Sagesse, confort, révolte…

La Révolution Française de 1789 a été la seule révolte digne de ce nom, c’est grâce à elle que la démocratie a tenté de faire son chemin un peu partout sur la planète. Certes il y a bien eu une révolution en 1786 aux États-Unis et la Déclaration d’Indépendance s’en est suivie mais ce n’était pas la même chose : les révolutionnaires français de 1789 ont rejeté le système féodal et la monarchie de droit divin, ils ont pensé créer un monde nouveau, une société idéale, démocratique, égalitaire.  Cela semblait bien parti.

Nous constatons qu’il en est rien aujourd’hui. Adieu idéal démocratique ! Nous savons aussi quels événements ont touché notre pays. Qui n’a jamais entendu parler de la Terreur de 1793-1794, des conditions de vie misérables des travailleurs au XIXème siècle ? Qui ne voit pas les inégalités criantes actuelles au sein de notre pays ? Qui n’a jamais été confronté à l’injustice ?

Les privilèges ont été rétablis.

Des groupes nous volent pouvoir et liberté. Nous leur donnons notre voix et ils nous volent la parole. Nous nous laissons faire, nous ne savons plus comment nous défendre. Nous n’avons plus de courage. Nous nous sentons obligés de choisir entre peste et choléra, oubliant qu’on peut demander à être écoutés et à revendiquer un choix véritable.

Moi en 2002, j’ai déjà refusé d’offrir à Jacques Chirac « un score de république bananière ». 82% des voix. Pff ! Allez-vous recommencer à donner votre voix contre quelqu’un et non pour un programme ? La situation actuelle faite d’incertitudes est une conséquence de ce scrutin de 2002 dont les résultats n’ont pas été pris en considération. Pour faire croire à un rassemblement, Jacques Chirac s’est contenté de nommer à Matignon Jean-Pierre Raffarin et il a fait entrer le loup Sarkozy dans la bergerie. On connaît le résultat : ce fut le premier quinquennat inutile (les résultats des deux suivants ne furent pas plus reluisants).

Nous avons le droit de vote et nous devons nous en servir. Nous devons voter. Ensuite, selon les résultats, nous pourrons demander à être véritablement entendus. Nous pourrons donner de la voix, faire du bruit puisque nos voix (les bulletins de vote) n’auront servi à rien. Je m’explique.

Si les abstentionnistes peuvent être vus comme des « je m’en foutiste » qui ne se manifestent pas, qui laissent faire, les citoyens qui se déplacent pour voter et s’expriment par un vote blanc doivent être pris en considération. Voter blanc c’est dire que l’on ne veut pas plus de l’un que de l’autre de ces deux candidats qui se battent pour le poste suprême et qu’il faut revoir, réécrire le déroulement des scrutins pour que nos votes représentent la volonté des citoyens.

  • Pourquoi les votes « blancs » et « nuls » sont-ils décomptés ensemble ?
  • Blanc ce n’est pas nul. Auparavant, la distinction était faite entre blancs et nuls ; la signification n’est pas la même.
  • Pourquoi un bulletin blanc n’est-il pas disponible dans les bureaux de vote ?
  • Le candidat élu avec peu de voix est-il réellement représentatif et surtout légitime ?

N’oublions pas que lors du second tour le candidat élu est celui qui obtient le plus de voix or l’évidence apparait facilement. Imaginons un pays avec 12 000 électeurs inscrits sur les listes. S’il y a 50% d’abstention le jour du scrutin, on aura 6 000 votants.

Sur ces 6 000 votants, imaginons que : 1950 personnes votent pour le candidat A (soit 16,25% des inscrits), 1 949 pour le candidat B (16,24%) et les 2 101 autres bulletins (17,50%) sont répartis ainsi : 195 nuls (1,62%) et 1 906 blancs (15,88%).

Il y aurait presque une égalité entre trois « partis » : A, B et blanc mais A sera élu. Un candidat ayant obtenu 16,25% des suffrages des inscrits est-il légitimement à sa place ? Certes il a recueilli 50,01% des suffrages exprimés contre 49,98% à son adversaire mais les citoyens seront-ils satisfaits ? Auront-ils été entendus ? Écoutés ?

NON sans aucun doute et c’est ce qui risque de donner des lendemains houleux. Il y aura des «poussées de fièvre collective». Dans quelles conditions et avec quelles conséquences ? Sans être pessimiste, on peut craindre le pire. Notre pays étant toujours en « État d’urgence », il sera facile de faire taire le peuple SAUF si l’armée et la police se révoltent contre le gouvernement.

Qui sortira gagnant de cette situation ?

Malheureusement, la révolte authentique, courageuse dont on peut rêver n’aura pas lieu. Nous laisserons faire… à moins que les jeunes qui se sont révoltés en votant Mélenchon ne prennent le taureau par les cornes.

J’ai encore des doutes sur cette révolte car la société de consommation est apparue et a « offert » un bonheur confortable accessible à tous. L’hédonisme rend toute idée de révolte impossible. Voilà qui renvoie à Aldous Huxley, « Le Meilleur des Mondes » : « On ne peut pas faire des tacots sans acier et l’on ne peut faire de tragédies sans instabilité sociale. Le monde est  stable, à présent. Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu’ils veulent, et ils ne veulent jamais ce qu’ils ne peuvent obtenir. Ils sont à l’aise ; ils sont en sécurité…; ils ne peuvent s’empêcher de se conduire comme ils le doivent… ». 

En résumé : quand on a gagné le bonheur, la société est stable. Joli troupeau de moutons ou de veaux !

Mais les gens sont-ils heureux ?

Nos jeunes sont-ils heureux ?

NON sans aucun doute. Alors ?

Que va-t-il se passer ?

Et vous, qu’allez-vous décider dimanche prochain ?

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5 réponses à “Sagesse, confort, révolte…”

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