Un terroriste, c’est un membre d’une organisation politique qui exécute des actes violents pour imposer ses conceptions idéologiques. Il semble qu’aujourd’hui nous devions, en Europe, faire face à une forme nouvelle : le terrorisme religieux. Où et comment cela va-t-il s’arrêter ?
Une phrase me revient en mémoire et me fait craindre le pire : « On fait de bons terroristes avec les fils des suppliciés », André Malraux, La Condition humaine, 1933. « Fils des suppliciés » ou qui se croient, se considèrent comme tels, victimes d’injustices, mal aimés, mal intégrés mais devenus des « fous de Dieu ».
Au siècle dernier, nous avons eu de nombreux terroristes en France, des bandes organisées et secrètes, nos Résistants. Souvenons-nous. Ils ont libéré le pays.
Depuis 1942 et la création du CNR (Conseil National de la Résistance) par Jean Moulin, la résistance est structurée, disciplinée, sous les ordres de Londres et du Général De Gaulle. À Paris, en plus des Français, des résistants communistes d’origine étrangère sont réunis dans les MOI (Main d’Œuvre Immigrée), section appartenant aux FTP (Francs-Tireurs Partisans). Bien qu’étrangers ou d’origine étrangère, ces personnes souhaitent lutter contre le nazisme et contre l’occupant allemand.
En 1944, la guerre touche à sa fin et la résistance est bien organisée. Un poète d’origine arménienne Missak Manouchian devient le chef de ce réseau MOI, très performant et qui devient rapidement célèbre par des coups d’éclat (assassinat d’Allemands et de collaborateurs, sabotage de convois allemands, assassinat de Ritter, un général allemand responsable du STO en France…) mais à la suite d’une trahison, le réseau est neutralisé, démantelé par une vague d’arrestations. Torturés longuement puis exécutés, les membres du réseau Manouchian sont finalement tous exécutés.
Cette affiche fut réalisée suite à leur arrestation avec cette phrase d’accroche : « Des libérateurs ? La Libération par l’armée du crime ! »
L’affiche fut placardée à 15 000 exemplaires dans les lieux publics au moment de la condamnation à mort des membres du groupe Manouchian, sans doute pour calmer les vocations et l’ardeur des libérateurs ; elle servit à la propagande nazie et au régime de Vichy qui insista sur l’origine étrangère de la plupart des membres de ce groupe.
Les 22 hommes seront fusillés le 21 février 1944 au fort du Mont-Valérien. Olga Bancic, la seule femme, sera décapitée un peu plus tard, en application du manuel de droit criminel de la Wehrmacht interdisant de fusiller les femmes.
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Un film leur a été consacré « L’armée du crime« , réalisé par Robert Guédiguian en 2009.
« Il faut terroriser les terroristes ! » Écoutez la bande annonce ci-dessus. N’y a-t-il pas quelques idées à retenir ?
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