien je parie.
- Picasso : Ça dépend des périodes.
- Edgar Poe : Extraordinairement bien !
- Proust : Donnons du temps au temps.
- Pythagore : Tout est d’équerre.
- Robespierre : Bien. Vous perdez la tête ?
- Sade : Foutrement bien.
- Shakespeare : Comme il vous plaira !
- Schopenhauer : Ce n’est pas la volonté qui manque.
- Socrate : Je ne sais pas.
- Spinoza : Bien en substance
- Vivaldi : Ça dépend des saisons.
Léonard de Vinci, lui, se contente de sourire. Comme je le fais moi aussi quelquefois.
Je me souviens d’une époque, quand j’étais bien jeune, des reproches qu’on a pu faire à mon sourire dans quelques situations, sourire qu’on a jugé tour à tour : ironique, malicieux, narquois, railleur, sarcastique, satisfait, victorieux…
alors qu’il était simplement et selon les moments : aimable, amer, bienveillant, dépité, désespéré, léger, mélancolique, tendre, triste parfois…
Je l’aurais voulu : indéfinissable, ineffable et pourquoi pas irrésistible ?
Ah les silences, les sourires, les yeux, les mots disent tant de choses quand on sait les déchiffrer.
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