Fatiguée

Fatiguée de tant de choses… Nous sommes dans l’ère du «now and noisy» («l’immédiateté et le bruit»), qui génère la surenchère dans tous les domaines et ça me fatigue encore plus que ça m’énerve.

Je commence en musique :

et je ne finirai pas en disant :

Toutes celles comme toi qui écoutent beaucoup trop fort la musique
Ca m’éneeeeerve
Moi je monte les voir et je leur dis avec le cric : « ça m’énerve »

Je ne suis pas (assez) violente.

Je reviens à ce dont je voulais parler au début : le bruit et l’immédiateté. Un individu aujourd’hui est confronté en permanence à une multitude de décisions dans un monde qui n’est plus donné dans la durée. Que sera demain ? Le mot d’ordre est de tenir le coup et de s’adapter au changement. Dans ce monde de l’obsolescence (programmée) généralisée, il faut se faire adaptable, recyclable pour être en phase avec l’actualité sociale et professionnelle. C’est cet effacement permanent de soi dans une urgence qui n’en finit jamais  qui empêche de jouir de son existence. Les capacités de résistance ne sont pas extensibles à l’infini, elles épuisent et aboutissent à la fatigue d’exister.  Pas facile d’être heureux aujourd’hui !

Si en plus, on veut être en vue, connu… Il faut être prêt à tout : au mensonge et à l’immoralité. Qu’est-ce qui a fait la célébrité de Loana, Zahia et autres Nabila, Moundir, Thomas Vergara, Steevie ? Pour les filles, le physique et le sexe. Pareil pour les garçons ou à peu près. Tout ça pour être célèbre, dans les médias, des médias qui perdent leur forme classique depuis qu’il y a internet. Maintenant les rumeurs courent plus vite et pour « faire le buzz » et être le prem’s, on annonce même la mort de personnes qui sont encore bien vivantes. Oublié le temps de la réflexion !

Sans compter les fake news  (fausses nouvelles), des informations délibérément fausses ou truquées émanant en général d’un media rapidement relayé par plusieurs autres qui participent à des tentatives de désinformation avec l’intention d’induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage financier… ou politique. Le fait que les rédacteurs soient anonymes rend difficile la poursuite des sources pour calomnie et dans le même temps avantage quelques personnes.

Que dire de toutes ces expressions anglaises comme s’il n’y avait pas assez de mots français pour le dire ? Le buzz : agitation et transmission rapide d’information autour d’un nouveau concept, d’une idée, d’une personne. Faire le buzz, qui évoque le bourdonnement d’un insecte, est une expression médiatique qui parle du « monde médiatique » ; c’est ni plus ni moins le bouche-à-oreille.   Savez-vous que  le Secrétariat d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie a choisi pour remplacer «buzz» le «ramdam», un mot d’origine arabe renvoyant au « ramadan » et qui fait référence à l’agitation nocturne associée à la période du ramadan ? Alors anglais ou arabe ?

Et si on gardait le mot bruit, tout simplement ?  Beaucoup de bruit pour rien ? Faire le buzz c’est faire qu’une chose insignifiante prenne des proportions excessives.

Le buzz semble essentiel aujourd’hui pour le développement de certains sites Internet, pour certaines marques, des « célébrités », pour des chanteurs qui vont connaître le succès grâce à lui. Il existe aussi des sites dont la fonction unique est de créer du buzz. Quel monde pourri ! Plus rien ne semble vrai, sincère, naïf ! Cela va-t-il changer ? Se ré-équilobrer ? Le temps nous le dira.

Pour le moment, dans mon blog, je continuerai (quand je peux) à parler de mes voyages mais pas de photo du genre « moi ici », « moi là-bas », « moi avec Pierre », « moi avec Jeanne ». Quel intérêt que ces « selfies » ? Encore un mot « franglais » pour dire autoportrait ! J’ai toujours utilisé mon blog comme une ouverture au monde, un moyen de m’enrichir intellectuellement auprès des autres, d’aller virtuellement dans des endroits inconnus et de partager mes expériences pour apprendre, transmettre, enseigner. Je n’avais pas choisi le métier d’enseignant pour rien. Quand je voyage, j’essaie de  montrer ce que j’ai vu, pas de me montrer. Certes, dans un blog, on parle de soi mais pour chercher du soutien ou pour apporter de l’aide aux autres pas pour se mettre en vitrine, pour se vendre. J’espère agir un peu comme un magazine, être les yeux de ceux qui me font le plaisir de me suivre, de regarder mes photos. Je vous explique mon point de vue. Je ne suis pas un produit à vendre. J’aime les blogueurs qui comme moi ont envie de s’exprimer, de dire ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, ce qui les contrarie, les met en colère, je n’aime pas ceux qui sont là pour gagner des sous en se montrant ou en vantant les bienfaits, les avantages de tel ou tel produit.

Ont-ils pensé ceux qui ne parlent que d’eux, qui se forment une personnalité sur internet, qu’ils seront prisonniers d’une image ?

Moi, mon blog, il est comme moi : sincère, désordonné, sans objet particulier, en texte ou en images (plus en texte), et de ce fait en noir et blanc ou en couleurs. C’est comme ça que je vois l’échange : un peu de tout sur tout, comme je le sens.

Et vous, comment voyez-vous votre blog ? Une machine à sous ? Un machine à « likes » ?Avez-vous des comptes FaceBook, Twitter ou autres ? Et pourquoi ? Moi rien de ça encore.

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5 réponses à “Fatiguée”

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