« Boire le calice jusqu’à la lie », j’ai promis dans un de mes derniers billets de revenir sur cette expression qui signifie souffrir jusqu’au bout un mal ou une douleur, supporter une épreuve pénible jusqu’à son terme. Euh… un quinquennat jusqu’à mai 2022 ?Je dis ça, comme ça…
Je souris en pensant à cette expression qui m’horripile : «Je dis ça, je dis rien.» Formule absurde. car, dans la majorité des cas, les gens expriment bien quelque chose en prononçant ces mots-là. Si l’expression ne veut rien dire stricto sensu, elle a tout de même bel et bien une signification. Elle peut être utilisée soit pour atténuer l’effet d’un reproche ou d’une remarque négative, soit pour insister encore davantage sur le point négatif. Pour moi, elle est caractéristique de notre époque, elle est pleine de lâcheté. S’il faut dire quelque chose, autant le déclarer franchement surtout si c’est une remarque négative, vous montrez ainsi que vous assumez ce que vous dites et que vous êtes, sans doute même, prêt à faire des propositions constructives. Comme j’ai été trop bien élevée, je me retiens encore mais chaque fois que j’entends cette expression, j’ai envie de dire : «Bien, ta gueule dans ce cas, ne dis rien.» Comme toujours, j’ai digressé, je reviens au sujet annoncé : « Boire le calice jusqu’à la lie ».
C’est de saison juste avant Pâques, je pense au Christ Rédempteur, le Corcovado.
Souvenirs… Quand je suis arrivée à ses pieds en novembre ou décembre 2017, tôt le matin, il n’y avait personne, calme, sérénité. Surprise…
Un moment après, avec le soleil, revenu avec la foule.
Dans la langue de l’Église, le mot calice désigne une coupe, un vase à boire, celui dans lequel le prêtre boit symboliquement, lors de la messe, le sang du Christ, celui qui a coulé durant la Passion de Jésus (Passion : supplice subi pour le rachat de l’Humanité). L’officiant doit boire le vin du calice jusqu’à la fin pour ne pas perdre une seule goutte de ce précieux liquide.
Le calice contenant véritablement le sang du Christ est le Graal, que l’on cherche toujours. Au Moyen Âge, cet objet précieux, plein de mystère a donné naissance à la légende des Chevaliers de la Table Ronde partant à la quête de ce récipient.
Les amateurs de vin savent qu’au fond des bouteilles (même les meilleures), on peut trouver un dépôt spécifique des boissons fermentées : la lie. Si une bouteille est bue jusqu’à la lie, c’est qu’elle a été complètement vidée mais les vrais amateurs laissent en général décanter le vin dans des carafes pour ne boire que le meilleur. Celui qui boit jusqu’à la lie accepte d’avaler même ce qui n’est pas bon, Pour le prêtre durant la messe, c’est sa façon de partager la souffrance, le supplice du Christ.
Comme je suis une mécréante (incrédule en matière religieuse), j’ai tendance à faire preuve de curiosité, à m’informer, à sourire, à réfléchir, à comprendre, à désespérer de la nature humaine ou au contraire à espérer, c’est selon les moments. Chacun pense comme il veut, adore qui il veut ou personne, tant qu’il ne m’oblige pas à faire ou à penser comme lui, pire à vouloir me faire taire. C’est bien ce qu’on appelle la LIBERTÉ, non ? Libertés de penser, de s’exprimer, d’agir sans nuire à autrui.
Savez-vous que pendant la période agitée que fut celle de la Révolution Française, la République a instauré un carême civique ?
Le carême civique fut une période de privations volontaires que s’imposa en 1793-1794, pour des motifs économiques, la population de Paris durant six semaines, du 15 juin au 1eraoût, période qualifiée de Pâque républicaine.
La fin (la faim dans ce cas-là) justifiant les moyens, ceux qui dirigent sont prêts à tout pour tenter de maintenir un équilibre plus ou moins précaire, un équilibre qui leur convient, à eux, ceux qui nous gouvernent.
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