B.B.

B.B. Bûcheron et Boulanger. Je ne me souviens plus où j’ai lu ce texte, peut-être même que je l’ai reçu d’un ami : il s’agissait de faire comprendre comment l’équilibre économique est pourri par la finance. Je vous le propose à la lecture aujourd’hui.

Il était une fois un bûcheron et un boulanger qui vivaient dans un petit village du Dauphiné. Chaque jour, le bûcheron vendait ses fagots au boulanger pour quatre (4) sous afin qu’il cuise sa fournée et le boulanger vendait en retour au bûcheron du pain pour quatre sous pour qu’il nourrisse sa famille. (Le pain était la base de l’alimentation en ces temps-là.)

Un jour, un grand incendie détruisit la forêt où travaillait le bûcheron qui dut dorénavant marcher jusqu’à la forêt voisine et  en rapporter le bois sur ses épaules. Face à cette nouvelle difficulté, le bûcheron rapportait dorénavant moitié moins de fagots.

Le bûcheron et le boulanger se concertèrent bien ennuyés car le bûcheron n’avait plus assez de fagots à vendre pour acheter son pain. Le boulanger, lui, perdait un client et en était fort gêné aussi : comment cuire son pain sans bois ?.

Que faire se demandèrent-ils ?

« Il faut que tu achètes mon bois plus cher », lui dit le bûcheron,  » sans quoi je n’aurais plus assez à manger. »

« Impossible », lui répond le boulanger, « je n’aurai plus de quoi acheter ma farine et de toutes façons pas assez de bois pour cuire ma fournée. »

« Alors fabriquons ensemble une charrette pour aller chercher ton bois ou trouvons un produit de remplacement : peut-être pouvons-nous cuire le pain avec un feu de tourbe ? »

Alors qu’ils se concertaient arriva un financier.

Il donna ou plutôt prêta quatre sous au bucheron qui s’en trouva soulagé.

Le bûcheron pu alors acheter son pain au boulanger. Le boulanger, lui, se retrouvant avec huit sous au lieu de quatre se trouvait plus riche mais fort embêté de manquer de bois ; il accepta alors d’acheter son bois plus cher et le bûcheron de travailler davantage (travailler plus pour gagner plus, mais ça ne concerne que le bûcheron).

Finalement, au lieu d’avoir fabriqué leur charrette ou trouvé une alternative au bois, le boulanger et le bûcheron, plus riches de quatre sous se retrouvent immédiatement mais en fait plus pauvres et surtout dépendants.

Le surplus de monnaie, en donnant l’illusion de richesse à court terme bloque les investissements nécessaires pour ajuster offre et demande au lieu même de favoriser ces investissements. Nous ne sommes riches que de ce que nous produisons.
Les banquiers sont riches car ils fabriquent de l’argent en accordant des prêts qui ruinent les États et les populations.

Si « le bonheur est dans le pré », le malheur est dans le prêt ou plutôt dans l’emprunt. Il faut un jour passer à la caisse et rembourser la dette.

EMPRUNTER, voilà bien le début des ennuis.

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