Je viens de retrouver un courrier que j’avais envoyé à un monsieur que j’aime beaucoup même si je ne lui donne que rarement de mes nouvelles. Nous étions en 2012. Il m’avait écrit une longue bafouille, disait-il, en signant « ce vieux chnoque de René ». et je lui avait répondu. Amitiés et bises à lui s’il lit encore mon blog.
Voilà ma prose :
Merci à ce vieux chnoque de René pour cette longue bafouille écrite dans un français parfait sans faute d’orthographe, une merveille. Je ne me moque pas, c’est sincère. Ah si mes élèves avaient pu rédiger aussi bien. Ils étaient bacheliers puisque j’enseignais en BTS les dernières années. (Le niveau – quinze ans après mes débuts – était moins bon en BTS qu’en CAP, pour vous donner une idée de ce qui s’est passé dans l’Education Nationale à cause des réformes successives.)
Je n’ai pas souri à la lecture de ce courrier, au contraire, j’étais émue de voir que vous exprimiez avec clarté ce que vous pensez. Je partage votre avis, si ce n’est que l’écoute de François II m’est insupportable. J’aime discuter avec ceux qui comme vous expriment leur opinion de manière sincère.
Vous pourriez être mes parents, mon père était né en avril 1926, mais il est mort à 26 ans huit mois avant ma naissance. Ma mère était née en juin 1931, elle est morte en février 2010. Ma vie n’a pas été rose tout le temps mais je veux toujours croire qu’en se battant on s’en sortira ; je rêve moi aussi pourtant certaines fois les mensonges sont trop gros à avaler. Jean écrit «le manque d’instruction à la base, nous empêche d’y voir clairement», non, c’est le cœur qui parle, le cœur ou le caractère, je ne sais.
Pour en revenir à ce monsieur Hollande qui ne me plait pas, je ne peux le considérer comme mon président même s’il est le Président. Avant les élections, je me doutais bien de ce qui allait se passer. Je ne suis pas déçue, je m’y attendais mais je ne peux pas écouter un menteur. C’est tout. Ce qui arrive était prévisible avec cette gauche caviar qui n’a de gauche que le nom. Fabius, Royal et combien d’autres sont des gens aisés dont les parents sont nés avant eux et qui, en faisant de la politique, ne pensent qu’à leurs intérêts personnels (s’enrichir, placer leurs enfants, cacher leur argent plus ou moins honnêtement acquis et les œuvres d’art exonérées, sans parler de leurs biens sous-évalués, etc).
Je n’appréciais guère Monsieur Sarkozy mais je trouvais que les gens étaient fort irrespectueux envers lui. Que pouvait-il faire de plus ? Qu’aurait fait Ségolène ? Les dettes de la France datent de l’arrivée de Monsieur Mitterrand pour qui j’avais voté, le cœur en joie et pleine d’illusions.
Comme vous, j’ai peur d’une montée de l’extrême droite qui fait rêver ceux qui ont oublié les années 1940.
Je crois qu’il est temps d’arrêter avec les promesses les mensonges, les partis, les idéologies, je crois qu’il faut laisser place à la sincérité, à l’honnêteté et au courage.
Oui, il faut se serrer les coudes. A chacun selon ses compétences et ses moyens. Il suffirait de revenir à une république honnête, mais comment puisque tout le monde râle dans son coin, personne n’agit efficacement et celui qui essaie de réellement faire avancer les choses est écarté au profit d’une nomenklatura (de gauche pour l’heure, ou de droite avant). Les «Indignés» n’ont pas fait long feu face à la toute-puissance de la haute finance.
Le népotisme est la plaie de la démocratie, comme la démagogie.
Vous voyez je vous comprends tout à fait et j’admire votre pensée, c’est ce qui manque à certains : lucidité et modération. Il faut réfléchir et se révolter quand c’est indispensable. J’ai perdu mes rêves en politique mais pas pour l’humanité, la vie, le monde en général.
Parler du monde, c’est parler politique. Voilà qui est bien compliqué.
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Quatre ans plus tard, je pense encore la même chose même si j’ai tendance à le dire moins bien que je ne l’avais écrit à l’époque.
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