Albert Camus aurait eu 101 ans, le 7 novembre dernier. Cet auteur a fait de Sisyphe le héros de son deuxième essai philosophique «Le mythe de Sisyphe», mon livre de chevet durant mon année de terminale philo. Voilà comment l’auteur commençait son essai : «Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l’esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. (…) Ce sont là des évidences sensibles au cœur, mais qu’il faut approfondir pour les rendre claires à l’esprit.»
Problème et questions d’adolescent(e), de révolté(e) ou d’humain(e) simplement sensé(e), angoissé(e), devenue incroyant(e).
Ledit Sisyphe, fils d’Éole, n’était pas un modèle de vertu. Pour avoir défié les dieux de l’Olympe, il fut condamné à faire rouler éternellement jusqu’en haut d’une colline un rocher qui redescendait chaque fois, juste avant de parvenir au sommet. Voilà ce qu’Homère raconte mais il ne donnait pas la raison de ce châtiment horrible. Sisyphe avait une réputation de brigand ; le condamner à pousser éternellement un rocher, c’est réellement absurde ce qui prouve bien la cruauté des dieux antiques. Monter, descendre, remonter, redescendre et recommencer encore et encore… C’est un effort vain.
Sisyphe, tout à fait lucide, a conscience de l’absurdité de son sort, il n’a plus d’espoir mais il continue à accomplir sa corvée. C’est le non-sens de sa vie. Et notre vie à nous a-t-elle toujours un sens aujourd’hui ?
Si la réponse est non, quel drame ! Si ce sentiment d’absurdité est partagé par un grand nombre d’individus, cela ne peut s’achever qu’en suicide collectif, à moins de trouver une raison d’espérer : la foi en quelqu’un ou quelque chose.
Est-ce la raison pour laquelle quelques personnes se convertissent à une religion qui leur offre un espoir d’avenir meilleur, ici bas ou le plus souvent ailleurs ?
Que de questions ! Combien se les posent ? Quelles sont les réponses ?
J’ai retenu que des hommes proposent un Dieu d’amour. Voilà qui est rassurant mais pourquoi ce dieu unique déclenche-t-il la folie des hommes ? Pourquoi l’acharnement de chrétiens entre eux ? En France, les Albigeois ou Cathares furent massacrés de même que les protestants un jour de Saint Barthélémy, je passe sous silence l’Irlande à une époque plus récente. Que dire de la conversion forcée des Indiens Pueblo à la fin du XVIè et au début du XVIIIè siècle ? De l’inquisition en Espagne ? Des chasses aux sorcières un peu partout à travers le monde chrétien ? il me semble même qu’Hitler se proclamait catholique dans « Mein Kampf ».
Je crois avoir compris aussi que «Yahvé», le dieu unique (dont le nom ne devait pas être prononcé) est devenu Jehovah, Allah ou Dieu. J’avoue que je ne connais pas grand chose dans le domaine des religions, je ne me suis pas assez penchée sur la question mais en gros, pour résumer, mis à part les massacres successifs des uns par les autres, j’ai retenu que la différence essentielle entre les deux religions qui se déchirent en France aujourd’hui, c’est que le Christianisme est une religion dans laquelle Dieu a donné son fils pour nous sauver (un Christ rédempteur) et que l’Islam est une religion dans laquelle les croyants acceptent de donneur leurs fils à Dieu.
Les cadeaux ne sont pas dans le même sens : le Dieu chrétien est généreux envers les humains. Il pardonnerait tout ce qui permet à certains de faire n’importe quoi.
Pour ma part, je suis française, pas vraiment athée, plutôt déiste c’est-à-dire croyante en dehors des religions constituées, en indépendante.
Pour ces raisons, j’apprécie l’esprit de Voltaire dont le nom reste attaché au combat contre le fanatisme religieux, pour la tolérance et la liberté de penser.
Relisez ce classique : « Prière à Dieu ».
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