Ce n’est pas clair du tout

Le Coronavirus déstabilise peu à peu nos croyances d’un monde qu’on imaginait, à tort, tranquille pour nous les Français, pas si malheureux au fond. La propagation de ce Coronavirus, une pandémie, déstabilise et provoque des incidents plus ou moins graves qui traduisent la panique qui va gagner notre société toute entière très bientôt, je le crains.

Comme l’individualisme est devenu roi, chacun pense à soi, à son confort habituel et veut conserver ses habitudes, protéger ses avantages.

Dès l’annonce d’un confinement pas clairement nommé, les plus aisés de nos concitoyens urbains sont partis dans leurs résidences secondaires, loin des villes, sans penser aux conséquences pour les régions dans lesquelles ils se sont rendus, régions moins bien dotées en soignants, médecins, hôpitaux que la région parisienne ou les grandes villes.

D’autres Français continuent un peu partout leur jogging, leurs balades à vélo (bien au delà des cinq-cents mètres autorisés), certains vont même à la plage, dans les bois, les parcs comme si le confinement était une sorte de dimanche prolongé. Il faut dire que les ordres venus d’en-haut sont si peu clairs que certains n’arrivent pas à les comprendre. Les Français seraient-ils stupides ? Se comportent-ils comme des enfants trop gâtés, désobéissants ? Et  si notre gouvernement était simplement à notre image ? C’est nous qui l’avons choisi.

Tout va de mal en pis par manque de civisme, de morale, de courage, d’honnêteté, de clarté.

  • Emmanuel Macron n’a jamais prononcé le mot qui lui fait peur : confinement,
  • Il continue, comme à son habitude, à dire une chose est son contraire ; il a exhorté les entreprises et les salariés à « poursuivre leur activité » alors que lundi, il demandait aux Français de « rester à la maison« . Mais qui travaille, les Français, non ?
  • Bruno Le Maire, ce mercredi a déclaré : « J’invite tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes à se rendre sur leur lieu de travail« . Alors pas de confinement pour tous ?
  • Muriel Pénicaud, le même jour, a ajouté : « La vie quotidienne doit continuer ». Elle reconnait qu’« Il y a une incompréhension, c’est vrai. On l’a dit, on l’a répété, c’est très important de rester chez soi le plus possible, d’avoir le moins de contacts possibles. Et en même temps (elle aussi), il y a des exceptions« , notamment « pour aller travailler. »
  • «Restez chez vous», a martelé Christophe Castaner, « Le mot d’ordre est clair : restez chez vous». Pourquoi insiste-t-il sur la clarté ? Ne serait-ce pas si clair ?
  • Les déplacements seront contrôlés et ils devront être justifiés par un document écrit à la main ou imprimé, attestant sur l’honneur… Je connais l’honneur de quelques-uns, des ministres par exemple atteints de phobie administrative ou d’Alzheimer précoce.

Qu’ils soient clairs tous ces bras cassés ! Confinement ou pas ?

Il y a des évidences et des « incompréhensions », des exceptions au confinement dont la liste s’allonge. Le gouvernement s’est même interrogé sur l’ouverture des librairies (finalement, l’idée ne sera pas retenue). Pourquoi ces injonctions contradictoires ?

Si le confinement est décidé, c’est du bon sens de le faire, on se confine : on ne sort plus de chez soi sauf le personnel soignant, celui des pharmacies, des commerces d’alimentation, de la police et de l’armée, pour une période clairement définie (à prolonger éventuellement) mais, comme toujours en France, il y a des exceptions et des autorisations personnelles que l’on s’accorde soi-même pour :

– déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle, lorsqu’ils sont indispensables à l’exercice d’activités ne pouvant être organisées sous forme de télétravail (sur justificatif permanent) ou déplacements professionnels ne pouvant être différés ;      – déplacements pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements autorisés (liste sur gouvernement.fr);                                      – déplacements pour motif de santé;                                                                      – déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou la garde d’enfants ;                                                  –  déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective, et aux besoins des animaux de compagnie.

Toujours pas clair :

  • activités indispensables : lesquelles en dehors de celles du personnel soignant, celui des pharmacies, des commerces d’alimentation, de la police et de l’armée ?
  • déplacements professionnels ne pouvant être différés, pourquoi ?
  • motif familial impérieux,
  • assistance aux personnes vulnérables,
  • à proximité du domicile : quelle distance ? 500 mètres ?

Loin de l’alimentation et de la santé, la liste des secteurs « autorisés » semble croître chaque jour et, avec elle, l’incompréhension des Français.

Faudra-t-il en arriver aux mesures à la chinoise ?

Difficile en France mais si le laxisme et la négligence continuent, si les mesures pas très claires et le bon sens ne sont pas assez respectés, l’épidémie ne sera pas endiguée avant longtemps et la situation n’est pas près de s’arranger.

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2 réponses à “Ce n’est pas clair du tout”

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