Croire au Père Noël

Croire au Père Noël est une expression qui signifie être crédule comme un petit enfant naïf, se faire des idées, comme beaucoup en 2012 croyant que François Hollande allait rendre la France meilleure, plus belle, plus confortable, plus heureuse. On voit le résultat. Alors pourquoi croire encore au Père Noël ? Tout simplement pour garder un peu d’espoir pour demain. Il ne faut ne jamais oublier que la lucidité s’arrête là où commence la déprime : gardons toujours notre capacité de rêver.

Mais pourquoi faire croire au Père Noël alors que nous éduquons (en principe) nos enfants et que nous leur apprenons qu’il ne faut pas mentir ?

Par bonté ? Pour perpétuer une tradition relativement récente ? Pour transmettre des valeurs à nos enfants ? Je me demande. Personnellement, j’ai fait croire au Père Noël à mes enfants et à mes petits-enfants, un peu inquiète que, passé six ans, mon petit-fils reste aussi crédule mais n’est-ce pas, pour lui, une façon de se protéger ? J’avoue que j’en rajoute pour maintenir le rêve, c’est moi qui ai décidé de l’emmener à Rovaniemi (le village du Père Noël) et c’est moi qui lui raconte souvent des sornettes.

Alors pourquoi faire croire au Père Noël ? Je trouve des motifs raisonnables (à mes yeux) :

  • Perpétuer une tradition, qui bien que récente, en est devenue une dans les familles des pays occidentaux
  • Développer le sentiment d’appartenance à une société dans laquelle tout le monde se prépare à la même fête ou à un groupe « ceux qui croient », à une même famille en préparant des plats ou des gourmandises (truffes, fruits déguisés…), en réalisant des cartes de vœux, en décorant le sapin… Un réel partage d’activités.
  • Apprendre la patience et l’anticipation : longtemps à l’avance cette fête est évoquée ; presque tout au long de l’année, on la rappelle : « Attention, si tu n’es pas sage, le Père Noël ne viendra pas ». Quand on est en ville, dès novembre, les vitrines se parent d’atours brillants ; à la campagne « grâce » à la télévision, le Père Noël s’impose dans les maisons à grands coups de publicité : jouets, cadeaux, « grande boufffe ». Si en plus, on a installé un calendrier de l’Avent, on procède à l’ultime compte à rebours, le décompte des derniers vingt-quatre jours de préparation de la fête. Vivre cette attente peut aider l’enfant à accepter d’autres attentes plus difficiles que la vie pourrait lui imposer. De nos jours, on peut obtenir beaucoup de choses si rapidement que l’on a tendance à oublier l’effort et la patience indispensable pour atteindre certains objectifs.
  • Apprendre à désirer : c’est dans le même esprit que la raison précédente ; outre la patience, il faut apprendre à faire des vœux, à exprimer des demandes, même les plus farfelues, à les expliquer et à modérer (ou pas) le nombre de rêves, découvrir ainsi que tous ne se réaliseront pas.
  • Participer au développement de la conscience sociale : montrer que Noël ne se fête pas partout de la même façon ou même ne se fête pas du tout, que certaines personnes vivent dans des milieux moins favorisés et ont besoin que d’autres les aident d’où l’existence des organismes de charité auxquels on peut participer en donnant un jouet en bon état dont on ne veut plus car on l’a « oublié ».
  • Intégrer ainsi le partage et la générosité : on donne non seulement à ceux qu’on aime mais même à d’autres ; on reçoit du Père Noël et de ceux qui pensent à nous ; on reçoit des cadeaux, de l’argent, du temps (pour faire des activités ensemble, des gâteaux, un repas…) et des paroles (de bons souhaits sur les cartes, des mots qui se disent moins souvent). Attention : on n’oublie pas d’offrir au Père Noël des biscuits, du lait chaud (ou du rhum) et des carottes pour ses rennes.
  • Retrouver le plaisir d’être ensemble et penser aussi à ceux qui ne sont pas là.

Puis, finalement, ce serait quand même bien qu’on y croie un petit peu au Père Noël, je vous rappelle qu’on a des élections en 2017 et mis à part son intervention* je ne vois pas trop ce qui va pouvoir changer dans nos vies en France. Avec cynisme, je vais redire, les hommes politiques ne mènent pas le monde, c’est le fric qui dirige tout.

Peut-on parier sur la capacité humaine pour trouver une issue même si elle ne figure pas dans les programmes politiques ? Je l’espère. Je ne sais plus où j’ai lu « L’espérance commence là où il n’y a plus d’espoir ». L’espérance, c’est un autre monde. 

———————————————————————————————————Petite note instructive : Mis à part son intervention*. Une question d’orthographe que je me suis posée et sa solution : les expressions « étant donné, mis à part, fini, passé » lorsqu’elles précèdent un nom ou un pronom sont, au choix, variables ou invariables. Pas d’erreur possible donc.

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