L’euro et les euros posent bien des problèmes aux Français, je ne parle pas d’économie mais de grammaire. Y-a-t-il un H ou un Z à euros ? Est-ce variable ? Une chose est sûre, je m’énerve à entendre trois Heuros et vingt Zeuros, n’y-a-t-il plus du tout de leçons de grammaire et de français à l’école ?
Il me semble qu’un minimum de connaissances s’impose.
Attention : voilà la règle pour éviter les pataquès et pour bien prononcer les liaisons avec les euros. Si avec les francs, on pouvait se permettre d’ignorer les règles d’écriture des nombres, avec l’euro, ça ne passe plus.
Quand il y a un S ou un X à la fin du nombre, on prononce Z, exemple : trois (Z)euros, deux (Z)euros ; quand c’est un T ou un N qui termine le nombre, on le prononce : vingt (T)euros et un (N)euro.
Avec 80 ou 200, pas de problème si on connait la règle des accords de vingt et cent ; on écrit quatre-vingts euros et on prononce « quatre-vingts-z-euros ». De même, on dira « deux cents-z-euros ».
Par contre, avec 20 et 100, il n’y a pas de s à la fin du nombre car il n’est pas multiplié. À ce moment, on prononce « vingt-t-euros » et « cent-t-euros » et surtout pas de son Z, pourtant combien disent « ça coûte cent z-euros. Arggh !
Attention encore ! Écoutez la publicité radio de « Toys R Us », des spots réalisés par One, filiale de Lowe Strateus France, mais où vont-ils chercher des spécialistes en communication si mauvais en français ? Ils ne connaissent que les Heuros. Ils vendent des jouets à vingt Heuros, cent Heuros, etc.
Mais au fait, connaissez-vous l’origine du mot pataquès (la liaison « mal-t-à-propos »), mot de plus en plus galvaudé ? Je ne garantis pas l’authenticité de l’histoire mais convenez avec moi que c’est mignon.
Un soir, au théâtre, un jeune homme est installé dans une loge, à côté de deux femmes du demi-monde peu discrètes et peu cultivées qui veulent se donner l’air de bien parler. La poudre aux yeux du soi-disant beau langage. Elles s’appliquent à choisir leur mot et à faire les liaisons conventionnelles.
Un éventail tombe à terre. Le jeune homme le ramasse et dit à la première :
– « Madame, cet éventail, est-il à vous ? »
-
– « Il n’est point-z-à moi. »
– « Est-il à vous », demande le jeune homme à la seconde ?
– « Il n’est pas-t-à moi. »
– « Il n’est point-z-à vous, il n’est pas-t-à vous, mais alors, je ne sais pas-t-à-qu’est-ce ? «
Laisser un commentaire