Aujourd’hui, réflexions sur le français, la langue française et sur ce fameux -onner qui est un suffixe familier à valeur diminutive et/ou fréquentative, parfois péjorative, s’ajoutant à des bases verbales le plus souvent à des verbes du premier groupe (les verbes se terminant par ER) mais pas toujours. Pardonner me semble faire partie d’une autre histoire, bien compliquée, mais pardonner c’est bien plus simple qu’absoudre.
Les verbes en -onner peuvent être :
1. à la base, un verbe exprimant un son, le radical est souvent onomatopée : chantonner, grognonner, bougonner, marmonner, maronner, ronchonner….
Par ailleurs, le verbe solutionner est long, lourd, disgracieux. On peut utiliser intelligemment le verbe résoudre en le faisant précéder d’un verbe auxiliaire pour plus de facilité. Ainsi on dira plutôt : Il va résoudre le problème, Il peut, il pourra résoudre la difficulté plutôt que Il solutionnera le problème ou la difficulté. Il va trouver la solution à une question, et non Solutionner la question. On traite, on mène à bien les affaires courantes, on ne les solutionne pas. La ruse est utile, et dans ce cas c’est une ruse innocente : la finesse, la subtilité dont on use dans une bonne intention pas celle de certaines personnes qui rusent pour abuser leurs (con)citoyens.
Attention, les verbes en -onner ne sont pas tous interchangeables avec leurs homologues du troisième groupe, ainsi entendre ne se change pas en auditionner à tous les coups. On n’auditionne pas la sirène des policiers, on l’entend, voire on l’oit du verbe ouïr.
Une langue vivante évolue ; elle a toujours évolué et souvent dans le sens de la simplification, ce qui n’est pas forcément un mal mais il faut pas trop l’appauvrir. Une langue, à mon avis, doit toujours garder une part de mystère, offrir quelques difficultés, des résistances pour avoir de la valeur. La conquête de quelque chose ou quelqu’un ne doit jamais être trop simple. Non ?
Laisser un commentaire